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La Ferme Élégante reçoit les honneurs

Ferme Élégante

Fier de souligner les entreprises qui adoptent certaines pratiques plus respectueuses de l’environnement, le Club agroenvironnemental de l’Estrie honorait récemment Pierre-Paul Boulet et Chantal Fortier, de la Ferme Élégante de Dudswell. Ils se sont mérité le prix Coup de cœur en agroenvironnement, dans le cadre de la journée grandes cultures et conservation des ressources en Estrie.

Le couple s’est démarqué grâce à leur agriculture soucieuse de l’environnement, pour la pratique du semi direct, la réduction d’herbicides ainsi que l’implantation de céréales d’automne et engrais verts.

La Ferme Élégante est dans la famille depuis 1908 et pour le couple, si les enfants, encore aux études, reprennent le flambeau, ils verront, la cinquième génération naître, explique Mme Fortier. Aujourd’hui, leur terre a une superficie très impressionnante, 550 acres sont en culture, sans oublier une érablière ainsi qu’une ferme laitière robotisée composée d’un cheptel de 150 têtes. Tout le travail est assumé en grande partie par la famille. Leur jumeau et jumelle de 18 ans, ainsi que leur garçon de 14 ans, aident la fin de semaine. À leurs côtés depuis 30 ans, Michel Baillargeon est leur seul employé et il est apprécié de sa grande polyvalence. Nouvellement arrivé de Rimouski, Julien Deladurantaye, biologiste fraîchement diplômé, est le neveu de la famille et s’intéresse depuis 1 an, au travail de la ferme et à la production de sirop. « C’est d’ailleurs lui qui a été chercher le prix », mentionne Mme Fortier.

Pour le propriétaire, il précise que c’est un ensemble de facteurs qui fait la différence et démarque leur pratique dont la culture par le semi direct, l’implantation de culture intercalaire et d’engrais verts, précise-t-il.

Le semi direct, une nouvelle méthode de travail du sol par l’agriculteur, gagne en popularité et ne nécessite aucune intervention mécanique. Cette pratique sans labourage est en vigueur depuis 2010 dans les champs de M. Boulet. Le semi direct permet après quelques années d’avoir un sol grandement amélioré et maintient l’activité biologique, comme le ver de terre. « On ne veut pas déranger nos bons travaillants », exprime-t-il. « Si on laboure, on brise leurs canaux. » La pratique du semi direct, au-delà de tout, ça sauve énormément d’ouvrage, c’est une économie de temps, de carburant, de machinerie; ils sont parmi les avantages du procédé expliqué par l’agriculteur. Autre atout, le sol percole mieux et donc permet de semer hâtivement. La technique protège également les sols contre l’érosion de l’eau ou du vent.

Comme le temps est économisé, la culture du semi direct libère pour cultiver et introduire des cultures intercalaires et des engrais verts, ajoute le propriétaire. La culture intercalaire consiste à semer d’autres variétés dans le champ en même temps ou en différents moments. Le tout permet entre autres, de maximiser la récolte principale en préparant le sol, d’éliminer ou réduire les mauvaises herbes, maîtriser l’érosion, fixer l’azote. De plus, elle réduit le recours aux produits chimiques.

Parallèlement, les engrais verts, comme la moutarde et le radis sont des plantes semées, n’étant pas une culture en soi. Elles servent à protéger et améliorer le sol entre deux cultures. En automne, Mme Fortier fait remarquer la beauté dans les prés de la moutarde par ses magnifiques fleurs jaunes, qui a d’ailleurs la particularité de combattre certains nématodes (vers parasites) ou champignons nuisibles et a la capacité de capter l’azote.

Toutes ces connaissances proviennent de l’expérience, mais également du fait que les propriétaires ne cessent de s’intéresser et de se questionner et ils le font par l’entremise du Club agroenvironnemental de l’Estrie et les judicieux conseils de leur agronome Hélène Beaumont ainsi que le groupe Semis direct Estrie. « Il y a beaucoup de choses qui se fond au niveau national et international et si ça s’applique ailleurs, ça peut s’appliquer ici », mentionne M. Boulet en ajoutant « Toutes les années, on va visiter des fermes, on va à des conférences, mais il faut avoir une approche réfléchie et la conviction », conclut le couple.

Pour l’avenir à la ferme, on penche sur le compagnonnage ou culture des plantes compagnes telle la combinaison d’une légumineuse et d’une céréale dont une partie de l’azote absorbé par la plante dessert ensuite la céréale.

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