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Pour l’égalité des langues

La ministre responsable des Relations avec les Québécois d’expression anglaise, Kathleen Weil, était récemment de passage à Bury pour prendre le pouls de la population. Une cinquantaine de membres de la communauté anglophone étaient présents et ont pu échanger directement avec la députée de Notre-Dame-de-Grâce. L’accès général à des services bilingues fut un des enjeux soulevés à plus d’une reprise en cours de rencontre.

L’activité s’inscrit dans le cadre d’une tournée provinciale servant à rendre compte des diverses réalités et préoccupations de la communauté en vue d’une consultation publique qui se tiendra dans les prochains mois. Dans le cadre de sa visite, la députée-ministre a effectué des arrêts au Foyer St-Paul, au centre scolaire communautaire (Learning Center) Eaton Valley de même qu’au Manège militaire de Bury.

Selon l’Association des Townshippers, le Haut-Saint-François abrite une communauté dont la langue première est l’anglais de près de 2500 individus. Ce nombre représente 11 % de la population, soit le deuxième plus haut pourcentage dans les Cantons de l’Est après la MRC Memphrémagog.
Suite à son entrée en poste en tant que ministre en octobre 2017, Kathleen Weil avait annoncé la création du Secrétariat aux relations avec les Québécois d’expression anglaise un peu plus d’un mois plus tard. « Le Secrétariat, c’est comme un mini-ministère », explique Mme Weil.
Celle-ci poursuit : « L’idée, c’est de supporter la vitalité des communautés un peu partout au Québec. On veut faire en sorte que les services gouvernementaux, en santé et dans les autres domaines, puissent répondre à leurs besoins en anglais, parce qu’ils ont le droit de recevoir l’information et les services en anglais. Mais aussi faire en sorte que les jeunes puissent rester ici et trouver leur place. »

Là-dessus, la députée-ministre cite la statistique selon laquelle deux diplômés universitaires bilingues sur trois quittent le Québec pour aller travailler dans le reste du Canada. « On comprend ces jeunes qui ont des opportunités ailleurs. Mais s’ils avaient le choix, on voudrait qu’ils restent parce qu’on perd. Présentement, on recrute des gens de partout dans le monde, mais on perd nos propres citoyens. » Kathleen Weil donne des exemples d’inquiétudes que certains anglophones éduqués peuvent avoir avant de préférer quitter : « Est-ce que mon français est assez bon ? Est-ce que mon français est adapté à l’emploi que je recherche ? » Elle confirme que le Secrétariat réfléchit à des façons d’offrir un support linguistique pour permettre à ces personnes de rester. « Quand les jeunes quittent, ils ne reviennent pas, donc c’est une perte de population. Ça commence à devenir un enjeu de survie de l’économie dans les régions, alors qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre qui frappe. »

Le maire de Bury, Walter Dougherty, a pris la parole devant l’assistance et y est allé d’un témoignage personnel relatant, il y a quelques années, sa tentative d’être embauché au ministère des Transports. « L’offre d’emploi faisait mention d’un poste bilingue. Quand je suis arrivé pour faire les tests, ils ont dit que si j’échouais la première partie en français, ils arrêtaient la correction. Je leur ai dit d’attendre de voir la partie anglaise, puis de faire une moyenne au pire par après, comme il fallait être bilingue. Mais ils ont refusé. » M. Dougherty avoue que le sujet de la prédominance du français en est un qui soulève les passions chez lui.

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