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Dudswell met un frein aux VTT sur ses chemins

C’est lundi prochain, le 4 juin, que le Club Quad du Haut-Saint-François perdra officiellement son droit de passage sur trois routes du secteur Bishopton. Le conseil municipal de Dudswell adoptera à ce moment le règlement qui freinera la circulation de véhicules tout-terrain (VTT) sur les chemins Hooker et Macaulay, en plus du tronçon de la rue Main qui les relie. La déception est grande du côté des quadistes, alors que les résidents du secteur poussent un soupir de soulagement.

La mesure touchera une cinquantaine de résidences situées le long de ces routes. En 2014, Dudswell avait adopté un règlement qui officialisait l’autorisation pour les véhicules hors route de circuler sur la voie publique le long des tronçons identifiés. Ce qui, au début, n’était qu’une pratique faite par des quadistes locaux est vite devenu un réseau fort prisé par les adeptes du hors route de la province. Le Club Quad du Haut-Saint-François confirme que le réseau de sentiers locaux était de plus en plus fréquenté par des gens en provenance de Sherbrooke, Coaticook, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal.

Victime de son succès
Pierre Loubier, résident du chemin Macaulay depuis une quinzaine d’années, a vu la situation empirer ces dernières saisons. Il est à l’origine de la pétition demandant à la municipalité de suspendre le droit de passage des VTT. Celui-ci se plaignait du bruit et de la poussière occasionnés par le passage de jusqu’à une centaine de VTT à quelques mètres de sa résidence lors des belles journées d’été.

Au signalement des premiers inconvénients occasionnés par ses membres, le Club Quad a procédé à la fermeture du débarcadère situé à l’aréna d’East Angus en septembre 2017. C’est de cet endroit que les membres en provenance de l’extérieur avaient l’habitude de partir pour accéder au reste du réseau de sentiers. Entretemps, l’organisation a aussi ajouté de la nouvelle signalisation. Elle a aussi récolté un nombre de signatures équivalent à la première dans le cadre d’une contre-pétition. Le président Charles Lachance demandait alors à la municipalité une période de sursis d’un an, le temps de voir les changements d’affluence. « La Ville semblait favorable », se rappelle-t-il.

Les discussions entre les partis se sont poursuivies avec les changements de tête suite aux élections de novembre. Malgré tout, le conseil municipal de Dudswell a présenté l’avis de motion du règlement 2018-238, venant modifier la circulation de VTT sur certains chemins, lors de sa séance du 7 mai. Son adoption suivra à la prochaine réunion. M. Loubier est évidemment satisfait. « Les conseillers sont courageux dans leur décision. Peu de conseils ont ce courage », d’exprimer le citoyen. Il ajoute que « les gens ont le droit et le devoir de s’exprimer et de dire que les VTT les dérangent. »

Un retour à l’achalandage local
Charles Lachance est déçu de l’aboutissement des discussions. « On a fait tout ce qu’on pouvait. C’est bien plate pour tous les membres du Club parce qu’on avait travaillé très fort avec l’ancien conseil. » La dernière proposition du Club était la création de postes de surveillants de quartier, qui viendraient s’ajouter aux dix agents de sentier bénévoles déjà en fonction.

« Ils nous ont dit : « On va faire plus de surveillance », mais ce n’est pas suffisant pour nous », déclare Marie-Ève Gagnon, directrice générale de Dudswell. « Il y a eu une démarche de consultation derrière ça. Ça ne s’est pas pris sur un coup de tête. La tranquillité, c’est un aspect qui est ressorti très fort de nos sondages à la population. Quand on a des gens qui se plaignent de bruits et de nuisance reliés à la pratique du quad, ça allait de soi qu’on devait respecter cet aspect-là. »

Pour Mme Gagnon, le problème était principalement occasionné par les visiteurs de l’extérieur. La municipalité est consciente du respect montré par les quadistes locaux et souhaite continuer de collaborer avec eux. « On n’est pas fermé à ce que le Club nous arrive avec une proposition de faire un autre circuit ailleurs puis d’évaluer tout ça. On n’est pas parti en guerre contre eux et la municipalité n’est pas contre cette pratique. On veut juste que les résidents puissent bénéficier et jouir de leur qualité de vie. »

Concernant la proposition d’un nouveau tracé, Bernard Boulanger, qui est le responsable du développement des sentiers d’été, est plutôt sceptique. « S’ils nous avaient laissé le chemin Hooker et la Principale, j’aurais pu me dépanner. J’aurais été voir la municipalité de Bury, puis on aurait pu contourner tout ça. Mais en nous les enlevant, ça nous donne rien de continuer à dépenser de l’énergie pour ça. »

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