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Vernissage de Grégoire Ferland

L’artiste et auteur Grégoire Ferland avait récemment convié la population à une double soirée de lancement et de vernissage à son atelier de la rue St-Jacques à East Angus. Il dévoilait pour l’occasion l’installation Armoires du temps de même que le recueil de poésie Flamme allumée dans la neige.

Armoires du temps consiste en trois espaces représentant chacun une époque distincte. Le premier est la grande aire dans laquelle se trouvent ce que M. Ferland appelle ses «dinosaures». Les structures métalliques géantes peuvent également rappeler une molécule. Le visiteur est alors dans la préhistoire, quand le territoire était infini.

Les deux prochains espaces sont délimités par des centaines de cordes suspendues à une dizaine de mètres du sol. Le résultat peut rappeler une prison, voire un mur. Les cordes laissées lousses forment autant de lignes parallèles sans jamais se toucher. « C’est comme nous, les êtres humains », évoque Grégoire Ferland. « On est des millions, mais on ne se rencontre pas. Mais ils sont là. On vit en parallèle. »
Le second espace consiste au passé récent, celui de nos ancêtres. Des masques témoignent de la présence humaine, auxquels on a joint des objets aujourd’hui tombés en désuétude : un fanal à l’huile antique, des chandelles, une bâche en toile. On y retrouve également de la nature comme le bois et le foin.

Des miroirs emplissent le dernier espace. De loin, il ne semble rien y avoir. En arrivant sur place, on peut croiser sa réflexion. On se sait alors présent. À cet endroit, le plancher est recouvert de miroirs. En s’approchant du «gouffre», une impression de vide s’empare de nous alors qu’on ne voit que la réflexion lointaine du plafond déjà haut d’une vingtaine de mètres. La distance observée vient doubler la mise.

L’artiste vient résumer. « Il y avait ces trois choses-là qui m’intéressaient : les dinosaures avec le grand espace, notre passé et notre présent. Mais avec des parallèles. » Lors du vernissage, M. Ferland est là pour parler de sa démarche, sans entrer trop dans les détails. « On explique, mais il faut que les gens se laissent aller. Il faut pas tout dire non plus. Il y en a qui voient autre chose. » La signification que donnent les observateurs est en fait très personnelle lorsqu’il s’agit d’œuvres abstraites. « Je suis toujours énormément surpris de la vision du spectateur. […] Quand tu regardes, tu construis. Puis quand tu construis, l’œuvre t’appartient. »

Celui qui est également auteur profite de l’occasion pour lancer son troisième recueil de poésie intitulé Flamme allumée dans la neige. L’ouvrage succède à L’âme ne dort pas, paru l’année dernière, et à Huhommiste qui date de 1984. Ses deux dernières œuvres sont publiées par la maison Alea Poetik, dirigée par sa fille. Une toile de M. Ferland vient illustrer la couverture. La peinture originale, qui fait environ trois mètres de largeur, est exposée sur le mur de l’ancienne église.

Grégoire a progressivement transféré son atelier de Montréal vers East Angus entre 2006 et 2008. Ses locaux actuels lui servent d’atelier et de galerie d’art.

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