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La grappe industrielle de Weedon voit grand

Une trentaine de personnes ont assisté à la première journée de réflexion et de discussion de la grappe industrielle sur le cannabis médical et le chanvre au Centre culturel de Weedon. Les gens présents ont bénéficié d’une visite des installations du site des serres de MYM Nutraceuticals avant d’assister à des conférences et d’échanger lors d’ateliers de travail.

Les participants étaient principalement issus des milieux institutionnels et gouvernementaux. Étaient représentés les chambres de commerce, les établissements d’enseignement, l’UPA, le MAPAQ et les entités locales de la SADC et du CLD. L’attachée politique et directrice du bureau de circonscription de Marie-Claude Bibeau, Jacqueline Belleau, représentait la députée de Compton-Stanstead.

Richard Tanguay, en tant que maire de Weedon, mais aussi comme préfet suppléant (à cause des élections), président de la SADC et administrateur du CLD, a prononcé le mot d’ouverture. À la lumière de toutes ces implications, « vous allez bien comprendre que le développement économique me préoccupe légèrement ! », a-t-il blagué avant de poursuivre. « Il y a de la place pour tout le monde. Je crois que la seule façon qu’on va réussir à faire de ce marché de quoi d’intéressant pour tout le monde, c’est si on est solidaire et qu’on est prêt à travailler ensemble. Tous ensemble pour le bien de notre communauté ! »

Un démarrage inédit
La conseillère en développement économique de la municipalité de Weedon, Lise Pratte, a présenté le concept de grappe industrielle à l’audience. Elle a donné quelques exemples de grappes existantes dans la province, comme celles de l’aéronautique ou de l’aluminium à Montréal. « Nos premières recherches n’ont pas identifié de grappes formelles en dehors des grands centres. Par contre, nous avons trouvé quelques pôles d’innovation, créneaux d’excellence, etc. Une grappe industrielle majeure en région ? Pourquoi pas ! »

De son côté, le directeur adjoint du Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-François, Bernard Ricard, a dévoilé à l’assemblée le plan d’action préliminaire du projet, qui se détaille en quatre grands axes : le cannabis médical, le chanvre industriel, la filière récréotouristique et les infrastructures et services.

L’un des objectifs de développement de la filière du cannabis médical demeure l’acceptabilité sociale. De grands pas ont été faits depuis l’annonce du Projet Weedon, mais la finalité demeure la démonstration des bénéfices de la consommation du produit. Pour le développement d’une main-d’œuvre compétente dans le domaine du chanvre industriel, « la présence d’une grappe, c’est une des choses qui contribue à faire des emplois particulièrement intéressants », martèle M. Ricard.

Il est déjà prévu, dans l’axe du développement récréotouristique du projet que le Centre Canna comprendra un centre d’interprétation du chanvre. Or, le porte-parole de MYM Projet Weedon, Daniel Nadeau, confie que des discussions sont en cours pour relocaliser le centre culturel de la municipalité à même le bâtiment multifonctionnel attenant aux futures serres. « Nous, c’est une autre façon de venir contribuer à l’essor d’une communauté. »

Le maire Richard Tanguay a pu profiter de l’occasion pour rappeler l’importance, pour la municipalité, d’avoir des infrastructures et services prêts à supporter une soudaine arrivée de main-d’œuvre et un développement immobilier. L’attachée politique Jacqueline Belleau abondait dans le sens de M. Tanguay lorsque celui-ci détaillait le piètre état des routes et des réseaux cellulaires et internet dans la région.

Inclure les entreprises
Pour la suite des choses, la grappe entend constituer un comité de travail et voir ce qui se fait ailleurs en termes de regroupements autour du chanvre et du cannabis médical. Bernard Ricard entend aussi impliquer plus d’entreprises au sein du groupe. L’aspect industriel est à renforcer, comme les entreprises évoluant dans le domaine sont plutôt rares localement. « C’est vraiment un marché qui est un peu plus vierge. Donc, on peut voir ça dans le sens que le potentiel est énorme vu qu’il y a personne. »
L’entreprise Léo Désilets Maitre herboriste de Scotstown avait été invitée à la rencontre, mais n’avait pu être présente. Seule Nature Fibres d’Asbestos avait répondu à l’appel. La compagnie est un manufacturier de biomatériaux à base de chanvre, comme de la laine isolante. Félix Boulanger en est le représentant au développement des affaires et en vient aux mêmes conclusions que M. Ricard. « Le marché du chanvre autant que du cannabis est très peu développé, surtout dans l’est du Canada. D’avoir plusieurs points de contact avec différentes personnes de différents milieux, ça fait que les idées brassent. Un coup que les idées brassent puis qu’on a une certaine visibilité, on peut développer de nouveaux marchés et des nouveaux partenariats d’affaires. » M. Boulanger n’a donc pas hésité un instant lorsqu’il a reçu l’invitation de la grappe.
Cela rejoint l’idée première du regroupement, qui en est un d’échange, comme l’explique Bernard Ricard. « L’objectif en est un de développement économique local. C’est que, à Weedon, autour de Weedon et partout en Estrie, se développent des compétences pour être capable de saisir à la fois les opportunités du cannabis médical et celles de la partie du chanvre industriel. Une grappe industrielle, c’est une structure de consultation. »

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