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Pénurie de main-d’œuvre dans le Haut-Saint-François; Le pire est à venir

C’est bien connu, la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir un peu partout au Québec et le Haut-Saint-François n’y échappe pas. La situation n’est pas encore dramatique, mais pourrait devenir plus difficile d’ici un an et demi, d’exprimer Bernard Ricard, directeur adjoint au CLD du Haut-Saint-François.

M. Ricard l’admet, le recrutement de la main-d’œuvre est plus difficile qu’avant, mais pas pire qu’ailleurs en région. Selon lui, le pire de la crise est à venir et c’est la raison pour laquelle les employeurs doivent se préparer. Le territoire du Haut-Saint-François compte 120 entreprises industrielles regroupant quelque 2 037 emplois. De façon générale, explique M. Ricard, les intervenants du monde de l’emploi soutiennent qu’un taux de chômage de 5 % est considéré comme le plein emploi. Or, le Haut-Saint-François serait présentement légèrement sous ce pourcentage. Toutefois, ce portrait pourrait changer d’ici 10 ans alors qu’on prévoit que certaines entreprises vont bien tirer leur épingle du jeu, d’autres disparaîtront tandis que de nouvelles émergeront, de laisser entendre M. Ricard. Plus de 90 % des entreprises du secteur industriel sur le territoire comptent moins de 50 employés. L’impact de la pénurie de main-d’œuvre a déjà commencé sournoisement à faire son œuvre. M. Ricard mentionne que certaines mettent des projets de croissance sur la glace faute de main-d’œuvre et préfèrent se concentrer sur ce qu’elles font de bien pour l’instant. Plusieurs ont commencé à prendre des mesures en prévision des prochaines années et les autres devraient le faire rapidement, de laisser entendre l’intervenant en développement.

Le secteur le plus affecté, précise-t-il, est celui de la technologie de l’information. « Tout ce qui est informatique est plus touché, que ce soit électromécanicien, tout ce qui touche à l’automatisme, les opérateurs de CNC. Ç’a commencé aussi à des postes de manœuvre et de technicien de premier niveau. » Dans un contexte semblable et particulièrement en région, les entreprises se doivent d’être plus attractives. Les employeurs, d’expliquer M. Ricard, doivent travailler sur les conditions de travail, l’environnement au travail, la flexibilité des horaires, la conciliation travail/famille et l’environnement au sens large. Évidemment, l’aspect salarial constitue un élément, mais n’est pas suffisant à lui seul. « Il n’y a pas une solution, c’est un ensemble de solutions », insiste-t-il.

Le CLD, précise-t-il, peut analyser la situation et voir les investissements possibles pour augmenter la productivité de l’entreprise de façon à fonctionner avec moins de personnel. « Comment s’organiser pour être plus efficace ? », souligne M. Ricard. Services Québec est un intervenant qui peut donner un bon coup de pouce. Vincent Breton, de la direction des communications au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale mentionne que « sur le terrain, les conseillers aux entreprises accompagnent les entreprises pour leur permettre de trouver les solutions appropriées à leurs problèmes de gestion des ressources humaines, notamment en matière d’aide au recrutement, en gestion des ressources humaines et de développement des compétences de leur main-d’œuvre. Ils peuvent proposer à l’entreprise un plan d’intervention assorti d’un soutien financier. » Le ministère « offre différentes aides financières à l’embauche afin d’inciter les entreprises à recruter des nouveaux arrivants ou des personnes qui ont des difficultés à intégrer le marché du travail. Une aide financière peut être accordée pour soutenir l’entreprise pendant la période d’adaptation », souligne M. Breton

Ce dernier ajoute que le ministère peut également soutenir des projets de formation continue, permettant de développer les compétences de la main-d’œuvre en emploi. « La formation en emploi, précise-t-il, est un facteur d’attraction et de rétention du personnel. » M. Breton mentionne que la population en âge de travailler (15-64 ans) a déjà commencé à diminuer dans la MRC du Haut-Saint-François. Il ajoute que selon les perspectives démographiques de l’Institut de la statistique du Québec, la population en âge de travailler passera de 14 306 personnes en 2019 à 13 831 en 2025, soit une diminution de 475 personnes. « Il y a donc potentiellement moins de personnes pour occuper les postes disponibles », laisse-t-il entendre.

Formations
Parmi les coups de pouce disponibles, la Commission scolaire des Hauts-Cantons offrira en février, exclusivement pour les employeurs et chefs d’équipe du Haut-Saint-François, deux formations. D’abord une intitulée Attraction et rétention de la main-d’œuvre. Cette formation qui s’adresse aux dirigeants se fera en sept ateliers et un accompagnement personnalisé de 3 heures. Les divers aspects abordés seront attractivité et recrutement, que cherchent les employés ? gestion de la diversité, accueil et intégration des nouveaux employés, formation et développement des compétences, stratégies de rémunération et fidélisation ainsi que le codéveloppement. Un café-rencontre gratuit est prévu le 1er février de 8 h 30 à 10 à la salle B de la MRC du HSF, située à Cookshire-Eaton. Une seconde formation Développement des compétences en supervision Améliorez vos pratiques pour mieux superviser est également prévue en février. L’information ou l’inscription pour cette formation doit se faire avant le 13 février auprès de la conseillère au Service aux entreprises de la CSHC Jessica Mackey 819 832-3637 poste 1106 ou jessica.mackey @cshc.qc.ca.

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