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Valoris arrive en ville

Après une première rencontre publique plutôt malaisante en février dévoilant son projet d’agrandissement, Valoris a fait ses devoirs et est entrée de plain-pied dans sa démarche d’acceptabilité sociale lors de son activité spéciale de samedi dernier. Beaucoup plus solides et préparés, ses représentants ont répondu aux inquiétudes de la quarantaine de personnes présentes. Parallèlement, le parc éco-industriel et deux de ses anciens dirigeants ont plaidé non coupables à deux infractions sur la Loi sur les pêches la semaine dernière à Sherbrooke.

Considérer le citoyen
Étonnamment absent de la rencontre du mois dernier, le président de Valoris et maire de Sherbrooke, Steve Lussier, était cette fois de la partie. Le public a d’ailleurs pu faire la connaissance de Denis Gélinas, directeur général par intérim, suite au départ de Jean-François Sornin.

Depuis le début des démarches entourant le projet d’agrandissement de son lieu d’enfouissement technique (LET), Valoris semble finalement avoir pris ses communications au public au sérieux, entre autres en mettant en ligne un second site web dédié au sujet et en étant plus active sur les réseaux sociaux.
L’activité de samedi dernier était séparée en trois thématiques : la démystification de la mission de Valoris, la raison d’être de l’actuel projet d’agrandissement et le cadre législatif strict entourant les LET.

Loin du dépotoir d’antan
Le directeur général par intérim, M. Gélinas, a, d’entrée de jeu, rappelé que Valoris est une organisation publique formée de deux partenaires que sont la MRC du Haut-Saint-François et la Ville de Sherbrooke. Cette dernière, avec une population de 165 000 personnes, représente grosso modo 80 % des matières entrant à l’écocentre. Avec un principe d’utilisateur payeur, il est faux de croire que le Haut-Saint-François se retrouve à payer pour l’enfouissement et la valorisation des matières provenant de la ville. Et advenant la génération de profits, ceux-ci seraient divisés à parts égales entre la MRC et la ville-centre de l’Estrie.
Denis Gélinas a souligné que, comme son nom l’indique, Valoris a comme mission première la valorisation des déchets au lieu de leur enfouissement. L’objectif ultime demeure de tendre vers le zéro déchet, chose qui ne pourra être atteinte qu’avec un changement de mentalité au sein de la population. Le taux de valorisation actuel au centre de tri est de 51 %, alors que la performance visée est de 70 %.

La présence d’un troisième bac, celui du compost, fait une grande différence dans la quantité de matières récoltées chez les citoyens. Alors que certaines municipalités du Haut-Saint-François tardent à introduire le bac brun, la moyenne de la MRC est de 343 kg de déchets par habitant par année. La Ville de Sherbrooke, qui pratique la collecte à trois voies, voit sa moyenne baisser à 186 kg/hab./an.

Suite des choses
Les citoyens présents à l’activité étaient bien moins fâchés que lors de la première rencontre publique de février. Bien que certains aient rappelé la présence d’odeurs en provenance du site de Bury, la majorité a semblé en partie rassurée par les réponses des représentants de Valoris. Ceux-ci ont, cette fois, reçu chiffres et données à leurs interrogations. Il sera possible d’aller encore plus en profondeur lors des trois prochains ateliers thématiques prévus en avril et mai. Il sera alors question de respect de la faune et de la flore, de qualité de l’air, de circulation et d’intégration au paysage.
C’est le 24 mai prochain que se poursuivront les procédures judiciaires entamées contre Valoris, son ancien directeur général Claude Brochu et son adjointe Odile Goulet. Ceux-ci sont accusés d’avoir rejeté des substances nocives dans l’environnement entre mars 2014 et octobre 2016.

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