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L’Estrie en zone rouge : Quelques changements dans les écoles

Les élèves de la Cité-école Louis-Saint-Laurent voient leur quotidien chamboulé une fois de plus.

Depuis plus d’une semaine, l’Estrie est en zone rouge et les écoles ont dû rapidement s’adapter à la nouvelle situation. Si tous les élèves du Haut-Saint-François vivent ce changement d’une façon ou d’une autre, les plus affectés sont les jeunes du secondaire. À la Cité-école Louis-Saint-Laurent à East Angus, les étudiants voient leur quotidien chamboulé une fois de plus.
Les principaux ajustements ont lieu dans les écoles secondaires. Martial Gaudreau, directeur général du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons (CSSHC), affirme que le changement s’effectue surtout au niveau du port du masque. Celui-ci devra être porté en tout temps dès que la personne entre sur le terrain de l’école. « Ils vont pouvoir enlever le masque seulement à deux endroits, lorsqu’ils mangent, puis lorsqu’ils font de l’éducation physique, mais qu’ils sont à deux mètres des autres personnes », explique M. Gaudreau. Pour les élèves de plus de 10 ans au primaire, les règles concernant le port du couvre-visage ne changent pas. Les activités parascolaires et sorties éducatives sont annulées pour tout le monde. De plus, les installations scolaires du Haut-Saint-François sont reconnues pour prêter des locaux à divers organismes de la région. Or, il ne sera plus possible d’offrir ce service. « On est obligé d’y mettre une pause pendant qu’on est en zone rouge », mentionne le directeur général.
L’autre changement majeur effectué dans les écoles secondaires est la fréquentation de l’établissement pour les élèves de troisième à cinquième secondaire. Cette règle ne s’applique qu’à eux parce que c’est plus facile chez les plus vieux puisqu’ils sont plus autonomes, explique M. Gaudreau. Ceux-ci fréquenteront, en alternance, l’école une journée sur deux. L’autre journée, ils feront les cours à partir de la maison. « La moitié des étudiants vont être présents à l’école pendant que l’autre moitié va être à la maison », mentionne-t-il, ajoutant que le but est de diminuer le nombre de contacts à l’école. Le matériel technologique nécessaire, tel que tablettes et ordinateurs sont prêtés aux étudiants afin qu’ils puissent fonctionner correctement à la maison. Certains jeunes, n’ayant pas accès au Wi-Fi, se voient prêter des clés LTE pour se brancher au réseau. Tous les coûts sont assumés par le CSSHC. Pour ceux qui n’ont ni accès au Wi-Fi ni au réseau continuent de fréquenter l’école. Le directeur général affirme, cependant, que très peu de jeunes du HSF sont dans cette situation. Les élèves à besoins particuliers ne seront pas délaissés. « S’il y a des élèves qui présentaient des besoins particuliers au niveau de l’apprentissage ou psychosocial, ces jeunes-là seront accueillis à l’école. Ce qu’on ne veut pas, c’est retourner un jeune fragile ou à risque à la maison », exprime M. Gaudreau.

Avec toutes ces nouvelles modifications, le directeur général ne cache pas son inquiétude. « C’est sûr qu’une journée sur deux à la maison, ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce n’est pas le même genre d’enseignement. » Malgré tout, il sent que les établissements scolaires sont mieux structurés qu’au printemps, expliquant que les enseignants ont suivi des formations pour apprendre à enseigner en ligne puisque ce n’est pas la même pédagogie. La santé mentale des jeunes est également un point qui l’inquiète. Ceux-ci vont pouvoir maintenir une vie sociale un jour sur deux, mais toutes les activités parascolaires sportives, théâtrales ou autres sont annulées. Or, pour certains, ces activités sont leur première motivation d’aller à l’école. « Le fait de ne pas en avoir, ça va jouer sur leur motivation et sur la partie mentale de nos jeunes », précise-t-il.

Le respect de la distanciation lors des journées de télé-école sera aussi un défi. Des problématiques ont été vécues, principalement au niveau primaire, selon le directeur général. « Je comprends que les parents avaient probablement des besoins de gardiennage, besoin de travailler. Ce qu’on s’est rendu compte, en donnant l’enseignement en ligne, c’est que des fois, ils étaient quatre ou cinq derrière l’écran », explique-t-il, ajoutant qu’en regroupant les jeunes ainsi, il y a plus de risques de propagation du virus que s’ils étaient à l’école avec toutes les mesures en place. Il est conscient que ça demandera une grande discipline chez les étudiants, mais aussi chez les parents qui doivent s’assurer que leurs enfants respectent les mesures. Beaucoup de prévention est faite dans les écoles, les organismes et au gouvernement, mais M. Gaudreau affirme que l’école n’a pas vraiment le contrôle sur ce qui se passe à la maison. « Il revient à chacun d’appliquer les règles comme il faut pour que ça dure le moins longtemps possible », exprime-t-il.

Ces changements bousculent la vie des gens, mais le directeur général tient à rappeler un message. Bien que certains pourraient être tentés de quitter l’école en raison de ces règles, l’éducation reste obligatoire pour ces jeunes. « Il y a l’obligation légale, mais aussi si je veux m’accomplir dans la société, que je veux contribuer au développement de ma communauté, c’est intéressant de compléter un parcours. »

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