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Église Saint-Clément de Bishopton : Une pétition pour qu’elle soit donnée à la municipalité

Église St-Clément de Bishopton, Dudswell

L’AFEAS de Dudswell demande au conseil de Fabrique de céder l’église Saint-Clément de Bishopton à la municipalité pour la somme symbolique de 1 $.

Dans un geste désespéré pour sauver l’église Saint-Clément de Bishopton, fermée depuis l’automne dernier, l’AFEAS de Dudswell a récemment remis entre les mains de Michel Rodrigue, président du conseil de la Fabrique de la paroisse Saint-François-de-Laval une pétition de 230 signatures réclamant que cette dernière remette le bâtiment à la municipalité pour la somme symbolique de 1 $. La présidente de l’AFEAS, Domenica Guzzo, a également déposé la pétition à la municipalité ainsi qu’à l’archevêché à Sherbrooke pour que tous soient au fait de la démarche.

Rejoint au téléphone, Mariane Paré, mairesse de Dudswell, laisse entendre que le conseil municipal pourrait être favorable à prendre le bâtiment pour la somme de 1 $. Toutefois, ça ne semble pas aussi évident pour M. Rodrigue qui ne voit pas ça du même œil.

Rappelons que la paroisse Saint-François-de-Laval sur la recommandation du conseil de gestion de l’église Saint-Clément et sur l’approbation du conseil de Fabrique a demandé l’automne dernier à l’archidiocèse de Sherbrooke d’appuyer la vente de l’église, ce qui a été fait. Les raisons évoquées étaient d’ordre financier et le manque de ressources humaines. Des approches ont été faites auprès de la municipalité pour qu’elle se porte acquéreur du bâtiment, mais le coût d’achat, de mise à niveau et d’entretien semblait trop élevé. La municipalité loue actuellement l’espace pour une période d’un an et y tient ses assemblées du conseil municipal.
Mme Guzzo explique le geste de l’AFEAS par crainte que l’église soit vendue à un promoteur privé « pour qu’il construise des condos ou toute autre chose qui ferait en sorte que cet espace qui desservait le communautaire, ne le ferait plus. » La présidente de l’organisme croit qu’il est possible de financer une partie des coûts de l’église par diverses activités. Un document intitulé J’ai le goût de mon village a été déposé auprès des autorités municipales dans lequel, explique-t-elle, on retrouve plusieurs suggestions comme un café-théâtre, des cours d’artisanat, de yoga, des expositions annuelles, des soirées thématiques, de vins et fromages, des soirées découvertes, dégustations du terroir, des tombolas, un kiosque d’information touristique et autres. Mme Guzzo est convaincue que la pétition reflète la volonté des gens du secteur Bishopton. Les signatures, recueillies en 10 jours, sont toutes de Bishopton et tout le monde rencontré a accepté de signer sauf une, précise-t-elle. « Si on n’a pas cette salle, on n’a plus rien, on ne peut plus faire nos activités. Il n’y a pas d’autres salles ni d’autres endroits », insiste-t-elle. Pour Mme Guzzo et son organisme, « la demande n’est pas extraordinaire puisqu’un peu partout au Québec et dans le Haut-Saint-François, des ventes pour des sommes symboliques à des municipalités, à des organismes communautaires, il y en a eu et il y en a toujours. »

Municipalité
La mairesse de Dudswell admet que l’ensemble du conseil municipal serait favorable à faire l’acquisition de l’église pour la somme symbolique de 1 $. Selon Mme Paré, le fait de payer pour le bâtiment ne serait pas envisageable vu que des investissements seront nécessaires pour respecter les normes, comme édifice public. « On n’a pas les moyens comme municipalité de payer un prix de fou. Déjà qu’il y aura beaucoup d’investissements à faire. Ce bâtiment-là, l’église avec son sous-sol, la salle a été payée par les citoyens de la place, construite par les citoyens de la place, entretenue par les citoyens de la place. Pourquoi on prendrait l’argent des citoyens pour payer ça ? On pense que c’est justifié qu’il nous la remette pour qu’on la laisse aux citoyens, que ça devienne communautaire. » Mme Paré mentionne avoir déposé l’offre de la municipalité au représentant du conseil de Fabrique dans le cadre d’une rencontre tenue le 8 mars dernier. « Je pense, que pour eux (conseil de Fabrique), ils ont une réflexion à faire. » Pour Mme Paré, la pétition de 230 signatures est significative. Elle ajoute qu’une rencontre de citoyens manifestant leur volonté de ne pas perdre cette salle a eu lieu. « C’est pour ça qu’on a poursuivi notre réflexion pis on s’est dit, si on peut l’avoir pour 1 $. Il y a beaucoup d’investissements à faire dedans. Ça, ça va être une autre réflexion. Tous ceux qui achètent des bâtiments comme ça, il y a toujours des surprises », de compléter, la mairesse. « Si la municipalité prend possession de l’église, explique Mme Paré, elle aimerait y maintenir les activités communautaires. » La mairesse ajoute que la municipalité a demandé une réponse du conseil de Fabrique pour le 19 mars « pour qu’on ait le temps de travailler, vérifier des choses avant, pour passer ça au conseil municipal. »

Fabrique
M. Rodrigue confirme que la Fabrique est présentement en négociation avec la municipalité concernant la vente de l’église. Interrogé à savoir si la Fabrique pouvait laisser l’église pour la somme de 1 $, M. Rodrigue s’est montré évasif. « Ça dépend tout le temps du contexte. Je sais qu’ailleurs dans d’autres paroisses ça s’est fait, surtout dans le diocèse de Sherbrooke, les églises ont cédé leur bâtiment à leur municipalité, mais on est pas tout à fait dans le même contexte. L’église n’est pas dans le modèle des autres églises non plus. On négocie avec la municipalité, pis ça va bien. Nous autres, c’est une négociation qu’on fait, je ne suis pas intéressé à dévoiler ce qui se passe présentement non plus, mais je vois ça d’un bon œil, on est capable de se parler. » Le président du conseil de Fabrique mentionne que le bâtiment serait évalué à 434 000 $, le terrain à plus de 43 000 $. « Pourquoi il y a une si grosse évaluation et pourquoi on serait obligé de donner ça ? Pour nous autres, on trouve que ça a une certaine valeur. Comme j’ai dit, on négocie et on va sûrement s’entendre sur quelque chose un moment donné. » M. Rodrigue se montre confiant quant au dénouement. « C’est sûr qu’on va en arriver à une entente. » Quant à l’échéancier fixé par la municipalité de donner une réponse au plus tard le 19 mars, celui-ci ne croyait pas être en mesure de respecter cette demande, soutenant qu’il devait organiser des réunions et rédiger une contre-proposition. « On va sûrement en arriver à quelque chose de vive voix avant de taper quelque chose sur papier », complète-t-il.

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