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Mesures gouvernementales pour aider la situation féminine : Table ronde entre femmes

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Les femmes font face à plusieurs enjeux sociaux tels que la faible présence féminine en entrepreneuriat, la réalité des agricultrices et les violences basées sur le sexe et la culture. C’est ce qui est ressorti lors d’une récente table ronde organisée par les députées fédérales, Marie-Claude Bibeau, Élisabeth Brière et Lyne Bessette. Une centaine de femmes participaient à la rencontre virtuelle tenue à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes dans le but de discuter des problématiques vécues par celles-ci et connaître les mesures mises en place par le gouvernement fédéral pour aider à améliorer la situation.

Différentes représentantes d’organismes des circonscriptions de Compton-Stanstead, Sherbrooke et Brome-Missisquoi prenaient part à la discussion. « On a fait des avancées, on a eu beaucoup de gains au cours des dernières années, mais il reste encore tellement à faire », exprime Mme Brière.

L’entrepreneuriat au féminin
La députée de Sherbrooke rappelle que seulement 16 % des petites et moyennes entreprises au Canada appartiennent à des femmes. Toutefois, des études démontrent qu’en favorisant la participation économique de celles-ci à l’économie, le Canada pourrait ajouter jusqu’à 150 milliards de dollars au PIB. « C’est pourquoi le gouvernement prend des engagements concrets pour que les femmes participent à part entière à l’économie canadienne », exprime Mme Brière. Marianne Auclair, de Femmessor Estrie, se questionnait à savoir de quelle façon le Canada pouvait faire une économie plus inclusive, diversifiée et axée sur le développement durable. « On a mis en place, notamment, le plan d’action pour les femmes dans l’économie qui favorise l’autonomisation des femmes », explique la députée Brière. La Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat (SFE) est un investissement de près de 5 milliards de dollars qui vise à améliorer l’accès aux entreprises dirigées par des femmes.

Des agricultrices dévouées

Yolande Lemire, vice-présidente des Agricultrices de l’Estrie, mentionne que plus de 2000 femmes en Estrie travaillent au développement de l’agriculture d’une façon ou d’une autre. « Ce sont des femmes qui sont des entrepreneures, elles sont averties, instruites, engagées et elles désirent qu’on reconnaisse leurs compétences et leur détermination », exprime-t-elle. Une des problématiques soulevées par Mme Lemire est la difficulté d’acquérir ou de conserver les terres familiales en raison des prix et des actifs trop élevés. Elle craint ainsi un point de rupture à un moment donné. Le gouvernement fédéral a mis en place le programme Agri-diversité qui vise à aider les groupes sous-représentés du secteur agricole canadien, tels que les jeunes, les femmes, les Autochtones et les personnes handicapées à surmonter les problèmes et les obstacles auxquels ils sont souvent confrontés. La vice-présidente s’inquiète également du déroulement du projet de loi C-216, soit celle modifiant la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (gestion de l’offre). « Notre engagement était de protéger le système de la gestion de l’offre, ce qu’on a fait », rappelait Mme Bibeau, qui est également ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Elle ajoute que récemment, le gouvernement a pris l’engagement de ne plus céder de part de marché.

Trop de violences faites aux femmes
« On se bat parce que le viol est encore une arme de guerre, parce qu’il y a trop de violences faites aux femmes », lançait Mme Brière, racontant un moment où elle s’est sentie menacée en courant dans son quartier, alors qu’un homme la suivait en voiture. Au cours des derniers mois, plusieurs histoires de violences et drames familiaux ont fait les manchettes. Plusieurs femmes cherchent donc à savoir de quelle façon le gouvernement peut contrer à ces gestes posés en raison du sexe. Le projet de loi C-21 propose des restrictions sur les armes à feu. « Une des mesures dans cette loi, c’est un système d’alarme qui va permettre aux autorités d’enlever une arme chez quelqu’un qui est reporté pour violence familiale », explique la députée de Sherbrooke. Les statistiques démontrent qu’avec la pandémie, la violence faite aux femmes et aux filles s’est intensifiée. Les femmes victimes de violence se retrouvent isolées des personnes qui peuvent les aider, ainsi la demande auprès des organismes de soutien a augmenté. En octobre dernier, le gouvernement annonçait un financement supplémentaire de 50 M$ aux organismes qui offrent des services aux femmes et enfants victimes de violence fondée sur le sexe. Diverses autres aides financières ont été remises, notamment aux maisons d’hébergement pour femmes et aux centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles. Les communautés culturelles et les femmes autochtones sont également victimes de beaucoup d’agressions. Josiane Whittom, du Centre Femmes des Cantons, relatait trois enquêtes concernant des femmes autochtones soit celle de la relation entre les peuples autochtones et les services publics, celle sur les filles et les femmes disparues et assassinées et celle pour la réconciliation véritable. Elle cherchait à comprendre de quelle façon le gouvernement comptait appliquer les mesures recommandées. « Ces trois enquêtes ont révélé des injustices inacceptables qui persistent encore aujourd’hui et qui touchent les femmes autochtones. Récemment, le gouvernement a déposé le projet de loi C15 pour mettre en pratique un des appels de la commission sur la vérité et la réconciliation. Celle d’appliquer la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au Canada », explique Mme Bessette.
Plusieurs autres enjeux sont ressortis tels que la faible présence des femmes en politique, le droit à l’avortement, l’aide d’accès aux logements et aux garderies et l’aide financière pour les femmes et mères vivant sous le seuil de la pauvreté. Bien que plusieurs enjeux sont en partie réglés ou en voie de l’être, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire pour que les femmes soient davantage incluses. Plus d’informations sur les mesures en place par le gouvernement canadien sont disponibles au https://cfc-swc.gc.ca/.

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