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Fragilité études/travail : Les partenaires se mobilisent

Etude travail

Le Carrefour jeunesse-emploi du Haut-Saint-François, Conciliation études-travail (CET) Estrie, le Projet Partenaires pour la réussite éducative (Projet PRÉE) en Estrie, la polyvalente Louis-Saint-Laurent ainsi que le Centre d’éducation des adultes du CSSHC, point de service East Angus, s’associent afin de sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux grandissants de conciliation entre les études et le travail qui fragilisent la réussite éducative de nos jeunes Estriens. La situation pandémique affecte nos jeunes de plusieurs façons et la conciliation études-travail n’est pas épargnée.
Ce n’est pas nouveau, la conciliation des études et du travail est une réalité pour une grande majorité des jeunes de la région. Cependant, en cette période de rareté de main-d’œuvre, accrue par la pandémie, les jeunes sont davantage sollicités pour travailler pendant leurs études. Bien que plusieurs réussissent à garder un bon équilibre entre le temps accordé à un travail rémunéré et aux études, d’autres risquent de compromettre leur réussite scolaire, tout comme leur santé mentale.
Dans le HSF
Dans la MRC du Haut-Saint-François, 62,6 % des jeunes du secondaire ont un emploi rémunéré. Chez les filles, c’est 70 % qui travaillent et chez les garçons, 55,9 %. Parmi les jeunes qui travaillent, 48,1 % y consacrent plus de 15 heures par semaine, même s’il est généralement reconnu que le fait pour un jeune du secondaire de travailler plus de 15 heures par semaine peut nuire à ses performances scolaires et à son état de santé en général, en plus d’augmenter son risque de décrochage scolaire. Au Centre d’éducation des adultes, tous les élèves ont un emploi et près du deux tiers des élèves (61 %) travaillent plus de 15 heures par semaine.
Actions en branle
Les efforts déployés en ce qui concerne la conciliation études-travail chez les jeunes Estriens sont nombreux et existent depuis plusieurs années. Pensons notamment aux agents de Conciliation études-travail Estrie qui œuvrent dans chacun des territoires de l’Estrie et qui sensibilisent en continu les employeurs et les élèves, au concours Mon boss c’est le meilleur !, qui reviendra en février prochain pour une 3e année consécutive, ou encore aux nombreuses campagnes de communication déployées par le Projet PRÉE qui incluent toujours des actions de sensibilisation à l’intention des employeurs. Cependant, devant les observations des milieux scolaires laissant présager une aggravation de la situation chez les jeunes qui travaillent en même temps que leurs études, plusieurs nouvelles actions se mettent en branlent. Parmi celles-ci, une capsule vidéo de sensibilisation pour les parents circule déjà et deux capsules (Capsule 1/Capsule 2) à l’intention des jeunes viennent tout juste d’être lancées sur les réseaux sociaux.
« La situation observée dans nos écoles chez plusieurs jeunes qui travaillent en même temps que leurs études est préoccupante. Des jeunes qui dorment en classe, qui s’absentent plus souvent et qui semblent démotivés dans leurs études, ce sont tous des signes alarmants depuis plus d’un an. La pandémie est venue exacerber l’enjeu du décrochage scolaire. De plus, avec la pénurie de main-d’œuvre et l’accessibilité au travail, les jeunes ont tendance à rejoindre le marché du travail à temps plein, mais ne sont pas outillés ni diplômés pour perdurer sur le marché du travail. La scolarisation de nos jeunes doit être un de nos projets de société et pour y parvenir nous devons être solidaires, nous sommes des acteurs de changement; citoyens, coach de hockey, employeurs, famille, tous font partie de la solution. Il est primordial de prendre le temps de les écouter et de les soutenir dans leur persévérance scolaire », mentionne Tommy Poulin, directeur de la polyvalente Louis-Saint-Laurent.
« Actuellement, on constate de nombreux abandons scolaires vu les heures requises au travail. Nous travaillons à sensibiliser les jeunes adultes à l’importance de la formation et à persévérer. Nous tendons la main aux employeurs d’en faire autant malgré le contexte de pénurie actuelle. Nos jeunes adultes sont la relève de demain et nous souhaitons une qualification et une diplomation pour tous. L’apprentissage tout au long de la vie est nécessaire, mais commençons avec une base solide », mentionne Nathalie Roy, directrice du Centre d’éducation des adultes du CSSHC, point de service East Angus.
« Présentement, les jeunes ont l’embarras du choix quand il vient le temps de se trouver un emploi étudiant, car il manque de personnel partout. Ils ont même souvent l’occasion de rentrer sur le marché du travail plus tôt, pour plusieurs, vers 13-14 ans. Malheureusement, ils ne sont pas tous bien outillés pour gérer leur emploi du temps adéquatement et prendre les bonnes décisions. Nous devons miser sur la diplomation de nos jeunes, c’est la priorité. Les parents entrepreneurs se comparent beaucoup aux jeunes en ce qui concerne la réussite, ils valorisent le travail et, quelquefois, au détriment d’un équilibre entre les sports de loisirs, les études et le travail. Nous devons travailler tous ensemble, écoles, parents, entreprises, carrefours jeunesse-emploi, afin de rester à l’écoute de nos jeunes. Il est important de déceler rapidement les signes précurseurs d’une mauvaise gestion de l’horaire, et d’aider les jeunes à trouver un équilibre qui leur permet de s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie », souligne Sylvain Lessard, directeur général au Carrefour jeunesse-emploi du Haut-Saint-François.

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