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L’utilisation de la forêt privée évolue : Des usages variés encadrés par des valeurs sûres

Forêt Haut-Saint-François

L’utilisation de la forêt privée évolue en Estrie.

Se balader en Estrie permet de découvrir d’un seul coup d’œil les principales caractéristiques écologiques et les activités humaines majeures pratiquées sur son territoire. La forêt domine le tableau, suivi des superficies agricoles qui ensemble, s’étendent sur 93 % de l’Estrie. Ces données proviennent de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, en date du 9 juillet 2019.
Ressources
De nos terres, sont extraites une quantité impressionnante de matières premières. Pour assurer la pérennité de celles-ci, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques utilise la notion d’un « paysage humanisé ». Elle se définit comme une « aire constituée à des fins de la protection de la biodiversité d’un territoire habité, terrestre ou aquatique, dont le paysage et ses composantes naturelles ont été façonnées au fil du temps par des activités humaines en harmonie avec la nature et présentent des qualités intrinsèques remarquables dont la conservation dépend fortement de la poursuite des pratiques qui en sont à l’origine. »
Valeurs
Des valeurs sous-tendent une utilisation rationnelle des ressources que fournit le sol. Les ministères concernés s’entendent sur l’importance de viser l’excellence en matière d’exploitation, de rechercher l’atteinte de l’équilibre pour du développement durable, d’aspirer à l’intégrité et de garder un esprit ouvert en vue d’assurer la préservation de la matière première. Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie (AMFE), insiste sur une stratégie efficace de la gestion de la ressource ligneuse. « C’est du bois pour le futur », indique-t-il. Il ajoutait que la synergie entre les différents ministères fédéraux et provinciaux, les ingénieurs forestiers, les syndicats, les acheteurs de bois et les producteurs, petits et gros, doit exister.
Données
Selon le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, et les données fournies en 1 999, le volume marchand brut disponible en Estrie dépasse les 79 millions de mètres cubes de bois et que la forêt privée à elle seule en produit 90 %. Adhérer à ces valeurs importe pour que les générations futures puissent elles aussi s’y approvisionner.
Les 9 200 propriétaires se partagent quelque 716 500 ha de boisé. Ils l’utilisent en vue d’objectifs variés comme fournir de la matière première d’une façon intensive, conserver les acquis, se créer un « terrain de jeux » où la chasse et la coupe sylvicole pour se tenir en forme priment. D’autres y aménageront le leur comme un jardin, sans compter toutes les autres activités qui peuvent être pratiquées à l’occasion. La cueillette de plantes thérapeutiques et de champignons en est quelques exemples. D’ailleurs, ces derniers qui ont plus de 50 ans détiennent quelque 65 % de cette ressource.
La forêt en Estrie
L’Estrie, qui pour cette fin d’analyse compte sept MRC, s’étend sur une superficie totale de près de 1 051 000 hectares (ha), supporte la forêt publique et privée, les activités agricoles, les villes et villages et les surfaces occupées par les lacs et cours d’eau. Les boisés dominent. Elle représente 812 000 hectares soit 77 % du territoire. L’agriculture pour sa part en monopolise 169 500, soit 16 %. Toutes les autres activités confondues couvrent presque 70 000 ha, soit 7 % de ce qui reste.
Le Haut-Saint-François s’étend sur quelque 22 % (230 300 ha) de l’espace total, dépassé en cela par la MRC du Granit avec ses 283 000 ha, soit 27 % de superficie. Ces deux territoires occupent la moitié de l’Estrie, qui se décline dans ce cadre-ci avec les MRC Memphrémagog (14 %), Coaticook (13 %), Sherbrooke (3 %), Val-Saint-François (14 %) et des Sources (8 %).
Si les forêts à l’échelle planétaire jouent un rôle majeur pour sa santé, nul n’est besoin d’en démontrer l’importance pour l’Estrie. Les scientifiques nous expliquent qu’elles sont les poumons de la terre, une réserve pour la biodiversité. Elles extraient l’eau des sous-sols pour l’amener en surface pour entre autres, alimenter les réseaux hydriques, source de vie.

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