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L’acériculture, une affaire industrielle : 513M$ de revenu en 2020 et 175 M de livres de sirop produites

statistique acericole

L’Aménagement forestier coopératif des Appalaches, à La Patrie, installe les équipements à la fine pointe de la technologie nécessaire pour bouillir l’eau d’érable concentrée de producteurs et productrices acéricoles, des environs.

Les statistiques provenant des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), pour l’année 2020, démontrent que la cueillette des gouttelettes d’eau d’érable, de folklorique qu’elle était dans les années passées, s’est transformée en une industrie importante pour le Québec.
En 2003, selon les données de la PPAQ, les acériculteurs produisaient quelque 86 000 000 de livres de sirop d’érable alors qu’en 2020, ils en ont fourni plus du double, soit 175 M/lb. En 2020, la province comptait plus de 11 300 producteurs réunis en 7 031 entreprises. Les produits de l’érable vendu à la ferme, à ne pas confondre avec ceux des grossistes, représentaient plus de 513 millions de dollars.
Pour le Québec, les acériculteurs ont percé 48 800 000 d’entailles pour un rendement moyen de 3,59 lb/entaille. Ceci est considéré par l’organisme comme très bon. Sur les 175 M/lb de sirop produits, 150 millions ont été vendus en vrac où ils ont été classifiés en 4 catégories de couleurs principales : doré au goût délicat, ambré, plus riche, foncé, qualifié de robuste et très foncé, au goût prononcé. Les 25 autres millions ont été vendus directement à la ferme sous forme de boîtes de sirop ou de produits transformés comme de la tire, des bonbons, du sucre du pays et des sirops aromatisés, entre autres. Pour rappel, il faut 40 gallons d’eau d’érable pour produire 1 gallon de sirop en moyenne.
En 2020 toujours, les acériculteurs québécois à eux seuls fournissaient 94,2 % de la production canadienne et 79 % de la production mondiale. D’autres provinces comme l’Ontario, les Maritimes et les États-Unis se partageaient le restant. Le sirop est exporté dans 66 pays à travers la planète. Les É-U en accaparent 60,3 %, l’Allemagne, 9 %, la Grande-Bretagne, 5,9 %. On retrouve les produits d’érable jusqu’en Asie où la Chine, la Corée et le Japon, entre autres, en sont friands. L’exportation des produits de l’érable a représenté 24,9 % du total.
En Estrie, en 2020, on dénombrait 822 entreprises en production. On y a planté, dans les érables, plus de 8,76 M de chalumeaux, dont 6,8 M sur des terres privées et le restant sur les terres publiques. Elles ont fourni près de 34 M de livres de sirop. Le rendement moyen en Estrie se situait 3,88 lb/entailles pendant que la québécoise grimpait à 3,59 lb/entailles. La production de sirop, pour le Québec seulement, était estimée à 86 M/lb de sirop en 2003. Elle a monté à 175 M/lb en 2020. Toujours en 2003, la PPAQ comptait 6 400 entreprises alors qu’en 2020, elle en dénombre un peu moins, soit 6 378. Ce phénomène peut s’expliquer par la taille des érablières qui ont pris beaucoup de volume, nécessitant des investissements colossaux.
On le réalise quand on lit qu’en 2003, il y avait 36,6 millions d’entailles et qu’en 2020, il y a eu une augmentation de 123 millions pour un total de 48,8 millions d’entailles. Le volume est passé de 86 millions de livres à 175 millions. En regardant la ligne des rendements à l’entaille, on constate qu’il a beaucoup varié. En 2008, pour l’exemple, il se situait à 1,56 lb/entaille alors qu’en 2020, il atteignait 3,59 lb/entaille.
Certains acériculteurs se sont ralliés à la production de sirop d’érable certifié biologique. Devant respecter un cahier de charge bien défini, ils étaient 420 en 2010 avec 7 millions d’entailles. En 2020, ils étaient 1 100 pour 19 millions de chalumeaux.
Chaque année, les retombées économiques de l’acériculture varient beaucoup. Garantir des revenus constants pour rentabiliser une entreprise qui nécessite des investissements de plusieurs centaines de milliers de dollars, quand ce ne sont pas de millions, devient une priorité. À cette fin, la PPAQ s’est chargée de l’application d’un plan conjoint qui leur assure des gains réguliers. En 2003, le prix pondéré au Québec était de 2,02 $/lb pour une valeur totale de 174 M$. En 2020, il avait augmenté à 2,93 $/lb pour atteindre 513 M$.

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