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Parler pour vrai avec Nathalie Simard : Briser le silence

Nathalie Simard

L’artiste Nathalie Simard avec Mme Pauline Beaudry, directrice générale de l’organisme Virage Santé mentale.

Près de 120 personnes se sont présentées au Centre communautaire de Weedon pour la conférence en lien avec la Semaine de la santé mentale, organisée par Virage Santé mentale du Haut-Saint-François. Cette soirée mettait en vedette Nathalie Simard, venue témoigner de son expérience de vie et des abus qu’elle a vécus.
« Reprendre son pouvoir, briser le silence, briser cette roue infernale qu’est le silence », s’exprime l’artiste dès le début de la conférence. Pour elle, le silence est un des pires ennemis des victimes d’agressions. « Le silence permet à la roue de continuer. Par l’intimidation et les menaces par exemple ». C’est en 2004 que Nathalie Simard décida de briser son silence et de dénoncer Guy Cloutier après 25 ans.
« Parfois, on se demande : pourquoi moi ? Pourquoi moi j’ai vécu ça ? » Avec le temps, elle a fini par trouver, en partie du moins, la réponse à cette question. Elle se voit dès lors comme une humble « missionnaire », un rôle qui lui fait dire qu’elle n’a « pas vécu tout ça pour rien ».
Nathalie Simard a vécu la violence sous toutes sortes de formes, à commencer par des abus sexuels répétés dès l’âge de 9 ans par son gérant de l’époque. « Une agression sexuelle, ça peut changer à tout jamais le cours de notre vie, de notre histoire. C’est à partir de ces gestes destructeurs qu’un très lourd silence s’installe, et ça, pour un temps indéterminé », ajoute-t-elle.
Dans son cas, le silence aura duré 25 longues années, au bout desquelles elle a décidé de mettre un terme à cette roue infernale et de dénoncer. Ayant eu à faire face à de nombreuses embuches à l’époque de cette dénonciation, Mme Simard se réjouit du chemin parcouru ces dernières années, notamment avec le mouvement #MeToo. Cependant, selon elle, il reste encore beaucoup.
Entremêlant son témoignage de certaines de ses chansons, accompagnée de son guitariste, elle a interprété Y’a les mots, de Francine Raymond, et son succès L’amour a pris son temps par exemple, au plus grand plaisir des personnes présentes.
Entre ses interprétations, elle s’est surtout confiée en toute transparence, revenant sur l’intimidation, la violence amoureuse et les abus financiers qu’elle a aussi subis en cours de route, ainsi que la dépression majeure qui a suivi un peu plus tard. Toujours pour raconter comment elle s’est relevée ensuite et montrer aux personnes qui l’écoutent comment elles peuvent se relever, elles aussi.
Depuis quelques années, elle se sent enfin revivre. « J’ai d’une certaine façon accouché de moi-même dans les dernières années. »
Son message rempli d’espoir et de résilience à bien résonner aux oreilles des participants présents. À la suite de la conférence, Nathalie Simard s’est installée à une table pour rencontrer les gens, signer des autographes et prendre des photos avec ceux et celles qui le désiraient.

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