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Combat contre le myriophylle à épis : Weedon veut prendre les devants

Lac louise

Des colonies de myriophylles à épis ont élu domicile dans le lac Louise à Weedon.

La municipalité de Weedon a pris les devants et n’attendra pas les autres municipalités riveraines du lac Aylmer pour lancer une station de lavage pour les embarcations en vue de protéger ses lacs et ses cours d’eau du myriophylle à épis. La plante a aussi élu domicile dans le lac Louise depuis plusieurs années.
Eugène Gagné, maire de Weedon, croit aussi en la nécessité de construire une station près du lac Louise, qui se trouve entièrement dans sa municipalité. Il espère d’ailleurs que le lac Aylmer rende obligatoire le lavage des embarcations. Les deux lacs ne sont séparés que par quelques kilomètres par la rivière Saint-François. La décision de prendre les devants dans ce dossier s’est imposée d’elle-même. M. Gagné estime qu’il n’a plus les moyens de faire patienter ses citoyens plus longtemps, bien qu’il aurait aimé un consensus autour du lac Aylmer pour faciliter le tout, grâce à un projet commun. Ce dernier, siégeant à la Table de concertation intermunicipale du lac Aylmer, est bien au fait du dossier. « De nouveaux conseils municipaux sont entrés en poste au mois de novembre et ils doivent prendre connaissance de plusieurs dossiers, dont celui-là. » Pour le maire de Weedon, la santé des plans d’eau est primordiale et que les lacs dans la région sont une richesse pour la municipalité. Mais selon lui, il y a des étapes avant la réalisation de la station de lavage. « Avant de combattre le myriophylle à épis, on va commencer par valider les intrants dans le lac. La première étape, ça va être les stations de lavage et vérifier les intrants. De cette façon, ce sera plus facile de déterminer la bonne façon de le contrôler et de le combattre. »
Selon la présidente de l’Association des plaisanciers de Weedon (APW), Diane Lafrance, les coûts pour contrer le myriophylle à épis ont explosé en quelques années. « Si on avait agi dès le début, on n’en serait pas là. Au moment des études, en 2019, les coûts étaient estimés en milliers de dollars. Aujourd’hui, on parle de plusieurs millions. La plante s’est propagée depuis et les coûts augmentent aussi. » La plante s’étant maintenant trop étendue, des solutions plus coûteuses doivent être mises en place, comme l’installation de toiles de jute servant à étouffer le myriophylle à épis, indique Mme Lafrance. Selon cette dernière, l’aide gouvernementale sera nécessaire à la réalisation de ce projet, mais avant tout, il faudrait une plus grande participation des riverains. « Je ne sais plus quoi faire pour qu’ils prennent leur carte de membre. Sur 650 personnes vivant sur les bords du lac, on en compte moins d’une centaine ayant adhéré à l’APW. »
Rappelons que le myriophylle à épis est une plante exotique envahissante et que les « inconvénients » à la villégiature sont loin d’être mineurs. Une fois qu’elle a envahi un secteur du littoral du lac, la baignade est alors impensable, la pêche impossible et, pour les riverains, la navigation impraticable à moins de faucher un chenal pour arriver à l’eau plus profonde du lac. D’ailleurs, tous ces « inconvénients » ont un effet marqué sur la valeur des résidences riveraines. Ses tiges sont enracinées dans le sol et peuvent mesurer jusqu’à 6 mètres. Près de la surface de l’eau, elles se ramifient en formant une canopée dense. De nos jours, près de 42 % des lacs en Estrie seraient affectés par cette plante selon le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

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