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Les citoyens de Saint-Isidore-de-Clifton se mobilisent pour leur coopérative

St-Isidore

Les résidents de Saint-Isidore-de-Clifton se rassemblent pour l’avenir leur coop.

Menacée de fermeture, un comité de citoyens de Saint-Isidore-de-Clifton veillera à la poursuite des opérations de la coopérative au sein de la municipalité.
Voilà ce qui ressort de l’assemblée publique d’information convoquée par la municipalité. L’appel lancé par cette dernière a été entendu. Les citoyens ont rempli le sous-sol de l’église pour écouter les propositions du conseil municipal concernant la sauvegarde de leur coopérative. Près de 150 personnes intéressées voulant en savoir davantage sur les différentes possibilités qui leur étaient offertes. Il était aussi question de voir la disponibilité et la volonté des résidents à s’impliquer dans ce dossier en formant un comité citoyen.
Le maire, André Perron, s’est dit très enchanté de la réponse citoyenne. « Je suis vraiment heureux de votre réponse à cette rencontre. De voir que vous êtes sensibilisés à la survie de notre coop. » Deux options étaient présentées aux citoyens de la municipalité. La première consistait au rachat de l’entreprise par la municipalité, mais conditionnelle à la décontamination du terrain et du bâtiment qui devrait préalablement être fait par Vivaco. La seconde option suggérait la construction de nouvelles installations sur un autre terrain appartenant à la municipalité, ce qui occasionnerait une rupture des services pour un temps indéterminé. Ce que la majorité des citoyens ont décrié. « Il faut que la coop reste ouverte, parce que c’est le cœur de la municipalité de Saint-Isidore-de-Clifton et des environs. C’est indispensable pour les commerces et maisons des alentours. Ça prend un dépanneur. On est trop loin des autres villes », d’exprimer Daniel Fortier, membre du comité citoyen.
Ce qui semble clair pour les citoyens est qu’il ne doit pas y avoir d’interruption de service. Les organisateurs de la soirée ont procédé à un vote à main levée pour déterminer laquelle des deux options était la mieux pour la population. C’est presque à l’unanimité que l’option une a été retenue.
À la suite de la rencontre, un comité de citoyens a été formé et prendra en charge la suite des procédures. « Nous, au point de vue municipal, on s’est impliqué dans le dossier depuis le début. Mais là, nous allons passer le flambeau au nouveau comité formé pour s’occuper de la relance du commerce. La municipalité ne se retire pas complètement du dossier et sera présente pour appuyer le nouveau conseil d’administration et aura un conseiller qui siègera sur ce dernier. Ceci faciliterait les demandes de subventions et aiderait grandement à la relance », mentionne le maire de Saint-Isidore-de-Clifton.
C’est en raison d’une pénurie de personnel et d’un manque de rentabilité que la coopérative desservant presque 700 résidents risque de fermer ses portes définitivement. Selon M. Gervais Laroche, chef de la direction chez Vivaco Groupe coopératif, les problèmes ne datent pas d’hier. « Ça fait environ 20 ans que ce n’est pas rentable. À l’époque, la Coop de Saint-Isidore a fusionné avec la Coop des Cantons parce qu’ils étaient en train de faire faillite. Nous (Vivaco), on a fusionné avec la Coop des Cantons en 2017. Après presque 5 ans, on constate que ce n’est pas rentable. » En plus des problèmes de main-d’œuvre et d’efficience, une mise à jour des infrastructures pétrolières est nécessaire puisqu’elles datent de 1994. M. Laroche estime que l’investissement se situerait près de 200 000 $.
Une rencontre est prévue dans les semaines à venir entre le comité et l’actuel propriétaire de la Coop des Cantons Saint-Isidore-de-Clifton. Si les négociations se passent bien, le dépanneur/quincaillerie/station d’essence pourrait être transformé en coopérative de solidarité.
Cette structure se caractérise par la diversification des membres la formant et son ouverture au partenariat. Elle réunit trois catégories de membres qui sont collectivement propriétaires de l’entreprise. Tout d’abord, il y a les travailleurs, c’est-à-dire les personnes pourvues au fonctionnement de l’entreprise au quotidien. Par la suite, les utilisateurs et finalement les membres de soutien qui représentent des personnes ayant un intérêt social ou économique envers le projet.
La fermeture de l’établissement, prévue pour la fin du mois d’octobre, a été repoussée au 10 décembre par le propriétaire actuel. Un délai accordé par Vivaco groupe coopératif afin que le nouveau comité citoyen s’organise. « Il est temps de se prendre en main pour conserver notre commerce de proximité », de dire M. Perron.

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