Cahier automne

Full Fibre Artistique : Impression personnalisée à Ascot Corner

Full fibre

La propriétaire, Eve-Marie Oakes, opérant une de ses imprimantes.

La propriétaire de Full Fibre Artistique, Eve-Marie Oakes, n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’elle s’est lancée en affaires en 2019, tout juste avant que la pandémie ne nous touche. Ayant débuté dans sa chambre pour se déplacer au sous-sol, par manque de place, puis transférer l’atelier dans son garage à la naissance de son fils, elle s’est après coup relocalisée au 5075 route 112, local 102 à Ascot Corner. Ce dernier déménagement est devenu nécessaire puisque la compagnie s’est dotée de deux imprimantes et d’un four nécessitant de l’électricité commerciale et beaucoup plus d’espace que dans le garage de la maison familiale. Full Fibre Artistique est un magasin de tissus pouvant imprimer les textiles sur mesure et personnaliser l’impression sur tissus de coton ou de polyester.
Originaire de Québec et y vivant jusqu’à l’âge de 18 ans, Mme Oakes s’est alors installée à Stoke avec sa famille, pour le travail de son père. Ses grands-parents maternels vivaient déjà dans la municipalité et étaient dans les premières familles d’agriculteurs de la région et son père travaillait comme charpentier-menuisier. Les terrains à Québec se faisant plus rares et de plus en plus dispendieux, la famille s’est donc tournée vers Stoke. « Mon oncle vivait déjà là et il vendait des terrains. Les prix ici étaient ridiculement bas comparés à ce qu’on retrouvait à Québec. Pour le prix d’un terrain dans la capitale nationale, on pouvait en avoir trois à Stoke. Ils ont décidé de garder la maison au bout de la rue pour en faire leur maison de retraite », de s’exprimer la propriétaire de Full Fibre Artistique.
Eve-Marie Oakes a toujours eu cette fibre créative et imaginative, du plus loin qu’elle se souvienne. Elle a suivi une formation de technicienne en architecture qui cadrait très bien avec ces deux qualités. Elle a travaillé dans ce domaine pendant 6 ans. « À ce moment-là, je suis tombée enceinte et en prenant une pause, j’ai réalisé qu’en 6 ans, j’avais fait 5 entreprises différentes. L’architecture, c’est un milieu principalement d’hommes, presque tous des hommes de la vieille garde. Une petite fille de 20 ans, aussi compétente, fut-elle, dans un milieu comme celui-là, ce n’est pas toujours facile. J’aimais mon travail, car c’était tout en créativité et en imagination, en dessin et en résolution de problème, mais l’environnement de travail très inclusif n’était pas pour moi. »
C’est pendant cette pause, à se questionner sur un possible retour à l’école ou un changement de carrière, que tout a commencé pour Mme Oakes. « J’étais à la maison, avec mon petit et je me suis dit que c’était peut-être le meilleur moment pour retourner aux études, ou du moins, me réorienter. J’ai eu envie de faire un vêtement pour mon fils et j’ai trouvé, sur Internet, une dame qui faisait des précommandes de tissu et ça m’a vraiment intéressée. J’ai donc fait le kit complet et j’ai vraiment aimé ça. » La jeune mère venait de trouver son filon. La création de vêtements étant assez dispendieuse, elle a donc entrepris des recherches sur Internet pour dénicher les fournisseurs directement, sans passer par un intermédiaire. Commençant par faire des commandes avec ses amies, pour avoir de meilleurs prix, elle a ensuite créé une page Facebook pour rejoindre plus de gens. « C’est à ce moment-là que j’ai vu que l’engouement était là. Ça a vraiment bien marché et rapidement », de dire Eve-Marie Oakes.
Se lancer en entrepreneuriat juste avant la pandémie peut sembler irréfléchi, mais comme la majeure partie des opérations de l’entreprise se faisait par Internet, ça a facilité les choses pour Mme Oakes. Cette dernière n’a pas été la seule à avoir cette idée, car près de 30 autres compagnies du même type ont été créées pendant la pandémie. Il fallait donc que l’entreprise d’Ascot Corner se démarque des autres pour assurer sa survie. L’obtention de l’imprimante au cotton l’a vraiment propulsé à se démarquer réellement. « Ce qu’on a ici comme matériel, chez Full Fibre Artistique, c’est une technologie très innovatrice parce qu’on ne retrouve pas vraiment ça ni au Québec ni au Canada. Dans le processus d’apprentissage de la machine, j’ai même été obligée de faire affaire avec du monde d’Australie et de Belgique pour avoir de la bonne information », d’expliquer l’entrepreneure.
La personnalisation de produits
De plus en plus, les cadeaux personnalisés ont la côte et les consommateurs en sont friands, d’expliquer Mme Oakes. Selon une étude réalisée par Etsy, les cadeaux personnalisés ont été le terme le plus recherché sur la plateforme en 2020. L’intérêt pour ces articles n’a fait que se renforcer : les recherches concernant le mot « personnaliser » ou « customiser » ont augmenté de 43 % d’une année à l’autre. Lors d’une étude récemment réalisée auprès d’acheteurs, 24 % d’entre eux ont déclaré prévoir d’acheter un article personnalisé sur Etsy début 2021.
La propriétaire de l’entreprise en est bien au fait. « Les cadeaux personnalisés sont en demande présentement, ça ajoute une touche plus sentimentale et unique. Chez nous, ce qui est bien, c’est que tout est personnalisable. Si le client trouve un motif qui lui plait, mais préférait avoir le même motif sur un fond d’une différente couleur, on s’en occupe. Certains tissus et imprimés ne sont disponibles qu’ici, on ne peut les retrouver ailleurs. »
Mme Oakes rappelle qu’il est important, lorsque l’on est à la recherche d’un motif qui nous plait, de s’assurer qu’il est « Seamless pattern » ce qui veut dire sans couture, car lorsque l’image sera copiée l’une à côté de l’autre pour en faire une couverture par exemple, il faut que les images concordent pour que le produit final soit cohérent et homogène.
L’entreprise roule sa bosse avec une autre employée à temps plein. Eve-Marie Oakes travaille conjointement avec son acolyte Mélanie Therrien pour servir une clientèle toujours plus grandissante. « Le nombre exact de mes clients est assez dur à dire, parce que ce ne sont pas nécessairement des clients qui vont revenir chaque semaine, mais vois-tu, mon groupe Facebook compte 4000 personnes, la page de l’entreprise a presque 3 800 abonnés, je sais qu’on rejoint pas mal de monde. »
Les possibilités dans le personnalisé sont infinies et c’est ce qui charme l’entrepreneure depuis 3 ans maintenant. Pour l’instant, l’entreprise ne fait pas réellement de publicité, mais prévoit en faire dans le futur. « Pour l’instant, je reste petite et c’est bien correct comme ça », d’exprimer Mme Oakes.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François