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Forum consultatif pour le renouvellement du PDZA : Un mot d’ordre se dégage Ensemble

PDZA

Les divers intervenants participants en atelier ont bonifié les cinq chantiers de suggestions et pistes de solution.

Plus de 80 personnes, représentants du secteur agricole, forestier, municipal et autres ont participé au récent forum consultatif pour le renouvellement du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) afin de déterminer, ensemble, les pistes d’actions pour les cinq prochaines années.
Un comité de pilotage avait préparé le terrain pour lancer les discussions afin de développer des pistes d’actions porteuses, et ce à l’intérieur de cinq chantiers. Parmi ceux-ci, on retrouvait l’accès à la terre et la relève, l’agroenvironnement et l’adaptation aux changements climatiques, l’innovation et la création de valeur ajoutée, la législation, réglementation et leviers financiers ainsi qu’un territoire agroforestier diversifié, dynamique et en santé.
Comme le mentionnait la présidente de la démarche et mairesse de Dudswell, Mariane Paré, tout l’exercice doit se faire sous un seul mot d’ordre, Ensemble. L’intervention, explique-t-elle, doit se faire à travers divers axes, agir ensemble, discuter et avancer ensemble, influencer et gouverner ensemble. « Être ensemble, ça dynamise. C’est un effet exponentiel. Quand on est ensemble pour travailler et développer, c’est beaucoup plus fort que de travailler seul dans son coin. » Mario Gendron, maire de Cookshire-Eaton, la ville hôte de l’événement, mentionnait en introduction que sa municipalité se sentait interpellée par les actions entreprises par le comité consultatif du PDZA puisque 80 % de son territoire est de type agroforestier. « Longtemps, nous avons eu le réflexe de penser que le développement d’une ville et ses revenus passaient principalement par du développement résidentiel et industriel. On oubliait quelque peu l’importance de la richesse que les milieux naturels peuvent apporter à la collectivité y demeurant. Il faut, si ce n’est pas encore fait, changer de paradigme ! »
Au cours de l’avant-midi, les participants ont dû répondre à un petit quiz, histoire de mesurer les connaissances dans le domaine agroforestier. S’en est suivi la présentation du portrait du monde agricole et forestier du territoire par Samuel Comtois, agronome et directeur adjoint de PleineTerre. La réflexion s’est poursuivie avec la présentation collective de la mise à jour du PDZA 2023-2028. Divers intervenants du monde agricole et forestier ont présenté les cinq chantiers en relevant les défis à surmonter et souhaits d’intervention. On y a également abordé les enjeux prioritaires et orientations tout en insistant sur la notion d’avancer ensemble ainsi qu’influencer et gouverner ensemble.
Au cours de l’après-midi, les participants se sont livrés à l’exercice d’émettre des pistes d’actions à l’intérieur des cinq chantiers énoncés. L’objectif visait à prendre en note les idées et pistes de solutions. Au terme de la journée, la firme de consultants Niska qui animait le forum a recueilli les données pour les traiter dans le but de construire l’ébauche du prochain plan d’action. Le tout sera présenté au comité de suivi qui à son tour en disposera avec l’appui de la firme PleineTerre. La journée s’est clôturée par deux mini-conférences sur des projets innovants en agriculture.
L’exercice a donné lieu à de belles prises de parole forte, mais respectueuse de producteurs du monde sylvicole, forestier, et de la jeune relève, d’exprimer Véronick Beaumont, conseillère en développement local au CLD du Haut-Saint-François. Paul Roy, sylviculteur, producteur forestier et administrateur à la Coopérative Laforêt, insiste pour dire que ce type de production est complémentaire aux autres et demande aux municipalités de revoir à la baisse le taux de taxation des terres forestières qui sont sous aménagement, c’est-à-dire qu’ils ont déjà un plan d’aménagement. Pour Maxime Lafond, producteur laitier de la Ferme Fontabelle à Weedon et représentant du Syndicat de la relève agricole de l’Estrie, il est important de faciliter l’accès à la terre pour la jeune relève que ce soit pour le financement ou tout simplement faciliter l’accessibilité à des terres en friche. Caroline Poirier, maraîchère de la Ferme Croque-Saisons, à Lingwick, et membre du comité de consultation du PDZA, souligne l’importance de soutenir et reconnaître la culture biologique, qui estime-t-elle, est souvent sous-représentée.
Appréciation
Bernard Lapointe, président du Syndicat local de l’UPA du Haut-Saint-François, estime que la démarche répond aux attentes des producteurs. « Oui parce qu’on est partie prenante de la réalisation du plan. » M. Lapointe est membre du comité de pilotage du PDZA et ajoute « on a amené nos interrogations, nos solutions et ç’a été tenu en compte. Le PDZA est un outil important pour le développement de l’agriculture en autant qu’il soit bien mené et ne tombe pas sur une 3e tablette quelque part. C’est pour ça que la MRC a demandé la coopération des groupes d’intervenants pour sa réalisation et oui ça va nous faire plaisir de participer, mais ça prend d’abord une volonté politique de le réaliser tel qu’on le définit aujourd’hui. »
André Roy, président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, est d’abord satisfait de la grande participation du monde forestier au forum et encouragé par la « grande présence municipale. « Le succès de l’entreprise dépend beaucoup du monde municipal. Le succès va dépendre de l’engagement de la MRC et de tous les participants, mais s’il n’y a pas une volonté du monde municipal de donner suite à ce plan-là, ça va vivoter. » Le président du Syndicat est d’avis que la forêt sera mieux représentée dans le futur plan du PDZA et qu’il a quelque chose de plus substantiel (taux de la taxation, utilisation de la biomasse, de considérer le bois comme écomatériaux). «Faut que le monde municipal s’approprie ce plan-là et le fasse sien parce que les partenaires, ils vont suivre. Il y a trop d’intérêts en jeux pour les partenaires pour que ça ne débouche pas. »
Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, est satisfait de la rencontre et souligne au passage la forte présence du monde forestier, propriétaires et gens actifs dans les organisations forestières. Le défi, estime-t-il « est de le mettre au premier rang des valeurs écologiques, sociales et économiques du Haut-Saint-François. Il faut que la forêt et l’agriculture conjointement de façon égale soient au premier rang des particularités sociales, économiques et communautaires du Haut-Saint-François. » Le président de l’Agence croit que le plan a des chances de réussite « en autant qu’il y ait une mobilisation ferme et forte du côté des 14 maires et élus municipaux et d’une campagne d’information, éducation, diffusion de la connaissance, explication qui doit être faite. Il faudra un suivi systématique avec des rapports réguliers, vulgarisés au niveau de la population pour développer ce sentiment. »

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