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Les contributeurs d’ascendance africaine pour le bien de nos communautés

Appart africains

De gauche à droite, Andrée Larrivée de La Passerelle, Yasmine Guillaume, Francis Soubeiga, Mariame Cissé, cofondatrice de la FCCE, Riziki Mkandama et Laurence Charleston.

Une quarantaine de personnes étaient présentes pour la première soirée d’échange et de partage, organisée de concert par La Passerelle, Centre des Femmes du Haut-Saint-François, et la Fédération des Communautés Culturelles de l’Estrie (FCCE) qui s’est tenue à Cookshire-Eaton, dans les locaux du Victoria Hall. Cette soirée était destinée à souligner l’apport et la contribution de personnes d’ascendance africaine au développement de l’Estrie.
Ce sont trois d’entre eux qui ont pris la parole, afin de raconter leurs parcours et embûches, et comment ils sont arrivés là où ils sont aujourd’hui. Yasmine Guillaume, Francis Soubeiga et Laurence Charleston ont pris la parole tour à tour afin de parler de leur réalité et du chemin parcouru. La soirée était animée par une jeune femme bouillante d’énergie, Riziki Mkandama, qui a su toucher tous les gens présents avec son slam authentique et émouvant.
De cette soirée, trois points majeurs ont fait surface. Une meilleure éducation sur les différentes cultures qui peuplent notre planète et sur le racisme en général. Effectuer de la sensibilisation sur ce que ces personnes immigrantes vivent quotidiennement, simplement parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau ou parce qu’ils ne parlent pas la même langue qu’au Québec et finalement une plus grande ouverture d’esprit face à tout ça.
« Me retrouver sur ces plaques honorifiques est un privilège pour moi. C’est aussi une façon pour les gens de savoir qui je suis, d’où est-ce que je viens, mes origines et enfin de partager mon vécu et ma culture », d’expliquer Francis Soubeiga. « C’est aussi une opportunité pour montrer aux autres comment moi, je me suis intégré et d’apprendre aux autres le chemin par lequel je suis passé pour pouvoir s’intégrer à leur tour », conclut-il.
Pour une personne née ici, mais ayant des origines étrangères, il pourrait sembler que l’intégration est plus facile, mais certains problèmes demeurent. « Je dois admettre que c’est plus facile lorsque l’on est née ici, mais il y a toujours une certaine dualité qui est présente. Cette dualité s’explique par le fait qu’on grandit dans la famille, dans la culture de nos parents, mais il y a aussi tout le côté d’intégration à la culture d’accueil qui est présent et qui crée cette dualité », d’exprimer Yasmine Guillaume.
Les trois conférenciers sont toutefois optimistes quant à l’avenir. Depuis leur arrivée respective, beaucoup de choses ont déjà changé et évolué. L’ouverture se fait de plus en plus grande, on voit le changement s’opérer, mais du chemin, il y en a encore beaucoup à faire.
« Je pense que les gens sont plus sensibilisés. Je pense que l’évènement de George Floyd a en quelque sorte sonné l’alerte. Et puis, on voit beaucoup plus de dénonciation de racisme et de racisme systémique. C’est encourageant », d’exprimer Laurence Charleston.
« Le problème ici, selon moi, est que le gouvernement ne reconnait pas que le racisme systémique existe au Québec. Pour qu’il y ait changement, il faut d’abord reconnaitre que c’est présent, que c’est bien là. À ce moment, on pourra réellement et collectivement prendre des mesures et voir de réel changement », conclut Mme Charleston.
Cette initiative vise à brosser le portrait de personnes d’ascendance africaine qui se sont illustrées dans les domaines économiques, sociaux, culturels et politiques afin de les mettre en lumière et de valoriser leur apport au développement de la région auprès de la collectivité estrienne et notamment auprès des jeunes. Il vise également à sensibiliser les organisations et institutions à l’importance d’intégrer les personnes d’ascendance africaine au sein de leur instance décisionnelle dans le but de favoriser leur participation au développement de leur organisation et par le fait même au développement de l’Estrie tant en milieu urbain que rural.
Pour ce faire, une plaque incluant un code QR a été conçue pour chaque personne afin d’illustrer la contribution de chacun d’eux. Elles seront érigées dans des lieux d’affluences et constituent un levier qui favorise les échanges entre les responsables du projet, les bénévoles de la Fédération des Communautés Culturelles de l’Estrie (FCCE) et les citoyens. Le code QR permet aux citoyens d’avoir plus d’informations sur les contributeurs et contributrices.

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