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À Bury, à la Ferme Fronthill : Un petit producteur d’arbres de Noël dans la cour des grands

Sapin de noel

Fabian Garcia ne se compare pas du tout aux grands producteurs d’arbres de Noël. Il reste modeste. Il fait sa petite affaire et son succès lui suffit. Il a créé aussi une autre entreprise, une plantation de cannabis, légale et en règle, qui l’occupe également, avec beaucoup de paperasse. La seule chose qu’il déplore.

L’histoire de Fabian Garcia n’a pas été un conte de fées tous les jours.
Devenir producteur d’arbres de Noël, ça a commencé de façon un peu accessoire, pour lui, presque naturellement, comme un à-côté qui s’offrait d’emblée, à côté de ses autres occupations et de celles de son père, dans ce petit coin de Bury où ses parents s’étaient installés parce qu’il ressemblait à la Bavière, patrie de sa mère.
Il faut dire que Fabian Garcia est né d’un père espagnol et d’une mère allemande. Il a grandi à Montréal, dans un restaurant espagnol ! Mais ses parents voulaient déménager, fuir la grande ville, à un moment donné. Ils ont opté pour le chemin Brookbury, à Bury, au Québec, où ils ont élevé des bovins pure race Simmental, répandue surtout en France.
La vraie passion de Fabian, c’est la campagne. Cette passion a grandi à Bury, dans ce rang campagnard cosmopolite, où tous les habitants parlaient anglais, dont plusieurs travaillaient pour des médias d’information, vivant certes à cette époque un retour à la terre, où le bonheur se voulait et se faisait plus simple.
Mais cela n’a pas empêché Fabian de fréquenter la polyvalente d’East Angus, puis l’Université Bishop’s, à Lennoxville, et l’Université de Sherbrooke où il a fait son droit.
Il a ensuite travaillé dans le domaine pétrolier dans l’Ouest canadien, vécu trois ans en Chine, puis en Irak et au Qatar, il est venu dans le Sud des États-Unis, à Houston.
C’est en 2008 qu’il achète sa terre dans le rang Brookbury, à côté des 550 acres qu’y possède son père. Sa plantation couvre 900 acres, au bout du compte, mais il en a sacrifié une partie quand il a débuté sa plantation de cannabis, légale, en règle, qui l’occupe aussi, mais implique beaucoup de paperasse, selon ses dires.
« C’est le seul élément que je trouve difficile dans ce commerce-là, la bureaucratie. Les arbres de Noël, il faut s’en occuper, il y a plusieurs étapes qu’il faut respecter, la taille des arbres au bon moment, le dépistage, l’analyse des sols, la fumigation qui est nécessaire si on veut exporter nos arbres, la récolte, etc. Il y a plusieurs règlementations différentes, sur le plan sanitaire, entre les pays, qu’il faut connaître, suivre les juridictions et les législations, la validation des permis et avoir la main-d’œuvre nécessaire, c’est très important », assure-t-il.
« J’ai dû faire une consolidation, avec l’augmentation de l’inventaire, quand c’est devenu nécessaire. Puis j’ai vendu une partie des sapins pour mon autre projet d’usine de cannabis. J’ai acquis beaucoup d’expérience avec mon petit projet. Je ne vends pas au détail, mais seulement à un grossiste, surtout aux États-Unis. Je préfère la vente d’entreprise à entreprise, plutôt que la vente en ligne ou encore la vente directe. Il y a plusieurs modèles d’affaires qui existent. Je me suis rendu compte que plus c’est compliqué, plus c’est payant ! Je vends même dans les îles des Caraïbes », révèle-t-il, avec une pointe de fierté.
Fabian a quatre employés à l’année, mais au moment de la récolte, il a besoin d’une équipe un peu plus complète. Il n’a pas encore eu besoin de la main-d’œuvre étrangère.
« Ici, il y a également la question de la topographie qui nous amène à varier les cultures. On ne peut pas tout faire dans les mêmes endroits. Notre type de sols, où il y a des buttons, où c’est vallonneux, gravelé même, c’est moins bon pour les grandes cultures. Par contre, cela se prête bien pour les plantations », conclut Fabian Garcia.
À propos du marché des arbres de Noël dans le Haut-Saint-François, on comptait 54 producteurs en 2022, qui utilisaient une superficie totale de 2344,98 hectares de plantations.
Au Québec, il y avait 274 entreprises dont l’exploitation des sols couvrait 8880 hectares. En 2021, l’année précédente, près de 1,44 million d’arbres ont été exportés, ce qui représentait une baisse de 18 pour cent par rapport à 2020.

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