Ordre national du mérite agricole : Trois fermes se démarquent

Ferme

Nous apercevons Paul Villeneuve et sa conjointe Andrée Dugal, visiblement heureux d’être parmi les bêtes.

Trois fermes de Cookshire-Eaton ont fait belle figure à l’occasion du concours de l’Ordre national du mérite agricole, qui s’est tenu récemment à Sherbrooke devant 400 convives, pour la remise des médailles régionales.
La ferme La Villandroise a décroché l’or au niveau national ainsi que l’or au régional. La remise officielle se tiendra le 28 octobre prochain, à la salle du Conseil législatif de l’hôtel du Parlement, à Québec, en présence du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Pierre Paradis. D’autres se sont signalés au niveau régional dont la ferme Woodsview inc., qui a reçu la médaille d’or au 2e rang et la Sapinière et Pépinière Downey inc., qui s’est vu octroyer la médaille l’argent au 1er rang.
Le concours de l’Ordre national du mérite agricole revient aux cinq ans dans différentes régions du Québec. Depuis sa création en 1889, il a pour objectif de reconnaître le travail agricole. Il exige une volonté de se démarquer et de s’investir à l’amélioration constante du milieu.
Les critères d’évaluation ainsi que les juges chevronnés nommés par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation sont de tous les niveaux. Dans la grille, retrouvons la gestion de la production, la protection de l’environnement, le développement stratégique de l’entreprise, la gestion financière et des ressources humaines ainsi que le rayonnement social. À Cookshire-Eaton, Paul Villeneuve et sa conjointe Andrée Dugal, de la ferme La Villandroise, ont raflé l’or dans le classement national et une autre médaille d’or pour le régional. Éleveur de bovins de boucherie, le couple est passionné et constamment à la recherche de nouveau procédés afin d’améliorer chaque étape de l’élevage. « Étant donné les formations qu’on a, on a mis en place quelques registres dont la gestion des pâturages et adapter tous nos équipements pour un élevage le plus prospère possible », d’exprimer Paul Villeneuve.
Tous deux possèdent une expertise hors pair. Le couple enseigne au Centre de formation professionnelle de Coaticook (CRIFA). M. Villeneuve détient un doctorat en physiologie de la reproduction et est également consultant et conférencier. Mme Dugal enseigne en production horticole et a une maîtrise en sciences agricoles. Dans leur propre élevage, ils appliquent les valeurs qu’ils inculpent en plus des partager. Dotée d’un engagement exemplaire dans le milieu agroalimentaire, la ferme La Villandroise se démarque par la pratique méticuleuse et la recherche de chacune des étapes de la production, toujours en lien avec le bien-être constant des bêtes.
À La Villandroise, le cheptel est composé de femelles hybrides; le troupeau se compose d’Angus Simmental, un croisement de 2 races, renforçant ainsi la génétique. Le vêlage, soit les naissances, se fait aux champs et il est concentré au printemps. Sur place, les vaches vivent à l’extérieur toute l’année. Elles bénéficient de sources d’eau constantes, de brise-vent, de litières en saison hivernale. Les veaux ont un accès permanent à une source de nourriture alors que les vaches, une fois leurs veaux sevrés, ont un fourrage grossier en tout temps également. L’été, le troupeau tire avantage de parcelles de terre divisées et semées avec soin d’un mélange de graminées et de légumineuses, le sol est riche. « La gestion des pâturages, moi j’y crois vraiment », explique Paul Villeneuve, en mentionnant que nous sommes rendus au mois d’octobre et que ses vaches ont encore de l’herbe aux champs. « L’idée est qu’on change nos animaux de place continuellement », explique-t-il. Les procédés et protocoles de gestion du pâturage tels les semences, l’engrais, la ressource sont pensés afin de maximiser la croissance de l’herbe et du veau, la rentabilité des sols et la bonne gestion de la ressource financière. En grosse saison, le troupeau change environ tous les 3 jours de lopin de terre. Les veaux, de la mise bas à la mise en marché, entre les mois de décembre à février, prennent un gain de 2 ¾ livres en moyenne par jour, pour être vendus dans les alentours de 750 livres à cette période de l’année. Le système de contention donc l’approche des veaux dans le pré se fait à l’aide d’un corral de type Bud Box. Accroché à côté d’un VTT, c’est une espèce de cage qui permet de faire entrer le veau à l’intérieur sans contact. Il aide ainsi à le soigner et le vacciner à l’intérieur de cet enclos portatif, au grand air. La mère peut donc rester à ses côtés, évitant ainsi tout stress de l’animal. Ici, on ne sépare pas les veaux de leur mère drastiquement, tout se fait par étape. Le sevrage est fait en douceur. Afin de le permettre, ils utilisent une espèce de gadget en plastique nommé caveçons. Celui-ci est inséré dans les narines du veau, cela l’empêche d’avoir le goût de téter, le tout sans inconfort et sans douleur conservant toujours le bien-être animal. « Plus tu réduis le stress et plus tu réduis la maladie », indique M. Villeneuve.
Une autre entreprise qui a fait sa marque est la Sapinière et Pépinière Downey inc., de Cookshire-Eaton, un chef de file dans la production d’arbres de Noël. Producteurs de père en fils, ils sont un fleuron québécois. Ils ont remporté la médaille d’argent au 1er rang au régional. Ils se sont démarqués grâce à leurs innovations en terme de diversification des espèces, la recherche et le développement, telle la pollinisation contrôlée des sapins.
Soulignons aussi la ferme Woodsview inc., lauréat de la médaille d’or au 2e rang au régional, spécialisée en élevage de bovins laitiers dont les propriétaires Dean et Dennis Taylor sont à leur 6e génération, ayant fait leur début en 1798. Ils sont sortis du lot, en autres par leur bonne gestion de la ressource financière, de l’accès à la technologie telle l’implantation du robot mécanisé pour la traite.

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