Près de 70 personnes regroupant des intervenants auprès des jeunes, du monde de l’enseignement, de la santé, des maisons de jeunes, des organismes communautaires, des centres de femmes et autres sont sorties du premier colloque sur la diversité sexuelle et de genre en ruralité, confiantes d’être mieux informées et outillées, donc plus efficaces à intervenir dans leur milieu respectif.
La satisfaction des participants au terme du premier colloque traitant des lesbiennes, gais, bisexuelles et transgenres (LGBT) en milieu rural était évidente au terme de la journée qui se déroulait à l’Auberge La Ruée vers Gould, dans le Canton de Lingwick. La salle était remplie au grand plaisir des organisateurs, dont Jinny Mailhot, directrice générale de la Corporation de développement communautaire (CDC), organisme présentant l’événement. « Le but était de sensibiliser et outiller les intervenants terrain. Les gens dans la salle sont repartis sensibilisés, outillés et savent où aller chercher les outils dont ils ont besoin. Les gens veulent transmettre l’information dans leur groupe et ça fait des petits. » L’autre objectif, ajoute Mme Mailhot, était de sensibiliser la communauté en général. Le cocktail dînatoire auquel ont participé plusieurs maires, citoyens ainsi que le député de Mégantic, Ghislain Bolduc, et Marc-Alexandre Fonda, représentant de la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement internationale et de la Francophonie, est qualifié de succès par la directrice générale de la CDC. « Le cocktail a permis de sensibiliser la population et plusieurs maires. On est allé chercher des décideurs. » D’autre part, la couverture médiatique apportée à cette première en milieu rural permet d’atteindre les objectifs, d’informer et sensibiliser, d’ajouter Mme Mailhot. « Juste d’en parler c’est important », précise-t-elle.
Les participants ont eu droit à une brochette de conférenciers variés et reconnus dont Maria Labrecque Duchesneau, fondatrice de Fierté Agricole, Dominique Dubuc, militante pour les droits des personnes des minorités sexuelles et impliquée dans divers organismes de défense et promotion de LGBT, ainsi que Pierre McCann, directeur général du Groupe régional d’intervention sociale de l’Estrie (GRIS Estrie) visant à favoriser une meilleure connaissance des réalités des personnes de minorités sexuelles et faciliter leur intégration dans la société. Au panel de conférenciers s’ajoutaient Line Chamberland, professeure au département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie, Michel Deschenaux, de la Cité-école Louis-Saint-Laurent qui pilote le Comité de soutien aux jeunes en recherche de leur orientation sexuelle, présentait entre autres, comment le comité organise et planifie des actions de démystification et d’information. Valérie Mallamo, de la Coalition des familles LGBT, a présenté divers outils et ressources de son organisme, susceptibles de venir en aide aux intervenants scolaires, communautaires et dans les réseaux sociaux et de la santé travaillant avec les jeunes et les familles. Bill Ryan, titulaire d’une maîtrise en andragogie de l’Université de Paris et d’une maîtrise en Service social de l’Université Dalhousie et professeur adjoint à l’École de service social de l’Université McGill, a abordé les conséquences de l’homophobie et de la transphobie en contexte de ruralité.
Une table ronde avec trois participants Catherine Moreau, transgenre, Christian Leclerc, gai et Josiane Provost, lesbienne, ont vulgarisé comment elles vivent leur différence dans leur ruralité. Au terme de la journée, Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT, a rappelé les rôles de concertation et d’éducation populaire que joue l’organisme en plus d’être un interlocuteur auprès des gouvernements. L’intervenante rappelle l’importance pour les régions de répondre aux besoins et à la réalité LGBT. Tout en rappelant les droits envers l’identité des genres, Mme Boisvert souligne l’importance d’en parler et d’informer les gens. « Quand on ne comprend pas les enjeux, ça amène à la peur et la violence. »
Satisfaction
Charlène Brûlard et Marilyne Martel, organisatrices communautaires au CIUSSS de l’Estrie – CHUS pour le Haut-Saint-François, sont pleinement satisfaites du bagage de connaissances acquis au cours de la journée. « C’est la première fois qu’on assistait à un colloque de ce genre. Nous, on ne fait pas d’intervention individuelle. Notre travail se fait auprès des organismes, mais on va les sensibiliser à être ouvert et inclusif. Le site Internet de la coalition des familles LGBT va nous aider. On a beaucoup d’ouverture dans les groupes communautaires, mais il y a quand même du travail à faire. Si on fait des actions, les gens vont se sentir inclus. » Les intervenantes se promettent de transmettre l’information auprès de leurs collègues et de les inviter à consulter le site Internet pour se donner des outils.
Éric Delorme, intervenant au Carrefour jeunesse-emploi (CJE) du Haut-Saint-François, qualifie l’exercice de « très positif. Je n’avais pas vraiment d’attente. J’arrivais là avec une ouverture d’esprit. C’est une belle réflexion. Ça me fait prendre conscience de faire attention sur la façon d’amener et d’aborder les choses. » En 10 ans de carrière au CJE, M. Delorme mentionne ne pas avoir eu à faire d’intervention auprès d’une clientèle LGBT. « Je vais être plus à l’affût et je pourrais peut-être en faire un sujet de discussion ou d’échange en atelier avec les jeunes. » Félicitant l’initiative, l’intervenant mentionne l’intérêt pour d’autres colloques qui ont « l’effet de favoriser l’ouverture d’esprit. » Heureuse du succès obtenu, la directrice de la CDC n’a pas fermé la porte à d’autres colloques.
Colloque sur la diversité sexuelle et des genres en ruralité : Les intervenants repartent bien outillés
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