Nous apercevons le poète Jean-Paul Daoust dans une de ses envolées oratoires.
Ça faisait un petit bout de temps que j’en entendais parler et je me disais que j’irais faire un tour. L’occasion s’est présentée lors du récent colloque sur la diversité sexuelle et de genre en ruralité, présenté à Gould. Le sympathique Michel Vézina et Maxime Nadeau, copropriétaires du Publibrairie, profitaient de l’occasion pour présenter deux poètes Nicholas Giguère et Jean-Paul Daoust. C’est bien connu, Michel Vézina ne fait rien dans la conformité, l’éclatement est de mise. Un spectacle de poètes ça se prépare, précise l’artiste et auteur. Il vous prend par le ventre avant de le faire par les émotions. « Venez, venez, il faut bien se nourrir avant d’entendre de la poésie », clame-t-il bien fort. Un genre de ragout au chevreuil et à la bière accompagné d’un riz à la bière aurait pour effet d’éveiller tous nos sens en guise de dessert qu’est la poésie. Possédant un permis de boisson, mais pas de restauration, il offre la nourriture gratuitement. Les gens peuvent néanmoins donner ce qu’ils veulent en guise d’appréciation.
Puis vient le moment attendu, celui des poètes. Nicholas Giguère y va d’une lecture endiablée où se bousculent les mots et s’enchevêtrent les phrases s’entrechoquant tantôt avec humour, parfois avec violence, puis un brin de scepticisme et autres amalgames nous transportant dans des montagnes russes d’émotions. Le poète et romancier Jean-Paul Daoust n’a plus besoin de présentation. Assis discrètement à une table à échanger avec les gens, il se lève pour sa prestation. De nature calme au départ, il s’anime au fur et à mesure que se succèdent ses poèmes jusqu’au moment d’atteindre le crescendo final amenant dans sa douce folie poétique la foule à claquer des doigts, taper des mains et du pied, l’accompagnant dans son envolée finale par un fou rire collectif.
Ouf ! c’est ça les soirées poétiques au Publibraire Le Buvard. C’est intense et déstabilisant à la fois, mais combien rafraîchissant ! Je l’avoue, je suis de nature conformiste, mais là ça m’a secoué, mais heureux d’avoir vu, entendu et vécu cette expérience hors de l’ordinaire. Je vous le recommande au moins une fois et vous jugerez par vous-même.
Ah oui ! pour les amateurs de sport, il y a aussi les soirées de hockey poétique. « Les poètes, ça aime aussi le hockey », de lancer Michel Vézina tout sourire. Un poète est invité pour la soirée du hockey du samedi soir. Entre les périodes, il fait lecture d’un poème et à la fin du match, récite l’œuvre qu’il a composée sur la partie de hockey. S’en suit un échange. Je n’ai pas encore vécu cette expérience, mais je me promets de le faire. Maintenant que j’ai goûté et aimé le cabaret poétique, je suis en appétit pour savourer ce tout nouveau concept des soirées de hockey poétique.