par Valérie GRONDIN
Implanté depuis 10 ans, le forum sur le Continuum de service est toujours bien actif. Les principaux porteurs soit le Centre d’action bénévole (CAB) et le Centre de développement communautaire du Haut-Saint-François (CDC) avec différents partenaires unissent leurs connaissances du milieu pour orienter la plate-forme. Élus, administrateurs, intervenants des milieux institutionnel, communautaire, gens du monde caritatif et citoyens participaient à l’action lancée pour démystifier la pauvreté, l’exclusion sociale et ses préjugés. Tous se sont réunis à la table de concertation au Centre communautaire de Weedon, dernièrement.
L’activité a pour objectif de rallier l’ensemble des différentes organisations de la MRC autour d’une table de discussions et d’échanges. L’initiative permet le développement de nouvelles idées et l’amélioration des ressources d’aide à la population. La mobilisation a permis de soulever plusieurs points. Entre autres, où se situent une personne démunie et la direction de l’aide qu’un organisme peut lier à un autre, permettant de mettre en place des actions pour faire cheminer l’individu dans le besoin.
Pour mieux accompagner la population, les organisations doivent être davantage informées et soutenues concernant les différents services ou possibilités d’aide offerts sur le territoire. Ils sont souvent les premiers témoins de la souffrance des gens. Entre eux, les ressources d’aide aux personnes démunies se particularisent et des liaisons à des besoins spécifiques pour la personne se créent par le biais des différents collaborateurs. L’outil lancé l’an dernier, soit le carnet de repères, est une ressource intéressante. Il permet de créer des liens entre organisations pour répondre de façon spécifique aux gens avec des besoins multiples. Les personnes prises dans un tourbillon de problématique en tout genre sont souvent isolées, en manque de connaissances d’outil et d’accompagnement. Un intervenant de confiance dans un organisme fait la différence.
Le continuum est un lieu de ressourcement, témoigne France Lebrun, directrice générale du CAB. Les plans d’action qui se sont succédé favorisent l’inclusion sociale. Les différents ateliers permettent de faire le plein d’informations sur les autres organisations et créer des liens. Il permet de se référencer et rendre les suivis plus faciles. « On peut mieux recommander la personne si on en connaît davantage. Le cœur du projet de continuum est que tout le monde soit en mouvement, en marche et dans l’action, qu’il travaille ensemble pour la réussite des personnes », témoigne Mme Lebrun.
On dénote par le biais des ateliers que plusieurs organismes et participants soulèvent l’idée que d’offrir de l’aide à la source est un besoin primaire à exploiter. Avoir un agent de milieu est une solution, mais le mettre en place dans un contexte de compression budgétaire relève du défi. Les réflexions et les grandes idées ressorties seront discutées au sein du comité et vont contribuer à faire le plan d’action de 2017 à 2020, indique la directrice du CAB.
Le Haut-Saint–François est à la tête du classement pour avoir des taux élevés de suicide, d’agressions, de signalements à la DPJ retenus et de pauvreté de tous les Cantons-de-l’Est. La moyenne du revenu familial médian dans plusieurs localités du territoire est moins de 20 000 $ par année. Ces conditions sont fréquemment liées à la pauvreté dont celle-ci rime fréquemment avec violence, précise Jinny Mailhot, directrice générale de la CDC. L’idée globale du continuum, cette année, est d’en profiter pour discuter de la pauvreté, témoigne-t-elle. Dans les démarches du continuum, la directrice mentionne que « trouver des moyens pour faire des liaisons entre les organismes, des suivis entre ceux-ci et auprès de la personne, voir s’il n’y a pas des trous de services pour ensuite faire des maillages pour mieux accompagner les individus » font partie des réalisations souhaitées par la table de concertation. « Solidarité est le mot qui résume parfaitement l’idée du continuum. La solidarité entre les associations unies dans une visée pour la population », cite-t-elle spontanément.
Les intervenants des organismes vont au-delà de leurs cadres habituels dans l’accompagnement, le personnel veut rapidement diriger les individus vers une ressource adéquate. Gérer l’anxiété, la détresse psychologique, améliorer les compétences parentales, l’éducation et le sentiment d’appartenance, briser l’isolement sont des points que, de concert, les intervenants du milieu souhaitent prendre en charge efficacement. « Voir ensemble qu’est ce qu’ils peuvent faire collectivement pour aider le milieu », conclut Jinny Mailhot.
La population est invitée à consulter le carnet de repères, un outil s’adressant à tous; celui-ci mobilise une trentaine de partenaires du Haut-Saint-François. http://haut-saint-francois.qc.ca/carnet-de-reperes/