Trois entreprises du Haut-Saint-François se sont démarquées lors de la 4e édition du Gala Récolte du syndicalisme agricole et forestier de l’Estrie, qui se déroulait récemment à Orford. L’événement organisé par la Fédération de l’UPA-Estrie a dirigé les projecteurs vers la ferme La JoualVert SENC, Ferme Referjean SENC, toutes deux de Cookshire-Eaton, et la Ferme laitière de Weedon inc. Les responsables ont profité de l’occasion pour rendre hommage à un bâtisseur, Réal Marcoux, de Weedon.
Plus de 300 personnes participaient à cette activité triennale. Parmi les dix prix remis dans sept catégories, trois sont dévolus à des producteurs du Haut-Saint-François. Deux prix ont été décernés dans la catégorie Relève et établissement – SCF Estrie inc. dont un à la ferme La JoualVert SENC de Cookshire-Eaton pour le démarrage et acquisition ainsi qu’à la Ferme laitière de Weedon inc. de Weedon pour le transfert. La distinction remise pour le démarrage et acquisition vise à reconnaître un jeune ou un groupe de jeunes entrepreneurs agricoles qui ont complété un processus visant à devenir propriétaire d’une entreprise agricole et de devenir ceux qui nourriront le Québec de demain. Stéphanie Leclerc et Andrès Rousseau ont eu l’idée de créer en 2014 La JoualVert pour relever le défi de devenir maraîchers biologiques. Malgré une année prometteuse au niveau de la clientèle, en 2015, les caprices de Dame nature ont détruit 85 % de leurs cultures par les inondations, la grêle et les vents. Le couple a su faire face à l’adversité au cours de 2016 et réussi à doubler son chiffre d’affaires en améliorant leur établissement et cultivant en serre en plein sol. Ils produisent avec l’aide de deux bénévoles stagiaires des paniers de légumes frais débordant de vitamines, de saveurs, exempts de pesticides, fongicides, herbicides, OGM, totalisant environ 130 paniers par semaine.
« On est bien content de cette reconnaissance de nos pairs. Ça va vraiment bien. C’est un baume pour nous après avoir traversé une période difficile en 2015. Nous avons eu l’aide de nos collègues maraîchers, ça nous a bien aidés à passer au travers », d’exprimer Andrès Rousseau, copropriétaire de l’entreprise avec Stéphanie Leclerc. M. Rousseau est d’avis que cette reconnaissance propulsera l’entreprise. « On prévoit faire 30 % de plus de volume de production avec la même surface soit 180 paniers sur 1,2 acre. » Ce dernier profite de l’occasion pour mentionner qu’ils sont à la recherche d’un producteur agricole qui serait prêt à morceler 10 acres de terre cultivable. Le couple serait preneur.
Pour leur part, Raphaël Laroche et Valérie Perreault, copropriétaires de la Ferme laitière de Weedon inc. sont retournés chez eux avec le prix dans leurs poches. Le couple est en voie de réaliser leur rêve de posséder une ferme laitière notamment celle qui les a fait craquer en 2015. M. Laroche devient actionnaire de la ferme pour une période de cinq ans avec l’ancien propriétaire, qui vient encore aujourd’hui lui donner un coup de main dans diverses tâches et lui apporter d’importants conseils. Au cours des prochaines années, M. Laroche souhaite se perfectionner et améliorer la production annuelle. Il souhaite également augmenter les rendements de ses fourrages et de ses grains tout en accroissant leur qualité.
Agroenvironnement
Cette catégorie reconnaît l’excellence et le savoir-faire des entreprises agricoles de l’Estrie ou d’un groupe d’entreprises agricoles, en matière de protection de l’environnement et de développement durable. Guillaume et Jérémie St-Pierre de la Ferme Referjean SENC à Cookshire-Eaton, sont deux jeunes entrepreneurs qui démontrent une grande sensibilité face à l’environnement, à la protection des sols et à la santé humaine. La ferme a entrepris un virage environnemental pour permettre une meilleure conservation de ses sols. De nombreux travaux de conservation des sols ont été réalisés en collaboration avec le MAPAQ et le CASE de l’Estrie. Ils contrôlent rigoureusement le passage de la machinerie afin de favoriser une meilleure conservation des sols.
Ces jeunes producteurs utilisent des engrais verts dans la rotation des cultures pour éviter de laisser les sols à nu. Au niveau de la fertilisation, l’entreprise utilise d’abord ses propres fumiers et lisiers et comble les besoins des cultures par des engrais minéraux. Les deux jeunes hommes ont également à cœur la protection des abords des cours d’eau et des bandes riveraines.
Hommage
Le prix hommage a été décerné à un homme qui s’est impliqué depuis plus de 35 ans dans le monde syndical agricole soit Réal Marcoux, de Weedon. Producteur de bovins depuis 1973, le lauréat est convaincu de l’importance de l’Union. Déjà en 1974, il participe à la mise sur pied du Réseau d’encans spécialisés de veaux d’embouche en Estrie. En 1981, il s’implique dans son syndicat de base de Weedon comme administrateur et en devient président en 1989. En 1993, il est élu 2e vice-président du conseil exécutif de la Fédération régionale et en 1996, il est élu 1er vice-président et ce, jusqu’en octobre 2016.
Évidemment ému d’un tel hommage, M. Marcoux avoue néanmoins sa surprise. « Je ne m’attendais pas pantoute à ça. Je croyais que c’était réglé au congrès. » M. Marcoux a été honoré à l’annonce de son retrait lors du congrès de l’UPA-Estrie tenu en octobre dernier. Faisant référence au dernier gala, le lauréat mentionne « c’est gratifiant de se faire honorer chez nous devant notre monde que j’ai représenté. » M. Marcoux qui a toujours joué le rôle de vice-président avoue humblement ne jamais avoir été attiré par le poste de présidence. « Moi, j’aimais m’occuper de dossiers spécifiques. C’est le syndicalisme que j’aimais faire. » Un des dossiers dont semble le plus fier le producteur est d’avoir contribué à la création du CIBLE. « On a commencé ça en 1996 avec Marcel Normandeau, directeur du MAPAQ. C’est une des belles réalisations pour aider les producteurs qui n’avaient pas de mise en marché ordonné. Je suis extrêmement fier d’avoir contribué à le mettre en place et d’avoir participé à son maintien et le faire évolué. » M. Marcoux explique son retrait de la vie syndicale en mentionnant « je veux me donner plus de temps pour moi. Faire les choses que je mettais de côté et profiter un peu de la vie. »