Loin d’apprécier la réticence de la Commission scolaire de la région de Sherbrooke à déposer une demande d’agrandissement pour l’école de la Source-Vive, les élus conviennent d’augmenter la pression. Ces derniers ont adopté, lors de la séance régulière du conseil municipal, une résolution dans le but avoué de faire bouger le milieu politique et de forcer la main à la CSRS.
Mentionnons que l’entité scolaire a rejeté la proposition de la municipalité d’aménager de façon temporaire le bâtiment de la Caisse Desjardins, considérant le coût évalué à 400 000 $, trop onéreux. La municipalité d’Ascot Corner s’est portée acquéreur du bâtiment en début d’année et souhaitait qu’on puisse y accueillir le surplus d’élèves le temps de permettre l’agrandissement de l’école de la Source-Vive. Dans une entrevue accordée au journal la semaine dernière, la mairesse, Nathalie Bresse, mentionnait « je m’attendais à ça. Je ne sens pas une très grande ouverture de la commission scolaire, de la direction d’école et du conseil d’établissement. Je trouve que c’est exagéré un peu 400 000 $. Je sens comme s’ils avaient déjà abdiqué. »
Les élus ont donc convenu de passer à la vitesse supérieure, et ce, après avoir obtenu une rencontre impliquant des représentants de la commission scolaire et le député de Mégantic, Ghislain Bolduc. La municipalité avait convié les médias, ce lundi, à une conférence de presse pour dévoiler leur stratégie. Malheureusement, le journal était déjà sous presse au moment de la rencontre. Sur le communiqué d’invitation, il est inscrit que « le conseil municipal d’Ascot Corner trouve discriminatoires les procédures et critères d’agrandissement pour le quartier dont Ascot Corner est jumelé à la ville de Sherbrooke. » On y fait mention que l’accroissement de sa population de 20 % depuis les dix dernières années est supérieur à celle de Sherbrooke qui se situe à 9 % en précisant que deux nouvelles écoles seront construites sous peu. « Les enjeux de la municipalité sont trop grands pour que son conseil puisse accepter la situation actuelle. Malgré les efforts de la municipalité, malgré l’offre de locaux pour héberger les élèves en surplus, nous nous heurtons à une réponse jusqu’à ce jour négative à un éventuel agrandissement de la part de la Commission scolaire de la région de Sherbrooke », de préciser le communiqué. Mme Bresse dit comprendre les règles que doit suivre la CSRS, mais croit que l’école de la Source-Vive peut s’inscrire comme un cas d’exception. La résolution sera acheminée à la CSRS, au conseil d’établissement de l’école ainsi qu’au député de Mégantic, Ghislain Bolduc.
Lors de la rencontre de presse, la municipalité comptait dévoiler la démarche qu’elle entend utiliser pour « répondre aux multiples plaintes de nos promoteurs et citoyens d’Ascot Corner qui se sentent brimés », précise-t-on.
CSRS
- Gilles Normand, président de la Commission scolaire régionale de Sherbrooke, laissait entendre, lors d’une entrevue téléphonique réalisée avant la convocation à la conférence de presse, qu’il était peu probable que la CSRS dépose une demande dans le cadre des règles actuelles. « Quand on veut faire une demande d’agrandissement, il faut faire la démonstration qu’il n’y a pas de place dans le quartier et qu’on est en déficit de locaux. Selon les règles ministérielles, on n’est pas qualifiable parce qu’il y a 10 locaux de disponibles dans le secteur », exprime-t-il. Quant à la proposition du bâtiment de la Caisse Desjardins, « notre responsable des ressources matérielles est allé visiter les lieux. C’est une bâtisse sur deux étages et l’aménagement en fonction d’une école et selon les normes serait trop onéreux si on regarde vers l’école temporaire. »
Interrogé à savoir si le déplacement des élèves était inévitable, le président de la CSRS s’est refusé de répondre en soutenant « il nous reste encore du temps. » Ce dernier rappelait au moment de la discussion que la municipalité avait jusqu’au 30 juin pour soumettre une proposition et que par la suite, le comité des territoires d’école devrait reprendre ses travaux pour trouver des pistes de solution. M. Normand indiquait que le problème de surpopulation à l’école devrait se présenter pour la rentrée scolaire 2018. « Pour 2017, ça va être assez serré », exprime-t-il. Approximativement, 290 élèves fréquentent l’école présentement. Les projections établies par la CSRS prévoient 320 élèves pour septembre prochain et 330 pour la rentrée 2018. M. Normand précise que ces chiffres sont des approximations et peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. D’ailleurs, l’inscription de février dernier à l’école de la Source-Vive pour septembre prochain est pour l’instant de 304 élèves.