La FPAQ et un producteur d’ici rendent leur version

ACTU-Sirop

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) considère la situation des producteurs Steve Côté, de Sawyerville, et Daniel Gaudreau, de Scotstown, comme des cas isolés. Jonathan Blais, acériculteur de La Patrie, les perçoit comme des gens obstinés.

Questionnée au sujet des revendications des producteurs qui ne veulent pas emboîter le pas, Caroline Cyr, agente de communication à la FPAQ, explique ne pas sentir de tension auprès des opposants. « Lorsqu’on prend le temps de leur expliquer comment ça fonctionne, les barrières tombent », mentionne-t-elle. Elle précise que les gens se font parfois des idées préconçues, qu’il y a souvent un manque de compréhension et d’information. Dans le but d’informer et de guider les producteurs, la fédération est présente, elle va régulièrement à la rencontre de ceux-ci, dialoguer et tenter de leur offrir les meilleures solutions qui conviennent à leurs besoins, souligne Mme Cyr. « C’est un système complexe, il y a beaucoup de règles, si on ne les comprend pas toutes, il est possible d’avoir des résistances », mentionne l’agente de communication. Pour les deux acériculteurs du HSF, Caroline Cyr ajoute ne pas avoir la liberté voulue de commenter, comme les dossiers sont présentement à la cour; cependant, elle souligne que la fédération a tenté de régler avec les deux hommes. « On est là et on essaie de s’entendre avec eux; ils ont reçu des ententes, des offres, c’est leur choix de continuer leur bataille. »

De plus, le producteur de sirop de La Patrie, Jonathan Blais, exprime qu’ils n’en seraient pas là s’ils s’étaient conformés. Les producteurs Steve Côté et Daniel Gaudreau revendiquent leurs droits et libertés pour vendre leur sirop. La fédération et M. Blais soutiennent qu’un acériculteur n’est pas obligé de faire partie de lorganisme; cependant, il y a certaines règles à respecter. Pour quelqu’un qui veut être indépendant, trois canaux de vente s’offrent à lui, explique M. Blais. « La vente directe aux consommateurs en contenant de 5 litres et moins, la vente par intermédiaire auquel tu dois détenir un contingent ainsi que le vrac auquel le sirop doit passer par l’agence de vente pour assurer l’inspection de chaque baril afin de protéger innocuité et la sécurité alimentaire », détaille M. Blais. « Il y a des règles du jeu à accepter, c’est important de vendre à un acheteur autorisé, il semble que ces gens-là ont vendu à l’extérieur du Québec, de plus lorsqu’ils font ça, le sirop n’est pas inspecté », mentionne Mme Cyr.

Mécontente des propos lancés par Daniel Gaudreau, la fédération précise qu’il ne risque pas la prison parce qu’il vend du sirop d’érable; il risque la prison parce qu’il a brisé une entente avec la cour, c’est un outrage au tribunal. Jonathan Blais exprime en reprenant la citation d’un juge « On a le droit de contester un billet d’infraction, mais ça nous donne pas le droit d’en commettre une. » Il trouve quand même malheureux de les savoir dans le pétrin, mais soutient qu’ils ont couru après. « Sans règles, une société ne fonctionne pas, on ne peut pas vivre dans l’anarchie et le chaos. »

Irrité que les deux hommes prétendent que la fédération est un régime de peur, M. Blais exprime « Leur stratégie est de se poser en victime. » Il déclare qu’ils sont bien mal placés pour parler de régime de peur. « J’y ai goûté moi à leur intimidation ! Daniel Gaudreau s’est juré de faire brûler les cabanes de chaque producteur présent à son procès l’an passé. Nous étions six producteurs du HSF, quand on parle d’intimidation et de peur, il peut aller se rasseoir ! » clame Jonathan Blais. M. Gaudreau réfute avoir tenu de tels propos. Pour le cas de Steve Côté, M. Blais réplique « je lui souhaite d’aller faire du sirop aux États-Unis; là-bas, les producteurs veulent un système comme nous, car ils n’ont plus de prix, ils viennent même à nos réunions chaque année. » Selon lui, les acériculteurs se sont voté une formule gagnante, bâtie sur les mêmes valeurs de partages des richesses et de l’équité. « On a tous les outils dans le coffre pour développer et ramener l’argent dans le monde rural, ça me rend fier », d’exprimer M. Blais.

La fédération rappelle que c’est une formule que les producteurs ont voté démocratiquement en majorité à 84 % et qui a fait ses preuves. Ensemble, ils ont instauré un système d’inspections du produit et de classement unique au monde. Le système de mise en marché, la réserve nationale et la qualité du produit se démarquent, la recherche permet de découvrir les vertus du sirop. Celui biologique se démarque par sa traçabilité. De plus, la promotion, le développement, l’exportation et les ventes battent des records. « Cela sert à ça le 0,12 $ la livre », d’exprimer Mme Cyr.

« Ce qui est le plus beau, c’est que 12 régions se tiennent main dans la main, dans un projet commun, c’est ce qu’on a fait avec le sirop. C’est une grande réussite, on a mis sur les rails quelque chose qui auparavant tournait en rond ! », d’exprimer Jonathan Blais avec fierté.

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