La Société d’histoire de Bury en collaboration avec l’Association forestière du sud du Québec a connu un grand succès. Au nombre, pas moins de 135 personnes se sont présentées pour la journée expressément dédiée à l’histoire forestière de Bury, présentée au Manège Militaire de la municipalité.
L’événement a permis d’en apprendre davantage sur la forêt qui nous entoure en lien avec les premiers arrivants venus coloniser la région. Les travailleurs forestiers de l’époque ont migré spécifiquement pour profiter des opportunités qu’offraient les métiers reliés à la foresterie.
Au programme, plusieurs experts du domaine et descendants des premiers arrivants ont livré quelques conférences et témoignages. Le député de Mégantic, Ghislain Bolduc, a profité de l’occasion pour donner quelques exemples de l’importance de l’exploitation du bois-œuvre pour l’économie de notre secteur. L’initiative, avec la participation d’Alain Robert, membre de la Société d’histoire de Bury, et Véronique Thibault, de l’Association forestière du sud du Québec, en a intéressé plus d’un. Les citoyens de Bury, les gens de plusieurs municipalités en Estrie ainsi que des élus municipaux tels Robert Roy, préfet de la MRC, et divers intervenants du milieu comme le 1er vice-président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, Noël Morin, y étaient.
Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie, a sensibilisé et informé le public sur diverses sphères qu’apporte la forêt. Entre autres, le volet économique, écologique, touristique, mais aussi sur la façon dont elle est exploitée et à qui elle appartient. Pour la région, 77 % du territoire est forestier, auquel Domtar possède 40 000 hectares dans le HSF et la majeure partie restante est composée de forêt privée, explique le président de l’agence. André Gravel, directeur de l’approvisionnement en fibre chez Domtar et M. Gendron expliquent que le bois est cultivé de façon différente aujourd’hui. Cette façon de faire exploite mieux la ressource et fait travailler différents secteurs dans l’industrie selon le grade, l’essence ou la fonction du bois.
Roch Lapointe est venu parler de l’arrivée de ses ancêtres à Bury, entre 1908 et 1912, en raison des chantiers forestiers. Durwood Dougherty, un des derniers témoins de l’époque de la drave sur nos cours d’eau, a raconté quelques histoires et anecdotes de son jeune temps. Michel Hébert a enseigné lors d’une conférence, l’évolution de la forêt, du temps des Abénaquis en 1800, aux premiers colons venus d’Écosse, lors de l’ouverture des Cantons-de-l’Est vers 1800 à 1850, passant par la British American Land Compagny qui engageait les colons afin de construire routes et ponts, jusqu’à notre époque.
Le président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, André Roy, fut interpellé à l’improviste, questionné sur quelles sont les menaces pour nos forêts. Il explique que le bourdon, la tordeuse de l’épinette, l’agrile du frêne et le feu ne sont pas des choses prévisibles. « En dépit des attaques, la nature est très résiliente, elle se transforme, se rajeunit et se régénère », témoigne M. Roy en spécifiant que le feu est très peu probable pour notre secteur puisque nous avons une forêt de feuillus.
La principale attraction était l’exposition d’une multitude de vieux outils, utilisés autrefois par les travailleurs forestiers. Une vieille scie à chaîne reconnue dans le passé comme un outil à la fine pointe de la technologie, la McCulloch, surnommée par les anciens «La Mec qu’à parte», en bon québécois, a provoqué bien des éclats de rire.
La soirée s’est conclue par un souper comme au chantier et la présentation du reportage l’Homme des Bois. Malgré les dures journées de labeur, l’éloignement, les blessures, ceux-ci racontent cette époque avec humour. Ils font le récit de maintes anecdotes qui pour chacune d’entre elles, a éveillé plusieurs souvenirs de la part du public.