L’ATCD sur le bord de la faillite

UNE-ATCD

L’Association Touristique et Culturelle de Dudswell (ATCD) n’a plus d’argent. La municipalité de Dudswell, le principal fournisseur financier, a fait l’annonce lors de la récente séance du conseil, qu’elle ne verserait aucune somme. L’ATCD devra mettre un terme officiellement à son existence et fera faillite, si aucune possibilité d’entente n’a lieu entre l’organisme et la municipalité, explique le vice-président, François Beaumont.

La municipalité subventionne l’ATCD pour une somme totale de 45 000 $ par année, auquel elle verse habituellement un premier versement en avril. N’ayant pas reçu le premier dépôt, deux bénévoles sur le conseil d’administration de l’ATCD ont pris l’initiative de verser personnellement 3 000 $ pour défrayer le salaire de la directrice générale, Julie Boisvert, et les retenues à la source. Cette dernière s’est donc vue remercier, l’organisme n’ayant pas les fonds nécessaires pour assurer son salaire. Rappelons que l’élément déclencheur qui a provoqué cette saga provient d’anomalies et d’irrégularités que prétendent avoir découvertes dans les finances de l’ATCD, la trésorière sortante Lyne Moreau, et la présidente démissionnaire, Louise Corbeil. Elles soutiennent que la directrice générale Julie Boisvert aurait reçu une paie de vacances qui excède le budget alloué, en plus d’avoir cumulé une banque d’heures excédant 450 heures sur deux années et que les finances de l’organisme semblent être déficitaires.

Louise Corbeil et Lyne Moreau

« On cherchait d’où venaient les failles dans le budget et on a découvert que la cause provenait du fait que Mme Boisvert a demandé à la comptable de lui verser ses vacances, montant qui était inclus dans son salaire annuel, donc elle n’y avait pas droit une deuxième fois. Elle a monnayé ses vacances ce qui équivaut à avoir été salariée pendant 55 semaines dans l’année au lieu de 52 », affirment Mmes Corbeil et Moreau. « Pour bien comprendre, Mme Boisvert, durant les 3 semaines qu’elle aurait dû être en vacances, a continué de travailler et d’être rémunérée, excédant grandement le budget alloué à son salaire, représentant une somme de 2 573,91 $ versée en trop » précisent-elles. « Il ne faut pas banaliser ou minimiser la faute. La directrice devrait connaître le protocole de l’ATCD, lequel stipule que les vacances ne sont pas monnayables. » Pour la banque d’heures, les deux ex-administratrices démontrent que « la semaine normale de travail de la DG est de 35 heures/semaine, réparties selon les besoins de l’organisme. Elle est responsable de l’organisation de son temps; en aucun cas, les heures supplémentaires sont autorisées. De plus, il est mentionné dans le protocole qu’à compter de 40 heures cumulées, elle doit commencer à reprendre son temps, en prenant congé. » En entrevue, Mmes Corbeil et Moreau racontent « à la derrière réunion régulière du conseil d’administration de l’ATCD, 5 des 7 membres ont voté une résolution à l’effet de tout oublier la manipulation budgétaire survenue. » Pour les deux administratrices, « c’est une décision irresponsable de la part du CA. » Mme Corbeil a donc donné sa démission et Mme Moreau a terminé son mandat sans le renouveler.

L’arrêt de la subvention

Lors de la séance du conseil municipal de juin, en l’absence du maire Jean-Pierre Briand, la conseillère Mariane Paré a présidé l’assemblée et fait l’annonce qu’il n’y aura pas de subvention versée à l’ATCD. Le vice-président, François Beaumont, s’explique mal les mesures prises, ayant tenté à maintes reprises d’obtenir une rencontre, dit-il. Pour M. Beaumont, une discussion entre les deux parties est primordiale afin d’avoir l’opportunité d’apporter leur version des faits qui semble être différente de ce qui a été dénoncé. « On est rendu au milieu de l’année et je viens d’apprendre qu’on n’aurait pas la subvention », témoigne le v.-p. Mme Paré mentionne aux citoyens présents que la ville a agi en bon père de famille, protégeant ainsi l’argent des contribuables. Interrogée à savoir si la ville avait des éléments de preuves pour prendre une telle décision, la conseillère Mariane Paré mentionne: « Je ne peux pas répondre à cette question, c’est entre les mains de l’avocat. » Le vice-président déclare: « C’est nébuleux, ce n’est pas agir en bon père de famille, on doit dialoguer et s’expliquer et là on trouve des façons de régler les problèmes. Tout ça pour des ouï-dire qui proviennent d’une ex-présidente qui porte des accusations graves et non sans conséquence alors qu’elle aurait pu prendre la voie de mettre des moyens en place pour gérer la crise », déplore M. Beaumont. Il rappelle « pour qu’il y ait fraude, il faut qu’il y ait une intention malhonnête et non pas faire une erreur. » Ce que M. Beaumont trouve la situation regrettable, puisque l’ATCD avait agi rapidement et pris les mesures nécessaires pour corriger le tir. On assure que la banque d’heures de Mme Boisvert n’a pas été versée et qu’il y a eu entente avec celle-ci afin qu’elle reprenne ses heures, sans versement supplémentaire. Sur le reproche que Mme Boisvert ait reçu sa paie de vacances sans les avoir prises physiquement, M. Beaumont explique: « après avoir reçu sa paie de vacances, Mme Boisvert n’a pas été s’asseoir chez elle, elle a poursuivi son travail. À ce moment de l’année, elle faisait les demandes de subventions pour Emplois d’été Canada pour 4 postes à combler pour la saison estivale. »

En mai dernier, la ville avait fait part que pour recevoir les sommes, l’ATCD devait signer un protocole d’entente et fournir un plan de redressement. M. Beaumont démontre avoir reçu une ébauche d’entente, et non une entente en bonne et due forme. Le document est une copie d’une autre municipalité auquel le C.A a adapté et retourné à Mario Readman, coordonnateur aux loisirs et à la culture. « Après, on n’en a jamais entendu parler », soutient le vice-président. « Il manque seulement la rencontre », rappelle-t-il.

Le vice-président a la conviction que financièrement « La ville ne pourra jamais accoter ce que l’ATCD faisait, on a une centaine de bénévoles et des centaines d’heures de données. » Pour Mmes Moreau et Corbeil, les imbroglios ne sont pas un frein au développement touristique. « La municipalité possède tous les outils pour poursuivre la mission », conclut Mme Moreau.

M. Beaumont démontre que la municipalité a fait parvenir le 5 juin dernier une lettre informant son désir de vouloir rencontrer tous les membres du conseil d’administration de l’ATCD afin de faire une mise au point, de voir leurs intérêts à poursuivre et finaliser les

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