Ashley Sylvester, 4e au lancer du disque

Ashley Sylvester

Ashley Sylvester, 13 ans, de Cookshire-Eaton, a terminé quatrième au lancer du disque aux Championnats nationaux d’athlétisme pour jeunes tenus à Brandon, Manitoba. Ces championnats sont organisés par la Légion royale canadienne.

Le plus étonnant, c’est que la jeune athlète en est à sa toute première saison de pratique dans la discipline. En effet, la première fois qu’Ashley a lancé un disque, c’était le 4 mai dernier. Depuis cette date, sa progression a été fulgurante: d’une distance de 22 m, elle a terminé la saison avec un lancer de 33,29 m, sa meilleure marque à date. Rien ne prédestinait Ashley toutefois au lancer du disque, quoique certains événements ont pu aider.

Depuis son jeune âge, l’athlète fait du patinage artistique au club d’East Angus. D’ailleurs, à ce propos, elle dit que les vrilles qu’elle pratiquait du temps du patin l’aident grandement à effectuer la rotation sur soi précédant un lancer. Puis éventuellement, une blessure à la cheville la contraint à revoir son entraînement en patinage. Elle a dû délaisser les sauts, durs sur les articulations, au profit des figures sur glace. Ses parents, ayant tous deux fait de la course à pied par le passé, l’encouragent tout de même à poursuivre le sport, quitte à changer de discipline. Cela fait en sorte que, un beau jour, Ashley s’empare d’un disque qui traîne, le projette au loin et se fait remarquer par un entraîneur. Peu de temps après, elle commençait les séances au Club d’Athlétisme Sherbrooke.

Dans ce cas-ci, Ashley a su tourner un incident malheureux à son avantage. Elle ne pouvait plus autant forcer et compter sur ses membres inférieurs qu’avant. Il demeure tout de même que les disciplines les plus populaires en athlétisme sont celles de course. En effet, sur plus de 200 athlètes au Club d’Athlétisme Sherbrooke, ils ne sont qu’une poignée à pratiquer le lancer, que ce soit celui du disque, du poids ou encore du marteau. Et Ashley a été la seule représentante du club à se retrouver à ces championnats nationaux pour jeunes. L’athlète, dotée d’une bonne force physique naturelle, s’est donc tout de suite taillé une place. C’est ainsi qu’elle enchaîne depuis les entraînements à raison de deux fois par semaine au club d’athlétisme, en plus de se pratiquer à la maison sur le vaste terrain extérieur de la demeure familiale.

Il s’agit d’un soulagement pour la jeune femme qui avait, en quelque sorte, du mal à trouver sa place. Elle souffre de troubles d’apprentissage et l’école pour elle est un combat. C’était donc la première fois qu’elle avait un talent naturel dans un domaine. Et là-dessus, ses résultats ne mentent pas: 3e au Ian Hume Invitation (régional), 2e aux championnats de la Fédération québécoise d’athlétisme et 1re aux Matchs inter-régions de la même fédération. Sans oublier la quatrième place aux Championnats nationaux qui vient conclure cette saison déjà haute en couleur.

Pour pouvoir se présenter à cette dernière compétition, Ashley devait être inscrite à deux disciplines. Elle a donc commencé le lancer du poids, en ajout à celui du disque. Dans les deux cas, l’athlète doit faire une rotation partielle ou complète sur lui-même pour aider à la projection de l’objet. Ce n’est pas toujours facile pour les sportifs qui commencent, ceux-ci étant en pleine croissance et leur corps pouvant manquer d’équilibre par moments. Dans le cas d’Ashley, son sens de la proprioception ayant déjà été développé grâce au patinage artistique, celle-ci commençait avec une longueur d’avance. Elle confie même être l’une des seules à crier au moment du lancer, comme le font les athlètes professionnels que l’on peut voir aux Jeux olympiques. Elle dit que le réflexe lui est venu spontanément et qu’il est libérateur au moment du lancer.

Sa première saison étant déjà terminée, Ashley caresse déjà de nombreux projets pour l’avenir. Elle débutera la musculation à l’Université Bishop’s pendant la saison morte. Éventuellement, elle aimerait décrocher une bourse d’études dans une université pour pouvoir conjuguer athlétisme et études supérieures. Et ultimement, elle avoue même songer aux Olympiques de 2024.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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