Contrairement aux dernières rencontres publiques tenues à l’Hôtel de Ville de Cookshire-Eaton où l’atmosphère était plutôt tendue, les membres de l’équipe de la Brasserie 11 comtés étaient tous heureux de se trouver sur place vendredi passé. Pour cause, on a procédé au lancement officiel du projet de 3,5 M$. Les travaux de construction du bâtiment devraient s’amorcer dans les prochains jours pour se compléter vers février 2018. Si tout va bien, les consommateurs pourront savourer les bières dès mars prochain.
C’est en présence de plusieurs dignitaires, dont la ministre du Développement international et de la Francophonie, députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, qu’on a procédé au lancement du projet qui créera cinq emplois directs au départ pour atteindre une quinzaine d’ici 5 ans, souhaite Sébastien Authier, président de la Brasserie 11 comtés.
Mme Bibeau a souligné la contribution financière de 250 000 $ sous forme de contribution remboursable « via le programme de développement économique du Québec (PDEQ) et de Développement économique du Canada pour faire l’acquisition, le transport et l’installation des équipements pour la production de la bière de même que l’acquisition de fûts et d’équipement de contrôle de qualité. » La députée-ministre en a fait l’annonce au nom de sa collègue Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique et responsable de DEC. « Ce projet annonce de belles retombées pour Cookshire-Eaton et toute l’Estrie », d’ajouter Mme Bibeau.
Le maire de Cookshire-Eaton, Noël Landry, a qualifié la journée de « grand jour pour Cookshire-Eaton, car ce n’est pas tous les jours qu’une municipalité annonce qu’une entreprise générera d’emblée un investissement financier de plus de 3,5 M$. » Faisant référence aux trois rencontres d’information publiques concernant le projet et le cautionnement de 1,4 M$ de la municipalité, suivi de la signature de registre, jusqu’au choix du constructeur sans les nommer explicitement, M. Landry a laissé tomber « je tiens à les remercier à nouveau (les promoteurs) d’avoir choisi Cookshire-Eaton pour y établir leur projet de microbrasserie. Je tiens aussi à les remercier de leur patience et leur persévérance au cours des derniers mois, on a failli l’échapper avec tout ce qui se passait. » Le préfet de la MRC, Robert Roy, ajoute « la MRC croit à votre projet. Pour nous, c’est un tracé de plus pour le Chemin des Cantons. N’arrêtez pas de rêver parce que la région est derrière vous. »
Sébastien Authier
Sébastien Authier, président de la Brasserie 11 comtés et son équipe regardent vers l’avant et parlent avec émotion pourquoi à leurs yeux c’est plus qu’un simple projet. « Brasser une bière, c’est assez facile, mais brasser une bière qui va marquer l’imaginaire, ça, c’est extrêmement difficile. Démarrer une microbrasserie, c’est devenu relativement facile. De nos jours, il en ouvre à peu près une vingtaine par année. Mais pour démarrer une entreprise qui va passer à l’histoire, ça prend de la passion, ça prend aussi une vision, ça demande une nouvelle façon de penser, de développer, de communiquer et de rassembler, mais aussi ça prend des appuis, ça prend une fondation. Notre fondation, ça va être la région du Haut-Saint-François. Ça va être les gens qui s’identifient, les gens qui y participent, c’est les gens qui vont la faire rayonner. Ce projet, on le trouvait formidable en 2013; en 2017, on le trouve incroyable. »
Projet
Situé au 225 de la rue Pope, le bâtiment couvrira une superficie de 6 000 pieds carrés. L’édifice sera la propriété de Cookshire-Eaton Innovation, qui en fait la location avec option d’achat. À l’intérieur, on y retrouvera l’équipement de production, d’embouteillage, l’entrepôt et une petite boutique de dégustation où les gens pourront s’informer, goûter et acheter les produits. On compte produire quelque 1 400 hectolitres la première année. « Ça peut monter jusqu’à 6 000 hectolitres avec les équipements qu’on a », d’exprimer Mathieu Garceau-Tremblay, chef brasseur. Ce dernier mentionne avoir une dizaine de recettes dans ses cartons. « La première année, on fera quatre à cinq recettes. Il y aura beaucoup de tests, recherche et développement. » L’approche se fera de façon graduelle, explique-t-il. « C’est quelque chose qui va évoluer constamment », d’ajouter M. Authier. Les intervenants souhaitent utiliser le maximum de produits provenant du Haut-Saint-François. « On veut faire affaire avec les producteurs du coin, des maraîchers, des producteurs agricoles. On aimerait être capable de brasser à 100 % avec des grains locaux. Ce qu’on veut, c’est mettre le Haut-Saint-François en bouteille », de compléter M. Garceau-Tremblay. « Maintenant, passons aux choses sérieuses; moins de discours, plus de bières ! » tel est le slogan lancé par Sébastien Authier au terme de la conférence de presse.