Rurart à Cookshire-Eaton

RURART

La septième édition de Rurart avait lieu le 22 septembre dernier sur le site de la ferme La Généreuse à Cookshire-Eaton. L’événement est l’occasion de vivre l’art contemporain en plein cœur de la nature. C’est ce qu’a fait une cinquantaine de personnes en parcourant un sentier artistique hors de l’ordinaire dans un musée à ciel ouvert.

Les visiteurs sont, dans un premier temps, invités à apporter leur pique-nique pour le déguster à l’extérieur, près de la maison de briques centenaire et de la grange de bois d’époque. Une guide entraine par la suite le groupe afin de débuter le parcours. Après avoir traversé un champ où sont cultivés foin et céréales, on s’immobilise près de la première œuvre du parcours: Amélie Lemay-Choquette, l’organisatrice de l’événement, qui exécute des mouvements de danse à l’orée du bois. C’est ainsi que les participants seront invités à visiter ce musée à ciel ouvert dans le cadre d’un parcours d’environ 1 km passant tantôt à travers un verger, tantôt dans les sentiers de la forêt de plus de 150 acres de la ferme La Généreuse. Les points d’arrêt parsemés le long du trajet nous font découvrir en alternance Johan Gass, ses musiciens, Amélie Lemay-Choquette et notre guide-poète-acrobate, Marie-Noëlle Doucet-Paquin. Cette randonnée en nature d’environ une heure se termine par la prestation de l’artiste Johan Gass en formule trio à l’intérieur de la grange bucolique où sont exposées une douzaine de peintures sur verre et de sculptures sur marbre.

Zeerka est l’artiste statuaire derrière les sculptures sur marbre. Elle est en résidence permanente à la ferme La Généreuse, après avoir passé 12 ans à Carrara en Italie dans le cadre de bourses d’études de longue durée pour apprivoiser le noble matériau et perfectionner son art. Il s’agit de sa deuxième exposition sur le site, après celle du Sentier artistique des Hauts-Boisés qui avait lieu en juillet. Pouvoir créer en nature est une réelle bénédiction pour Zeerka. « Ça nous amène à être ce qu’on est et à être plus créatifs. »

La lumière naturelle comme projecteur

Pour Amélie Lemay-Choquette, l’instigatrice du projet, l’objectif ultime demeure de présenter quatre Rurart par année, soit un par saison. « Mais ça demande plus de travail et d’organisation. Il faut aussi plus d’artistes. » Certains Rurart ont eu jusqu’à 10-12 artistes simultanément, ce qui n’est pas évident pour une activité qui récolte les contributions volontaires pour leur offrir un cachet. L’autre contrainte demeure la nature. Là-dessus, la danseuse et peintre touche du bois: « On est chanceux. À date, on a toujours eu du beau temps. »

Après avoir organisé des parcours extérieurs artistiques dans le cadre de chaque saison, Mme Lemay-Choquette ne peut déterminer son moment préféré, chacun offrant ses particularités et «des moments wow !» « Le printemps, c’est encore gris et neutre, donc on utilise des costumes colorés. Il y a beaucoup de perspective; on voit en profondeur et loin. En automne, c’est évidemment les couleurs de la forêt. Il y a aussi le son des grillons qui est présent. En été, c’est plus festif et énergique. Les artistes se sentent légers, ils jouent plus entre eux. Finalement, l’hiver, c’est plus introspectif, mais en même temps convivial. On a envie d’être ensemble à l’intérieur. La couleur qui prédomine est le blanc. »

Celle qui a grandi sur la ferme La Généreuse est consciente que la scène qu’elle offre n’est pas conventionnelle. « Ici, pour un artiste, il n’y a rien de confortable. C’est brut. On est loin des structures traditionnelles. On est dans l’expérience ! La nature est déjà parfaite et complète. Il faut donc une curiosité et une ouverture de la part de l’artiste parce que, ici, le point de mire, c’est la nature. C’est une expérience immersive et c’est ce qui, chez le public, crée un sentiment d’appartenance, même avec des inconnus. »

La directrice artistique de Rurart termine en mentionnant le rôle important qu’a son principal commanditaire, IGA Cookshire et Gilles Denis, de même que l’équipe de bénévoles qui rendent ce rendez-vous artistique possible.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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