Le Haut-Saint-François en mutation ?

Pierre Hébert

Le visage des conseils municipaux du Haut-Saint-François pourrait se modifier considérablement lors des élections municipales du 5 novembre prochain. Pas moins de 71 candidats se font la lutte pour obtenir un des 32 sièges disponibles, maires et conseillers confondus, dans une douzaine de municipalités.

Cela représente 38 % de sièges disponibles pour l’ensemble des municipalités en élection. Bien que le nombre de 71 candidats soit légèrement inférieur à 2013 où l’on en comptait 83, il n’en demeure pas moins significatif.

Première constatation que l’on peut tirer de cette participation est d’avancer l’hypothèse que la démocratie est en santé. Le nombre de candidats témoigne hors de tout doute une volonté des gens à s’impliquer pour leur municipalité, ce qui est remarquable.

Outre ce noble aspect, les motivations peuvent être différentes d’une personne à l’autre. S’agit-il d’une implication teintée d’un désir de contestation, de remplacement, de vengeance ou tout simplement de vouloir participer à faire une différence ou contribuer au développement de sa municipalité ? Difficile à dire ce qui motive chacun, mais le désir de faire évoluer sa municipalité dans une harmonie semble toujours préférable.

Comment peut-on interpréter des participations massives dans une municipalité comparativement à une autre dont les postes sont comblés par acclamation ? Les raisons peuvent être multiples. Les citoyens des municipalités concernées sont les mieux placés pour apporter des éléments de réponse. Quoiqu’il en soit, la population entre autres des municipalités de Dudswell, Cookshire-Eaton, East Angus et Weedon sera massivement appelée aux urnes.

À Dudswell, la situation est particulière dans le sens où ce sont tous les postes, celui de maire et des conseillers, qui font l’objet d’élection. Cinq candidats au siège de maire ce n’est pas banal, sans compter tous les autres de conseillers. Cette participation des citoyens est-elle symptomatique de quelque chose ou animée par un vif intérêt collectif envers l’appareil municipal ? La même interrogation se pose du côté de Cookshire-Eaton alors qu’une course à trois se dessine à la mairie et des luttes pour quatre sièges de conseillers. De ce côté, on peut noter une certaine insatisfaction des gens. À East Angus, règle générale, les citoyens ne semblent pas manifester un grand mécontentement. Toutefois, cela n’empêche pas de voir des candidatures sur cinq des sept sièges. Outre celui de maire où l’on remarque une lutte à deux, quatre sièges de conseillers font l’objet d’opposition. Weedon, qui semble avoir le vent dans les voiles, depuis l’annonce de production de cannabis médicinal et le projet d’aménagement d’un quartier vert, ne sera pas épargnée pour autant du choix démocratique de la population. Trois personnes convoitent le siège de maire alors que trois postes de conseillers sont en élection. Mentionnons que des luttes aux sièges de conseillers et de maires se déroulent dans d’autres municipalités du territoire.

Quelles que soient les motivations des candidats, la décision finale revient à la population concernée. C’est important de se prévaloir de son droit de vote et de s’informer sur les intentions de chacun. Une occasion comme celle-là, où la population peut imposer sa volonté quant au choix de ses dirigeants, se présente une fois tous les quatre ans. Il ne faut pas la rater, quatre années à se dire j’aurais dont dû, ça peut paraître long.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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