Trois candidats et autant de façons de faire à Weedon

WEEDON

Le maire sortant de Weedon, Richard Tanguay, souhaite poursuivre le travail amorcé alors que les deux autres candidats au siège de maire, Éric Decubber et Diane Jalbert, proposent d’améliorer l’atmosphère de travail pour mieux progresser.

Richard Tanguay
Le maire sortant Richard Tanguay sollicite un second mandat par souci de compléter, entre autres, les dossiers amorcés. « Lorsque je me suis présenté la première fois, c’était pour démarquer Weedon. » Le principal intéressé estime que le travail est en cours, mais pas complété. Le plan d’aménagement durable, celui des parcs et espaces verts, le quartier solaire et écoresponsable, l’ajout de vocation à caractère plus écologique et durable au parc industriel sont des gestes concrets voués à modeler le visage de Weedon. Évidemment, la réalisation possible de production de cannabis médicinal à Weedon risque d’influencer considérablement la petite municipalité. Pour les personnes prétendant que l’initiative de ce projet serait attribuable au directeur général, le maire parle de travail d’équipe. « Je ne pense pas être un maire qui dort au gaz et je n’ai pas la langue dans ma poche quand vient le temps de poser des questions. »

Le maire soutient avoir contribué à des changements au sein de la municipalité. « À partir du jour où on veut faire des changements, il y a des réactions positives et négatives. Je ne me suis pas fait élire pour me faire aimer. Je me suis présenté pour faire de la saine gestion. Il y avait besoin d’un redressement administratif et ce n’est pas fini. » Quant à la série de directeurs généraux s’étant succédé à la municipalité, le maire mentionne que le premier choix ne s’est pas avéré concluant et que les autres étaient des remplacements temporaires. Pour ce qui est de la grève des employés, le maire croit qu’elle est davantage attribuable au fait que le syndicat voulait imposer une plateforme et qu’elle ne venait pas vraiment des employés. Concernant l’atmosphère au sein du conseil municipal, M. Tanguay estime qu’elle est relativement bonne à partir du moment que les gens sont capables de dire ce qu’ils pensent. « Il y a des hauts et des bas, mais ça fait partie de la vie, on est en démocratie. »

Le maire croit effectuer une gestion transparente et donner le temps nécessaire aux citoyens de poser les questions lors des assemblées. « À chaque séance, j’explique la résolution, ce que cela concerne, les modifications et pourquoi. Je tente de répondre à toutes les questions et souvent ça dure plus longtemps que prévu », d’expliquer M. Tanguay. Il rappelle également avoir mené des consultations publiques sur divers dossiers.

Le maire sortant se montre satisfait de son bilan dans le sens où « on a mis des choses en mouvement. » Outre la continuité, il aimerait revoir le mode de taxation et travailler à l’amélioration des chemins. Le dossier du centre communautaire, le développement de la piste cyclable, la qualité des plans et cours d’eau, attirer la main-d’œuvre, les nouvelles familles tout en développant le commerce de proximité font partie des projets que propose M. Tanguay. À cela, il aimerait contribuer à l’implantation d’une résidence pour personnes âgées en perte d’autonomie progressive pour conserver la population vieillissante à Weedon.

Éric Decubber
Conseiller sortant, Éric Decubber prétend avoir fait ses devoirs et connaître les dossiers en cours. Ce qu’il souhaite faire, di-il, c’est « rétablir le lien de confiance entre les conseillers et le maire par le biais du travail en équipe. » Il reproche au maire sortant de ne pas transmettre toute l’information aux conseillers et de placer ces derniers devant le fait accompli, n’ayant d’autre choix que de voter en faveur. « Il manquait de chimie entre les conseillers et le maire. Je suis certain que des conseillers auraient aimé faire plus. Moi, je suis un travailleur d’équipe. Le conseil, c’est une équipe. Le maire n’est jamais aussi fort que le total de tous les conseillers réunis. » Il précise néanmoins que le maire est le maître d’orchestre et doit assumer le leadership quand vient le temps de prendre des décisions.

M. Decubber souhaite mettre en place une structure qui permettra de faire de la planification à long terme. « Faut amener une bonne structure. On éteint beaucoup de feu à Weedon. Ça coûte plus cher que de prévenir et c’est mortel sur un budget. »

Le candidat mentionne vouloir améliorer l’environnement de travail pour les employés et le directeur général. « On a passé quatre D.G., on a de la difficulté à les maintenir en poste. C’est une bonne personne-cadre qui amène de la stabilité. Il faut lui donner des outils. L’atmosphère de travail n’est pas idéale », laisse tomber M. Decubber.
Le projet de production de cannabis médicinal est bien accueilli par le candidat. « Les débouchés avec le chanvre industriel et médicinal sont énormes. Il faut donner crédit à M. Fortin qui a amené le projet », de lancer M. Decubber.

Le candidat soutient que la municipalité a besoin de se développer. « On n’a pas le choix. À Weedon, on a des jeunes et ils reviennent à la retraite. Ça prend des appartements et il faut amener des emplois valorisants. » M. Decubber propose une approche proactive auprès des promoteurs privés, des entrepreneurs locaux et des commerçants. Il souhaite sensibiliser la communauté à l’achat local. « On a besoin de développer des services. On est à 50 km de Sherbrooke, Thetford Mines et Victoriaville. » Le candidat veut développer les secteurs Fontainebleau et Saint-Gérard en tenant compte de leur particularité.

Le fardeau fiscal des contribuables est toujours un point sensible et le candidat désire mettre en place une commission qui aura pour tâche de revoir l’ensemble de la taxation et formuler des recommandations au conseil.

Diane Jalbert
Même si elle n’a aucune expérience de la vie politique municipale, Diane Jalbert, diplômée des sciences politiques et pour avoir travaillé en fiscalité à Revenu Québec sans compter être au fait des affaires politiques, croit que ce bagage lui sera utile. Les raisons de sa candidature au siège de maire découlent de nombreuses insatisfactions, explique-t-elle. « J’avais voté pour M. Tanguay, mais j’ai été déçue. » Parmi les nombreux irritants que relève la candidate, elle soulève celui des affiches. Elle mentionne que celle sur la 112 à la limite de Dudswell, l’écriture n’est pas recto verso. On souhaite la bienvenue d’une façon qui est difficile à lire et non au revoir pour le sens inverse. Elle soutient ne pas avoir d’affiche du côté de Saint-Gérard et Fontainebleau. « Le secteur Saint-Gérard et Fontainebleau, on est intéressant pour payer des taxes, mais chez nous, c’est quand on aura de l’argent. »

La candidate est d’avis que les relations de travail impliquant le maire, les conseillers et le personnel laissent à désirer. Elle laisse entendre que le nombre de directeurs généraux témoigne de la situation. Quant aux séances du conseil, elle souhaite une plus grande participation des conseillers. Mme Jalbert propose de travailler en équipe et assainir l’atmosphère de travail. Dans le but d’améliorer la communication avec les élus, la candidate propose d’élaborer avec les conseillers un guichet d’écoute citoyenne où la population pourrait émettre des idées et commentaires.

Mme Jalbert est d’accord avec le projet de production du cannabis médicinal, mais souhaite développer autre chose comme l’agriculture biologique, la piste cyclable et voir à la protection de la qualité de l’eau. La candidate désire également porter une attention aux secteurs Fontainebleau et Saint-Gérard. L’évaluation foncière préoccupe Mme Jalbert. « On est surévalué. La MRC a tendance à faire grimper la valeur des maisons. » L’aspirante au siège de maire entend porter une attention particulière à la capacité de payer des contribuables.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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