Zacharie Godbout de Westbury vit présentement son rêve, celui d’agent de bord pour Air Transat. « Je travaille dans les airs et mon bureau est entre deux allées », lance-t-il tout sourire.
Le jeune homme est un bel exemple de détermination. Alors que rien ne le prédestinait pour atteindre cet objectif, il n’a pas hésité à mettre les bouchées doubles et surmonter les obstacles qui se dressaient devant lui. « L’école, ça toujours été dur pour moi. Plus jeune, on voulait m’envoyer en cheminement particulier. Mais c’est parce que j’avais un rêve que j’ai complété mon secondaire. Quand j’avais sept ans, avec la famille, on partait pour la République dominicaine et j’ai dit à mon père: je veux être comme la madame. »
Alors qu’il ne parlait pratiquement pas anglais, le jeune homme est parti à l’été 2015 passer un mois en immersion à Calgary. « J’étais dans un genre de famille d’accueil et j’avais des cours à l’Université de Calgary et des activités. » À son retour, il s’est dirigé vers l’éducation aux adultes pour compléter son anglais et son français de secondaire V ainsi que son cours d’histoire de secondaire IV. Par la suite, en 2016, il a entamé sa recherche d’emploi pour devenir agent de bord. « J’ai fait six entrevues, à Montréal, à Québec. Ça marchait pas. Je me suis tanné et je me suis dit: je prends un break des entrevues. Je travaillais au Subway quand on m’a appelé pour une entrevue téléphonique à faire le lendemain. Ça ne me tentait pas d’appeler, mais ç’a été ma meilleure entrevue téléphonique. Un mois plus tard, en mars, on m’a convoqué pour une autre entrevue. » Après, plusieurs étapes et au terme de la dernière entrevue, « tout en anglais, se rappelle Zacharie, j’expliquais pourquoi c’était mon rêve et à la fin, elle me dit: es-tu prêt à aller essayer ton uniforme ? »
Depuis juin dernier, le jeune homme vit son rêve à fond. « Je suis basé à Toronto. Je vais monter ma séniorité et quand elle sera assez bonne, je vais essayer d’aller à Montréal. Je me donne cinq ans. » Zacharie est donc un des 3 000 agents de bord de la compagnie Air Transat. Il vole sur trois types d’appareils soit un Boeing 737, un Airbus 310 et 330. D’ailleurs, il a eu la chance d’être sur un vol avec le commandant Robert Piché. « Je faisais Toronto/Lisbonne au Portugal. J’ai eu la chance de lui parler, il est très sympathique. »
Selon Zacharie, être agent de bord ne se limite pas à servir les passagers, c’est beaucoup plus. La sécurité des passagers, explique-t-il, est au centre des préoccupations. « Il faut respecter plusieurs procédures de sécurité. Il faut être attentif aux usagers, il faut surveiller les gens qui embarquent à bord, s’ils ont l’air suspects. Si une personne est intoxiquée d’alcool ou autres, on peut lui interdire le vol avec d’autres procédures. » Une fois que les passagers sont bien installés en toute sécurité, le service peut commencer, d’ajouter l’agent de bord. Zacharie mentionne que le travail ne se limite pas à la sécurité et le service, « il faut être ambulancier, si une personne perd connaissance, pompier, si le feu prend aux fourneaux et même psychologue. »
En poste depuis à peine cinq mois, le jeune homme a déjà vécu des faits cocasses comme échapper du jus de tomate sur une personne ou un cube de glace dans le décolleté d’une femme. Règle générale, les gens sont gentils, précise-t-il, et comprennent.
Même s’il demeure à Toronto, Zacharie mentionne ne pas être souvent chez lui. « C’est pas un mode de vie comme tout le monde. Il faut être organisé, mais ne pas prévoir. Je vis dans mes valises. T’es partout ailleurs dans le monde sauf chez toi. L’été, c’est l’Europe et l’hiver, c’est le Sud. Mon horaire de travail, ça peut être Barcelone, Venise, Paris, Amsterdam. Quand on va en Europe, on reste au moins 24 heures sur place, parfois 48 heures parce qu’on vole de nuit. Il arrive que je travaille sept jours sur sept. » Mais cet horaire de fou, le jeune le veut bien. Il dit prendre tous les vols qu’on lui offre ou presque.
Zacharie adore son travail. « Ce que j’aime le plus, c’est être dans les airs. » On dit qu’un agent de bord perd 1 mois et demi de sommeil par année en raison du décalage horaire, mais Zacharie ne se formalise pas de ce détail. L’important est de faire ce qu’il aime: agent de bord, pour lui, c’est d’être au septième ciel.