Tout baigne dans l’huile pour Bois Ditton à La Patrie

Connue localement sous le nom de Bois Ditton, l’entreprise de planchers huilés de La Patrie se fait de plus en plus connaitre à l’extérieur sous l’enseigne de Unik Parquet.

Bois Ditton a débuté ses activités en 1989. Il y a cinq ans, Philippe Pilon a repris les rênes de l’entreprise des mains de son père et la dirige de concert avec Julie Gosselin. Les deux travaillent chacun pour l’entreprise depuis une dizaine d’années.
À ses débuts, Bois Ditton produisait toutes sortes de composantes en bois, par exemple des manches à balai et à bâton de hockey. La concurrence des produits chinois à moindre coût et un taux de change désavantageux aux États-Unis ont fait en sorte que les ventes baissaient année après année. Lors de son entrée en poste, il y a une douzaine d’années, M. Pilon a donc relancé le projet de fabriquer des planchers. Au fil du temps, l’entreprise s’est peu à peu spécialisée dans la finition intérieure en bois huilé, cela incluant les planchers et les lambris. Les produits en bois huilé se trouvant à être l’alternative aux produits vernis.

Depuis la retraite de son père, Philippe Pilon s’est dirigé vers le sur-mesure pour pouvoir se démarquer dans un domaine compétitif. Là-dessus, Bois Ditton/Unik Parquet se donne pour mission d’essayer de répondre aux désirs des clients plutôt que de leur offrir un choix restreint et prédétermine. Le consommateur se retrouve au final avec un plancher unique. Cela a eu pour effet de transformer la clientèle de l’entreprise. Bois Ditton/Unik Parquet fait de plus en plus affaire avec les architectes-designers, plutôt que les particuliers passant par un intermédiaire en magasin.

Un produit encore peu connu
« En Europe, les planchers huilés, ça existe depuis des centaines d’années. C’est très populaire », mentionne Philippe Pilon. « En Amérique du Nord, ça représente environ 5 à 10 % du marché. Ça demeure un petit marché parce que c’est méconnu. » Néanmoins, le copropriétaire de Bois Ditton/Unik Parquet voit une progression constante de la demande depuis les douze dernières années.

M. Pilon passe une bonne partie de son temps à éduquer les clients potentiels à propos des bienfaits des planchers huilés. Il comprend également pourquoi les planchers vernis se sont imposés et ont représenté historiquement la plus grande part du marché. « Le vernis, c’est simple à vendre à gros volume dans des grandes surfaces. Les planchers huilés sont peut-être plus chers à l’achat, mais ont beaucoup d’avantages. Sur 10-15 ans, c’est pas plus cher qu’un plancher verni, c’est certain. »
Les planchers vernis sont écologiques et 100 % naturels. Ceux-ci vieillissent mieux avec la patine qui se forme au fil du temps. « Et leur entretien est beaucoup plus simple », complète Philippe Pilon. « Resabler et revernir un plancher revient de 3,50 $ à 5 $ du pied carré tandis que le rehuiler revient à 1 $ du pied carré. »
C’est ainsi que de plus en plus d’établissements commerciaux à grande affluence se tournent vers les planchers huilés. La liste des clients de Bois Ditton/Unik Parquet comprend les restaurants St-Hubert et Bâton Rouge, des boutiques Vidéotron, des hôtels, etc.

« Un resto comme St-Hubert, ça peut pas fermer trois jours pour resabler et revernir les planchers. Alors eux, la nuit, ils mettent de l’huile, ils repolissent, puis le lendemain, le resto est ouvert. »

Main-d’œuvre et Internet
Bien qu’elle ait le vent dans les voiles, l’entreprise Bois Ditton peine à recruter de la main-d’œuvre. « On a des postes sur Emploi-Québec à la livraison, dans l’usine et pour un adjoint aux ventes, mais il se passe pas grand-chose », admet Philippe Pilon. « Nos employés viennent de Cookshire, Scotstown, Chartierville. Plus loin que ça, il faut vraiment que tu sois motivé. On en a déjà eu, mais ils restent pas. »

Malgré l’éloignement, Bois Ditton/Unik Parquet continue de se faire connaitre en bonne partie grâce à Internet. « Des architectes-designers nous trouvent en ligne et nous contactent pour obtenir nos produits. Notre marketing et nos ventes passent maintenant beaucoup par Instagram. Chaque fois qu’on développe un nouveau produit, chaque fois qu’on va sur un projet, on prend ça en photo et on met ça sur Instagram. » Philippe Pilon qualifie la présence de l’entreprise sur le réseau social de gros avantage.

« Au lieu de payer de la publicité, on a cette mentalité-là qu’on envoie des échantillons gratuitement aux gens qui nous contactent sur notre site Internet. On vend beaucoup sans nécessairement voir les clients. »

Outre la rareté de la main-d’œuvre, le jeune propriétaire ne voit que des avantages à être établi à La Patrie. « Les coûts sont moins dispendieux au niveau des taxes. Il y a aussi qu’on aime mieux travailler ici qu’à Montréal. On aime la campagne. »

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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