L’Église essénienne chrétienne contestera en Cour supérieure le jugement du Tribunal administratif du Québec (TAC) pour éviter de démolir ou déménager les bâtiments érigés sans permis, sur une partie de son terrain à Cookshire-Eaton.
Voilà ce qu’a laissé entendre le porte-parole de l’Église essénienne du Québec, Pierre-Simon Cleary, lors d’une entrevue accordée au bureau du journal Le Haut-Saint-François.
Mentionnons que le TAQ a confirmé, la semaine dernière, l’ordonnance rendue le 8 septembre 2016 par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) en vertu de l’article 14 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA). La décision du TAQ stipule de remettre le lot 4 486 644 du cadastre du Québec dans son état antérieur dans un délai de 60 jours, et démolir ou déménager tous les bâtiments résidentiels et accessoires, roulottes, maisons mobiles, atelier d’ébénisterie, démanteler toutes les installations et bâtiments voués au culte (monument en l’honneur de l’archange Gabriel et statues, marches et escaliers), démanteler ou retirer du lot la tour de télécommunications.
Une vingtaine de bâtiments seraient sous le coup de cette ordonnance. Une soixantaine de prêtres et leur famille vivent sur le lot qu’ils considèrent comme leur monastère. Dans la décision, il est mentionné qu’à défaut d’obtempérer, la Commission s’adressera à la Cour supérieure, conformément aux articles 85 et suivants de la Loi, pour assurer la sanction de la présente ordonnance.
Esséniens
M. Cleary mentionne ne pas être surpris de la décision du TAQ tout en admettant que les membres étaient déçus, mais pas en colère. « Notre avocat, Me Cabana, nous avait préparés à cette situation-là. Il nous avait dit que c’est possible qu’on aille en appel. Il y a eu un conseil d’administration de l’église mère au niveau international, une rencontre d’urgence et ils ont dit : on va en appel de la décision au niveau de la Cour supérieure », d’exprimer le porte-parole de l’église pour le Québec. Ce dernier mentionne que certains arguments présentés dans le document ne sont pas tous réfutés. « Les propos tenus par le Tribunal administratif du Québec, c’est qu’il n’a pas les pouvoirs de renverser cette décision-là. Le seul pouvoir qu’il détient, c’est de dire : écoutez, la décision qui a été prise est bonne ou mauvaise au point de vue légal. Eux, ils disent que la décision prise par la CPTAQ au niveau légal est correcte et donc pour entendre des arguments qui seraient plus en profondeur, c’est la cour supérieure qui va vraiment pouvoir entendre ces arguments-là. Nous, l’objectif, c’est de régler cette situation-là le plus rapidement possible pour pouvoir entreprendre le développement de l’église ici au Québec », d’ajouter M. Cleary.
Pas pour l’instant, mais à plus long terme, les membres de l’église situés à Cookshire-Eaton aimeraient entreprendre une discussion avec la Ville pour « qu’elle comprenne c’est quoi notre projet et comprenne c’est quoi nos objectifs. Parce qu’on comprend que la Ville est dans une situation ou elle doit faire respecter les lois municipales et notre projet au niveau des lois municipales, on comprend que c’est particulier, c’est un projet qui est difficile à comprendre, c’est un projet qui nécessite même de nouvelles approches par rapport à la façon dont les lois ont été écrites ici », de compléter M. Cleary.
Ville
La mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, est satisfaite de la décision du TAQ. « On est contents pour la ville et pour les agriculteurs. » Avouant ne pas avoir pris connaissance de la décision au moment de l’entrevue, Mme Lapointe mentionnait « ça me semble être basé sur l’équité. » D’autre part, quant à une rencontre éventuelle avec les représentants de l’Église essénienne chrétienne, Mme Lapointe mentionne ne pas avoir d’objection, mais concernant le présent dossier « c’est la CPTAQ qui a ça entre ses mains. »