Transfert de 60 élèves de Bury vers Scotstown

L’école du Parchemin, à East Angus, étant au maximum de sa capacité, la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC) projette de déplacer une soixantaine d’élèves vivant à Bury vers l’école Saint-Paul de Scotstown, dès le mois de septembre prochain. Les parents de ces enfants lancent un cri du cœur afin qu’une autre solution soit trouvée d’ici là.

Les parents de Bury ont été informés du projet de relocalisation une première fois en mai 2017. L’école primaire du Parchemin accueillait alors 468 élèves pour l’année scolaire 2016-2017. Elle prévoyait atteindre le nombre de 525 d’ici 2021. Déjà, plusieurs modifications d’organisation avaient été apportées à l’établissement. Dans un résumé de rencontre de parents, la direction de l’école mentionnait « le retrait des locaux des spécialistes, qui se déplacent maintenant dans les classes des titulaires, le jumelage de groupes d’éducation physique et l’utilisation de la salle des dineurs pour certains cours d’éducation physique. » De son côté, l’école Saint-Paul à Scotstown n’a que 23 élèves pour une capacité d’environ 100.
Lors d’une deuxième rencontre s’étant tenue en novembre 2017, la CSHC informe les parents que plusieurs scénarios ont été étudiés, mais que le seul retenu demeure le transfert des élèves de Bury. Pour ce faire, les critères d’inscription à l’école du Parchemin devront être revus en modifiant ses bassins ou territoires d’appartenance.

C’est à ce moment que des parents d’élèves ont décidé de se mobiliser et d’entamer des démarches pour éviter le transfert. On retrouve parmi eux Annie Duhaime et Lisa Yargeau-Dubé. La première a deux enfants présentement en 1re et 3e année, alors que son troisième commencera l’école en septembre prochain. Du côté de Mme Yargeau-Dubé, celle-ci a un enfant en 1re année et un second qui sera à la maternelle lors de la prochaine rentrée scolaire. Dans leur secteur de la rue Stokes, ce sont une quinzaine d’enfants qui sont concernés par la possibilité de transfert.

Les conséquences d’un transfert
« On est justement établis en région parce que c’est moins dispendieux pour une famille nombreuse comme la nôtre. Et là, on veut nous éloigner encore plus », déplore Mme Duhaime, mère de quatre enfants. « La majorité des parents de Bury travaillent à East Angus ou Sherbrooke. L’école du Parchemin, pour nous, est située du “bon bord” de la ville. En devant aller à Scotstown, on s’enfonce vers la campagne. »

Mme Duhaime croit que le transfert d’élèves pourrait affecter le développement de la municipalité de Bury. « Ce transfert va vraisemblablement aider à dévitaliser notre municipalité. Dèjà, des familles se questionnent sur la pertinence de rester à Bury ou sont déçus de venir tout juste de s’y établlir. »

Le directeur général de la CSHC, Martial Gaudreau, reconnait l’inconvénient que poserait un transfert pour les parents travaillant en sens opposé. « La commission scolaire est déjà en train de regarder des solutions exploratoires, comme un service de garde satellite à Bury. » Dans ce scénario, les élèves iraient à l’école à Scotstown et se rendraient à Bury en autobus en dehors avant et après les cours.

Hormis l’aspect pratique que l’école du Parchemin se trouve sur le chemin du travail pour certains, M. Gaudreau considère qu’il n’y aurait pas de réelle différence pour les élèves. « On a calculé qu’un enfant de Bury parcourait 16 km pour aller à l’école à East Angus, tandis qu’il en mettrait 20 pour se rendre à Scotstown. Le temps de trajet en autobus reste similaire dans les deux cas. »

Là-dessus, Annie Duhaime est d’un autre avis. Le tronçon de la route 214 pour se rendre à Scotstown est quant à elle bien plus dangereux que le chemin utilisé par les autobus scolaires pour relier Bury à East Angus. Depuis que son premier enfant a commencé à fréquenter l’école du Parchemin, Lisa Yargeau-Dubé dit avoir assisté à cinq remorquages d’autobus scolaires en l’espace d’un an et demi. Elle anticipe déjà les problèmes si ses enfants ont à faire le chemin vers l’est.

Autres solutions envisagées
Face au problème de surpopulation de l’école du Parchemin, la CSHC autant que les parents ont considéré différentes options. Martin Gaudreau, DG de la CSHC, confirme que cinq scénarios ont été étudiés par le conseil des commissaires. Deux d’entre eux étaient l’utilisation de l’école anglophone Pope Memorial de Bury, sous la juridiction d’Eastern Townships School Board, et l’agrandissement de l’école du Parchemin. Or, « dans un contexte de surplus de clientèle, le ministère de l’Éducation accorde des subventions pour construire ou agrandir seulement si la commission scolaire n’est pas en mesure de relocaliser les élèves dans une école des environs », informait la CSHC dans une lettre adressée aux parents.

Lisa Yargeau-Dubé déplore l’argument financier, alors que le projet de loi 166 ferait baisser le niveau de taxes scolaires. « On nous dit qu’on ne peut pas dépenser, mais on s’apprête à baisser les taxes. » Celle-ci dit préférer continuer à payer son niveau de taxes actuel pour maintenir et améliorer ses services.

Depuis le début de leurs démarches, Mmes Yargeau-Dubé et Duhaime ont obtenu l’appui du conseil d’établissement de l’école du Parchemin, des municipalités de Bury et d’East Angus, de même que celui du député de Mégantic, Ghislain Bolduc.

Malgré leur crainte que la décision finale ne soit jouée d’avance, les deux mères continuent leurs démarches. Il est possible de signer la pétition qu’elles ont créée aux bureaux municipaux de Bury et d’East Angus, de même qu’au magasin général de Bury et Dépanneur East Angus.

La décision finale se prendra le 30 janvier lors du conseil des commissaires de la CSHC.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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