Laisser déneiger pour rester protégé

Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET) et les contrôleurs routiers de la Société de l’assurance automobile du Québec tenaient récemment une activité de sensibilisation portant sur le partage de la route avec les véhicules de déneigement. La démonstration a eu lieu au centre de services du MTMDET de la rue Craig Nord, à Cookshire-Eaton.

Comme l’expliquait la conseillère en communication au MTMDET, Dominique Gosselin, l’intérêt de présenter un tel message au milieu de la saison plutôt qu’au début réside dans le fait que l’hiver peut s’étirer encore longtemps. « Aussi, les gens semblent mieux comprendre alors que l’hiver est entamé et qu’on est en plein dedans. »

À l’aide d’accessoires de marquage au sol installés autour d’une déneigeuse, l’activité a permis de démontrer l’imposante dimension des angles morts pour le conducteur d’un tel véhicule. De plus, une grande partie du travail de ces conducteurs se déroule en période de tempête ou de précipitation de neige, ce qui restreint davantage la visibilité. Il est donc important de redoubler de prudence en présence d’un véhicule de déneigement.

Mme Gosselin ajoute qu’« on est peut-être mieux placés derrière la déneigeuse qu’en avant, parce que devant, justement, l’opération est en cours, donc la chaussée n’a pas été encore déneigée. Patience et prudence, c’est les mots d’ordre. »

En Estrie, ce sont 2800 km de routes qui sont déneigés par une flotte de 130 camions. Ceux-ci sont répartis dans les six centres de services du MTMDET à Cookshire-Eaton, Magog, Sherbrooke, Lac-Mégantic, Shefford et Richmond.

Des conditions de travail difficiles
Rock Beaudet est le chef des opérations du centre de services de Cookshire. Il parle d’une situation fréquente sur « les routes où on a deux voies à déneiger dans le même sens, comme la route 112 à Ascot Corner, qui est très, très passante. La déneigeuse lorsqu’elle travaille dans la voie rapide [de gauche], déploie son aile [pelle] de droite et empiète dans la deuxième voie. Certaines collisions surviennent sur ce côté parce que certains automobilistes tentent de dépasser par la droite. Ce n’est pas le temps de faire une telle manœuvre dans ces situations-là. On ne peut pas déneiger à très grande vitesse. »

À ce sujet, Éric Hugron, directeur du Service de l’Estrie de Contrôle routier Québec, renchérit. « Quand on arrive en arrière d’une déneigeuse qui roule à basse vitesse, les gens ont tendance à faire des manœuvres dangereuses ou à suivre de trop près, puis à ce moment-là, ils disparaissent complètement du champ de vision du conducteur. »

Pourtant, les véhicules du ministère sont équipés de miroirs convexes (ou sphériques), qui donnent à leur conducteur une meilleure vision. M. Hugron en profite pour élargir la notion de prudence alentour de tout véhicule lourd, car « ces miroirs ne sont pas obligatoires pour eux. »

Christiane Bertrand est conductrice de déneigeuse au centre de services de Cookshire. En 17 ans de carrière, celle-ci a déjà eu une collision avec un automobiliste. « Les gens sont pressés. Ça dépasse à droite, ça dépasse à gauche. Des fois, c’est les deux bords en même temps. Nous, on prend à peu près une voie et demie. » Son conseil serait « de partir cinq minutes plus tôt et aller moins vite. Si on est sur le chemin, c’est parce que les routes sont dangereuses. »

Conseils de sécurité aux usagers de la route
– Éviter de se trouver dans l’angle mort d’une déneigeuse et porter attention aux clignotants.
– Conserver une distance sécuritaire avec les camions de déneigement et les autres véhicules.
– Adapter sa conduite aux conditions météorologiques et routières.
– Planifier ses déplacements en consultant Québec 511 pour l’état du réseau routier.
– Déneiger son véhicule afin d’avoir une bonne visibilité.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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