Impliquée bénévolement dans son milieu, secteur Saint-Gérard, à Weedon, depuis une trentaine d’années, Noëlla Hébert, n’a pas l’intention de s’arrêter. Les deux AVC, qui l’ont frappée l’automne dernier, ont contraint tout au plus, à cette dame, de réduire le rythme sans plus.
« Je commence à m’en remettre. J’ai dû abandonner certaines activités », de mentionner Mme Hébert. Toutefois, ses collègues considèrent que cette dame est encore bien engagée dans sa communauté. Présidente de la bibliothèque du secteur Saint-Gérard et impliquée bénévolement dans ce service depuis une vingtaine d’années, il était naturel de tenir la rencontre sur les lieux de son passe-temps favori. De nature discrète et plutôt timide, Mme Hébert préfère œuvrer dans l’ombre et ne cherche surtout pas la visibilité. C’est donc avec l’aide d’une personne interposée que le journal a obtenu l’entrevue.
Même si elle est encore active dans diverses activités, pour Mme Hébert, il n’y a pas de doute que la bibliothèque occupe une grande place dans son cœur. « Quand la bibliothèque a ouvert, je me suis impliquée. Dans le temps, il y avait plus d’ouvrage, on faisait tout à la mitaine. Maintenant, c’est informatisé. » À titre de présidente, Mme Hébert supervise une équipe de sept bénévoles et s’assure avec les intervenantes que le service est de qualité. « J’ai toujours aimé lire, je venais aider. On a 700 livres et nous sommes membre du Réseau biblio de Sherbrooke. » La bibliothèque compte 55 membres réguliers en plus des gens de chalet, en saison estivale. Elle est ouverte tous les lundis de 18 h 30 à 19 h 30 et un lundi après-midi par mois de 15 h à 16 h. « Même si c’est pas une grosse bibliothèque, c’est important pour le monde. C’est comme un lieu de rencontre. Tout le monde se connaît, on échange », d’exprimer Mme Hébert.
Outre la bibliothèque, notre dynamique retraitée trouve le temps de s’impliquer dans d’autres organismes. Membre des Fermières depuis 30 ans et ex-présidente, Mme Hébert s’engage encore à aider aux repas, les décorations de salles lors d’activité et même à jouer au photographe. Comme si ce n’était pas suffisant, elle fait partie d’une équipe de femmes qui préparent les repas après les funérailles. Notre retraitée participe également une fois par mois au brunch de la fabrique.
Vous pensez que l’implication bénévole de cette femme s’arrête là.
Détrompez-vous, Mme Hébert s’implique au sein de l’organisme Les Rayons de Chaleur, membre du Centre d’action bénévole (CAB) du Haut-Saint-François. Il s’agit d’un regroupement de personnes du secteur Saint-Gérard qui vont œuvrer à briser l’isolement des personnes plus âgées, soit en faisant des appels téléphoniques, visites à domicile dont une particulièrement à Noël et des repas quatre fois par année pour les personnes de leur secteur.
Devant le commentaire, vous êtes encore pas mal impliquée, la principale intéressée mentionne humblement « j’en fais, mais pas mal moins. » Mme Hébert a dû abandonner deux activités en raison de ses AVC, soit le comité du Centre communautaire où elle était responsable depuis une douzaine d’années de la location de salle et responsable des pratiques de danse en ligne country pour la FADOQ locale pendant neuf ans. « J’aimais ça. Je faisais ça bénévolement pour l’Âge d’or », lance-t-elle.
Mme Hébert aime donner de son temps pour venir aider sous une forme ou une autre sa communauté. « Moi, j’aime ça. J’aime le monde, les personnes âgées, ça me donne de l’énergie. Tant que je vais être capable, je vais continuer s’ils veulent me garder encore. » Enthousiasme dans ses propos, Mme Hébert constate néanmoins que la relève se fait rare. « Les jeunes ne veulent pas embarquer là-dedans. La population vieillit. Des gens quittent pour se rapprocher des soins de santé. J’ai peur que des organismes tombent faute de bénévoles », confesse l’intervenante. Mais en attendant, elle se donne encore tant que l’énergie et la santé lui permettront.