Plus de retombées que prévu pour le projet de serres de cannabis à Weedon

MYM Nutraceuticals, l’entreprise derrière le projet de serres de cannabis à Weedon, dévoilait récemment les résultats d’une étude d’impact économique commandée au cabinet Deloitte, de Sherbrooke. Si les 400 emplois directs prévus au terme du projet demeurent, environ 300 indirects et induits viennent s’ajouter aux 800 déjà annoncés, portant le total à 1500 emplois. Pour l’ensemble du Canada, ce chiffre monte à 1900.
Daniel Nadeau, porte-parole de MYM pour le Québec, vient préciser : « Le nombre d’emplois à temps plein ne varie pas. C’est-à-dire les 400 emplois qui sont dans nos serres, on en reste là. C’est juste que ça crée beaucoup plus d’emplois ou ça a plus d’effets dans la région de l’Estrie qu’on l’avait supposé. »

Ces emplois supplémentaires sont les répercussions indirectes et induites du projet. Par indirectes, l’étude entend « la production, l’emploi et le revenu survenant dans d’autres entreprises et industries de la collectivité », tandis que les emplois induits englobent les effets entrainés par les dépenses des ménages des employés qui travaillent au projet dans l’économie locale.

Trois phases de développement
Les chiffres avancés lors de la conférence de presse ne seront valides qu’une fois la pleine capacité atteinte, soit pour 2020. Entretemps, le projet de Weedon, qui porte le nom de CannaCanada, amorcera graduellement ses activités.

Pour cette année, la phase 1 prévoit déjà une aire de production de 27 870 m2 pour une production d’environ 28 500 kg de cannabis médical. Toutefois, aucune infrastructure n’est encore en place. « Nous pensons que d’ici la fin de l’été, on va commencer à construire nos serres de cannabis à Weedon », prévoit Daniel Nadeau.
La phase 2 de 2019 viendra doubler l’aire et la capacité de production avec 55 740 m2 d’aire et environ 57 000 kg. La troisième phase, prévue pour 2020, verrait une stabilisation de sa production avec 139 355 m2 répartis en 15 serres et environ 145 000 kg de cannabis médical mis en vente. D’ici 2021, CannaCanada générerait alors des ventes de 1,275 G$, un bénéfice de 650  M$ en plus d’être l’un des plus importants centres du genre au Canada.

Un projet porteur d’espoir
Le maire de Weedon a déclaré que « ce projet est une occasion privilégiée pour Weedon et la MRC du Haut-Saint-François de renouer avec une vitalité économique renouvelée et de freiner la dévitalisation qui gagne ce coin de la région. Je suis heureux de la présence de ce projet chez nous et notre population est totalement derrière les promoteurs de ce dernier. »

Pour Francis Bouchard, coauteur de l’étude d’impact économique du projet Weedon, la prévision des 1900 emplois directs et indirects à l’échelle du Canada « vient démontrer non seulement la fiabilité, mais le conservatisme des chiffres avancés par les promoteurs » au départ.

Le projet CannaCanada consiste à construire 15 serres de cannabis à des fins médicinales à Weedon ainsi qu’un bâtiment multifonctionnel comprenant des centres de recherche, de formation et d’interprétation du cannabis et du chanvre. La construction des installations s’élèvera à 208 M$.

Quelques ombres au tableau
Malgré ces bonnes nouvelles, MYM Nutraceuticals n’a toujours pas reçu l’autorisation de la part de Santé Canada pour mener ses opérations. Une demande officielle a été déposée en juin 2017. Depuis, le processus suit son cours. Là-dessus, Daniel Nadeau se montre confiant : « Il y a trois phases. On arrive à la troisième. Mais ça, ça ne nous préoccupe pas vraiment. Ça s’en vient. »

De même, quelques questions furent soulevées lorsqu’il fut dévoilé que l’agent de développement de Weedon, Fabian Garcia, était à la fois employé de MYM Nutraceuticals et de la Corporation de développement économique de Weedon. M. Garcia dit occuper ces deux fonctions parce que la municipalité et la partie privée ont établi un « partenariat inédit », comme le rapportait récemment un article paru dans Le Devoir.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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