Aide humanitaire en Haïti

Dixième visite annuelle à l’orphelinat de la congrégation des Petites Sœurs de Sainte-Thérèse en Haïti et les religieuses ainsi que les orphelines sont toujours heureuses de voir arriver Carmen Simard et sa petite délégation qui l’accompagne. Encore cette année, un projet a été réalisé, celui d’installer de la céramique dans les trois toilettes aménagées l’année dernière.

L’apport du groupe de trois femmes composé de Carmen Simard du secteur Johnville à Cookshire-Eaton, Hélène Brassard de Sherbrooke et Rachel Gaulin du secteur Bishopton à Dudswell, dépasse de beaucoup la réalisation d’un projet. Elles ont apporté, comme chaque année, du matériel scolaire et sanitaire, des livres, du linge, bijoux et bien d’autres. « Nos valises sont pleines quand on va en Haïti. Air Transat nous permet d’avoir 100 livres par valise et on en avait chacune deux bien pleines », d’exprimer Mme Simard.

La délégation locale est arrivée en Haïti avec 3 146 $ US en poches. Une partie de cette somme permettait aux travailleurs locaux d’acheter et installer la céramique alors que le reste servait à l’achat de nourriture, objets utiles comme des bols, médicaments et autres. « Avec ce qu’on a acheté, elles vont être bonnes pour trois à quatre mois », d’exprimer Mme Simard. Mentionnons que le montant provenait principalement de la Fraternité Haïti des Trois-Lacs, de Caritas Estrie et diverses activités de financement. Les élèves de l’école de Waterville ont également participé en donnant divers articles ainsi qu’une lettre personnalisée à laquelle les élèves de l’orphelinat ont répondu.

Outre l’aspect matériel et monétaire, nos ambassadrices apportent une richesse qui demeure longtemps dans le cœur des orphelines et religieuses, soit de l’attention et de l’amour qu’elles donnent sans compter aux jeunes orphelines. Mme Gaulin admet avoir trouvé l’expérience éprouvante, mais fort enrichissante sur le plan personnel. « J’ai vraiment eu un choc culturel. Ç’a été dur sur mon moral de voir les gens dans la pauvreté dans les petits villages. On ne voit plus la vie de la même manière après. Ici, on a tout et c’est vite. Là-bas, c’est plus lent, c’est simple, c’est très touchant. Elles (orphelines) sont très affectueuses, elles forment une famille et elles s’entraident. J’ai passé beaucoup de temps avec elles. On a joué au bingo. Elles aimaient beaucoup écouter la musique dans mon téléphone. » Mme Gaulin qui parraine une orpheline a profité de l’occasion pour rencontrer sa filleule âgée de 6 ans. En plus de passer du temps de qualité avec les orphelines, Mmes Gaulin, Simard et Brassard ont fait les ongles de mains et de pieds aux personnes âgées.

Après quatre journées bien remplies à l’orphelinat, notre délégation a fait un saut de deux jours à Papaye, le noviciat des religieuses regroupant l’Université Sainte-Thérèse. Comme pour le premier arrêt, on a distribué divers articles aux élèves, mais surtout prendre des photos pour remettre aux parrains-marraines d’établir un contact avec leur filleule. Mentionnons que ces derniers défraient notamment les études de leur orpheline. En fait, 132 étudiantes incluant l’orphelinat et celle de Papaye sont parrainées par des personnes de l’Estrie. Quant à nos ambassadrices, elles parrainent déjà une filleule alors que Mme Brassard en compte deux.

Pleinement satisfaite, Mme Gaulin se promet de répéter l’expérience que ce soit à Haïti ou ailleurs, mais cette fois avec sa fille. « C’est vraiment spécial ce que j’ai vécu. Lorsque je donnais de l’argent à diverses causes, j’avais toujours peur de savoir : est-ce que l’argent se rend vraiment. Là, je sais que ça se rend. Je l’ai vu de mes yeux et je sais ce que les jeunes en font. » Mme Simard se fait un devoir de s’assurer que l’argent se rend à bon port et soit remis aux bonnes personnes. De son propre aveu, la dame du secteur Johnville mentionne que les projets peuvent sembler relativement modestes pris individuellement, mais ils font une grande différence pour la qualité de vie des orphelines. Au cours des dernières années, l’implication de Mme Simard accompagnée de diverses personnes, avec la générosité des gens et organismes, a contribué entre autres à faire une bibliothèque, la fenestration et la toiture de la salle à manger, refaire une partie du dortoir, rafraîchir la salle d’études et faire des tables de chevet. Pour l’an prochain, on songe à refaire des chaises de classes et aménager un passage cimenté reliant l’école à la résidence des religieuses. « C’est de voir tout ce qui a été fait qui est encourageant », d’exprimer Mme Simard qui n’a pas l’intention de s’arrêter. D’ailleurs, elle invite les personnes désireuses de s’impliquer sous une forme ou une autre à communiquer avec elle en composant le 819 837-2259. La délégation a profité de l’occasion pour rencontrer l’évêque de Hinche, Mgr Désinord Jean.

 

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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