Aménagement forestier coopératif des Appalaches

Voilà 44 ans que l’Aménagement forestier coopératif des Appalaches est implanté à La Patrie. Suite à un creux aux alentours de 2008, l’organisme vogue de sommet en sommet. L’année 2018 s’annonce tout aussi haute en couleur.

Aménagement forestier et agricole des Appalaches a été fondé en 1974. Il s’agissait à ce moment du premier organisme de gestion à voir le jour en Estrie. Implanté depuis ses débuts à La Patrie, le groupement forestier est devenu une coopérative en 2012. Il est désormais connu sous le nom d’Aménagement forestier coopératif des Appalaches (AFCA).

Les petits propriétaires forestiers constituent la clientèle-cible de l’AFCA. Ceux qui souhaitent devenir membre doivent posséder au moins quatre hectares forestiers d’un seul tenant. La coopérative offre une gamme complète de services forestiers pour répondre aux besoins de ces propriétaires de lots boisés. Son objectif premier consiste à aider à aménager sainement la forêt.
L’AFCA œuvre sur la majeure partie de la MRC du Granit et la portion est du Haut-Saint-François, constituée des municipalités de Lingwick (avec 3344 ha sous aménagement), Scotstown (168 ha), Hampden (2658 ha), La Patrie (8802 ha) et Chartierville (4333 ha). Dans cette partie du HSF, « près de 60 % des propriétaires forestiers sont membres ou font affaire avec la coopérative », relate son directeur général, Nicolas Meagher.

Des avantages et des retombées
Après l’aménagement des propriétés, la finalité d’un groupement forestier est de retourner en services et en valeur le fruit des opérations de la coopérative aux propriétaires et à la collectivité.

« C’est certain qu’il faut être rentable », poursuit M. Meagher. « Mais on vise pas à faire des profits. Lorsqu’on a un trop-perçu, on a une politique d’établie. C’est une forme de ristourne. L’année passée, c’était 84 000 $, puis avant ça, c’était 100 000 $ depuis 2014. » C’est ainsi que des investissements sont effectués chez les membres. « On a une devise qui est : “Une coop par et pour ses membres”. C’est un principe qui est très important pour le conseil d’administration. »

Les aménagements et investissements sont toujours faits dans une optique de développement durable. À cet effet, 75 % des membres de l’AFCA ont adhéré à la certification FSC, qui garantit des pratiques responsables et soucieuses de l’environnement. Comme de plus en plus d’usines recherchent du bois certifié pour leurs produits, cette approche positionne avantageusement ces membres. La coopérative récolte 85 000 m3 de bois par année.

« On essaie toujours d’améliorer nos techniques, nos façons de faire. On évalue donc nos pratiques au niveau du martelage, de nos sentiers de débardage, de la régénération naturelle, de la formation de nos travailleurs », complète Nicolas Meagher.
Être membre de l’AFCA implique aussi des avantages économiques. Les membres sont éligibles aux subventions du Programme d’aide à la forêt privée. Ce programme offre un support financier et technique aux propriétaires pour les aider à réaliser adéquatement leurs travaux sylvicoles. Également, les producteurs forestiers qui réalisent des travaux d’aménagement reconnus peuvent réclamer jusqu’à 85 % de leurs taxes foncières et ainsi bénéficier de crédits d’impôt avantageux.

Faire flèche de tout bois
Il y a un an, l’AFCA rendait disponibles des parts privilégiées à ses membres et employés afin d’établir une érablière acéricole à La Patrie. Une somme de 240 000 $ a ainsi été levée. En ajoutant la vocation acéricole, la coopérative est désormais un producteur agricole. « On a 16 000 entailles et on a bâti une cabane à sucre sur le rang Labonne. On a déjà commencé à récolter de l’eau. » Les parts privilégiées ont servi à payer une partie des infrastructures et installations telles qu’un évaporateur, la tubulure, les installations électriques, le chemin d’accès, la station de pompage et la cabane comme telle. Au total, il s’agit d’un projet d’environ 850 000 $.

La coopérative a pu se lancer dans une telle aventure maintenant qu’elle atteint ses cibles en suivant un plan stratégique. Nicolas Meagher se remémore la dernière période d’incertitude : « On a eu des gros creux avec la crise économique de 2008 et la crise forestière. Mais depuis ce temps-là, c’est tout replacé. Cette année, ça va être aux alentours de 6,5-7 M$ de chiffres d’affaires. »

Celui qui est seulement le quatrième directeur général en quatre décennies résume la raison d’être de l’AFCA : « On s’implique énormément. On voyait que la foresterie en Estrie, elle n’était pas assez vue, pas assez connue. Et nous, on n’est pas assez vus et connus non plus, ça fait qu’on tente de s’impliquer beaucoup. On veut se faire connaitre. On est des passionnés de la forêt puis de la foresterie. On croit en notre coopérative et dans les groupements forestiers. »

Article précédentArticle suivant
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
©2024 Journal Le Haut-Saint-François