Deuxième crue de la rivière Eaton en un hiver

Six semaines après avoir vécu une première évacuation, 70 résidents du secteur de la rue Eaton à Cookshire-Eaton ont de nouveau eu à quitter leur maison, le temps que le niveau de la rivière baisse.

Lors de cette seconde inondation à l’intérieur d’une même saison, l’ordre d’évacuer a été donné le mercredi 21 février. Près d’une semaine plus tard, les pelles mécaniques en étaient toujours à défaire les restes d’embâcles. « On devrait finir demain [le mardi 27] », estime Éric Cloutier, directeur de la sécurité publique. « Il y avait des restants de janvier, puis on travaille aussi pour éliminer les autres chances d’embâcles qui s’en viennent avec le printemps. »
Lors de l’inondation de la mi-janvier, un bouchon s’était formé sur la rivière Eaton à la hauteur du chemin Côté, qui croise la route 253. Lors de la plus récente, plusieurs embâcles s’étaient formés en amont de la rivière, jusqu’au chemin du Bassin.

Pierre Letendre est un résident du secteur de la rue Eaton et observait l’évolution du niveau de la rivière après avoir appris l’ordre d’évacuation. « J’ai été diner chez moi, puis ils passaient aux portes donner un premier avis. » Étonnamment, celui-ci avait été épargné en janvier. « Non ! Il y a même une poubelle qui était prise dans la glace, mais à part ça, rien. On était surélevés. Mais deux fois en l’espace de deux mois, c’est la première fois. Ça fait dix ans que j’habite là. D’habitude, on l’a une fois par année. »

L’ordre d’évacuer a été lancé sur l’heure du midi, le mercredi 21 février. « Trois heures après, ça sortait dans le développement un peu partout », relate M. Cloutier. En soirée, la ville a procédé à la fermeture de la route 108, qui enjambe la rivière, de manière préventive. Le détour est demeuré en vigueur de 18 h à 3 h. L’évacuation visait 30 résidences et un total de 70 citoyens, mais toutes les maisons évacuées n’ont pas été inondées. Le jeudi 22 en fin d’après-midi, les gens qui le souhaitaient pouvaient regagner leur demeure.

En janvier, entre 35 et 50 mm de pluie s’étaient abattus sur la région, provoquant une montée du niveau des eaux soudaine. À ce moment, la Ville de Cookshire-Eaton avait été quelque peu prise au dépourvu, devant lancer l’ordre d’évacuer en pleine soirée. Cette fois-ci, la situation était un peu plus préventive.

Alors que nous sommes aux abords du pont de la rue Principale Est, qui enjambe la rivière, Éric Cloutier pointe en direction d’un bâtiment situé 200 mètres plus loin. « La salle Guy-Veilleux qu’on voit, ça normalement, c’est dans une zone 0-100 ans. Donc, tu n’es pas supposé d’avoir de l’eau là ou une fois, tout de moins, en 100 ans. Là, ça fait deux fois que l’eau atteint les marches en un mois et demi. Ça fait que les statistiques, on n’en tient plus compte. »

Audrey Bresse-Carette, résidente de la rue Eaton, a vu s’accumuler 1 m d’eau dans le sous-sol de la maison familiale. À l’instar de M. Letendre, la demeure de Mme Bresse-Carette n’avait eu aucun dommage lors de l’inondation éclair de janvier. « On avait eu de l’eau sur le terrain, mais rien dans la cave. » Cela faisait quelques années que la résidence des Bresse-Carette n’avait pas été touchée par les crues. « Il y a peut-être dix ans, on avait déjà eu 6 pi d’eau dans la cave, mais rien depuis. »

Contrairement à l’évacuation de la mi-janvier, aucun centre d’urgence de la Croix-Rouge n’a été déployé en ville, l’évacuation de février a été faite de jour et avec plus de marge de manœuvre.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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