Alors que la période des semis est déjà bien entamée, l’arrivée du printemps constitue également le moment d’inscription aux paniers de légumes bio. Dans la région, ils sont une douzaine de producteurs à offrir cette formule citoyenne qui gagne en popularité.
Le concept des paniers bio vient d’une initiative de l’organisme environnemental québécois Équiterre, implanté en 1995. Le fonctionnement est des plus simples : en s’abonnant auprès d’un producteur maraicher participant, le client reçoit chaque semaine en cours de saison un panier de produits frais et locaux déposé à un point de chute prédéterminé. Cette façon de faire s’inscrit dans le cadre du réseau d’Agriculture soutenue par la communauté (ASC).
« C’est pour ça que c’est soutenu par la communauté, parce que les gens prennent une part du risque avec le producteur », explique Marc-Sylvain Pouliot, conseiller en développement agroforestier au CLD du Haut-Saint-François. « En s’abonnant, ils payent le producteur, ce qui fait qu’il a de l’argent dès le début de la saison pour acheter des semences, chauffer les serres, payer des employés. » Le paiement à l’avance constitue une forme de partenariat avec le client, qui donne alors au producteur le mandat de lui produire des légumes frais et locaux.
Beaucoup de nouveaux joueurs sont venus s’ajouter à l’offre, ces dernières années, face au succès de la recette. « Il y a un engouement depuis quelque temps.Voilà cinq ans, il y en avait peut-être juste deux ou trois fermes qui offraient des paniers », relate M. Pouliot. « C’est là pour rester parce que le phénomène de savoir d’où viennent les aliments va en augmentant. Les gens deviennent plus sensibles à ça. »
On n’a qu’à se rappeler la publication d’un bilan de la santé publique en février dernier qui dévoilait que des framboises contaminées en provenance de Chine avaient rendus malades des centaines de Québécois en 2017.
« Au Québec, même ce qui est bio est souvent importé », déplore le conseiller agroforestier. « C’est dur de trouver des légumes bio du Québec dans les épiceries. Souvent les producteurs bio ne sont pas à gros volume, ce qui fait qu’ils ne sont pas capables de fournir les Sobeys de ce monde. »
M. Pouliot rappelle que l’agriculture de proximité est un mode de vie et que les producteurs ne vivent pas dans l’abondance. Plusieurs d’entre eux doivent occuper d’autres emplois en parallèle. « Ceux qui ont réussi, souvent c’est parce qu’ils ont soit pas eu à acheter une grande terre, qu’ils ont été chanceux et qu’ils en ont trouvé une petite ou qu’ils ont loué assez longtemps pour atténuer les coûts fixes et être capables de se monter une clientèle. »
Au fil des ans, la formule des paniers bio a évolué pour devenir un produit flexible et avantageux pour le client. Si, au début, leur contenu était plutôt fixe et figé, une diversification du choix et des possibilités s’est ajoutée depuis. « Il y a vraiment encore beaucoup de place pour ça. On est loin d’avoir couvert le marché », termine Marc-Sylvain Pouliot.
Producteurs de paniers de légumes et fruits en ASC
Dans le Haut-Saint-François, ils sont 13 producteurs à offrir la formule des paniers bio. Les Jardins de Bury, Champéfruit et la ferme du Coq à l’Âne sont situés à Bury. La ferme La Base est à La Patrie, tandis que Croque-Saisons se trouve à Lingwick et Les Jardins de Sébastien, à St-Isidore-de-Clifton. Finalement, Cookshire-Eaton a son lot de producteurs bio avec Le Bastion vert, Le Jardinier déchainé, Les Hôtes épinettes, Les Jardins des Bocages, La JoualVert, Les Légumes Korzina et Les Maraîchers de l’or vert.