Internet haute vitesse en milieu rural

Communication Haut-Saint-François a vu son projet de mise à niveau du réseau internet haute vitesse être récemment rejeté par les programmes de subventions fédéral et provincial. Depuis le début de l’année, l’organisme planche sur de nouvelles avenues, comme la fibre optique.

Communication Haut-Saint-François est l’OSBL, mandaté par la MRC, qui est chargé de gérer et développer l’internet haute vitesse (IHV) et l’accès aux télécommunications dans la région. Le projet qu’elle a soumis était destiné aux programmes ponctuels Brancher pour innover et Québec branché.

Améliorer le réseau existant
Le projet initial prévoyait la mise à niveau de l’actuel réseau de tours avec la technologie LTE (4e génération) et quelques extensions en fibre optique. Deux nouvelles tours LTE auraient été érigées à Dudswell et Bury pour rejoindre une partie des 1840 résidences situées en zones à faible densité de population et non desservies par un réseau filaire. Le cout total était estimé à 1 754 000 $, dont 44  % auraient été absorbé par le fournisseur du service, Télécommunications Xittel, membre du groupe Maskatel.

Richard Tanguay est le président du conseil d’administration de Communication HSF. « Quand on a déposé le projet en 2016, on parlait de technologie LTE. Aujourd’hui, deux ans plus tard, on est rendu au 5G [cinquième génération]. La problématique qu’on a, c’est que les hameaux, les cœurs villageois, ils sont déjà branchés à assez haute vitesse. Certains le sont même par fibre optique. Donc, il nous reste la ruralité. Et les entreprises actuellement vont intervenir là où c’est payant. »

Le plan de départ comptait utiliser le réseau sans-fil des tours déjà existantes pour atteindre ces clients éloignés et actuellement mal desservis en services de télécommunication. « Dans le rang où je reste à Weedon, c’est habité à la longueur, mais il fait 6 km de long », confie M. Tanguay. « On est peut-être 25-30 résidences là-dessus. On n’a pas internet. Oui, certains ont les ondes qui rentrent bien avec Maskatel, d’autres sont avec Bell ou Rogers avec des clés USB. Mais on est à des vitesses de tortue ! »

Une nouvelle technologie dispendieuse
« Ce qu’on a compris, c’est que le fédéral et le provincial ont opté plus pour l’efficacité et la durabilité à long terme. Ils ont finalement favorisé les entreprises qui présentaient des projets de fibre optique avec des couts exorbitants. » C’est ce type de projet filaire qui a, par exemple, été accepté dans la MRC voisine de Coaticook, où la fibre sera instaurée sur l’ensemble du territoire. « Si on applique ça chez nous, vite, vite — je n’ai pas les données précises —, on doit être entre 25 et 30 M$. »

Communication HSF doit tout de même se dépêcher à trouver une alternative à la mise à niveau de ses tours existantes, comme le CRTC a récemment énoncé le souhait d’accélérer l’accès à internet haute vitesse au Canada. « Tout s’enligne pour la mise en place éventuellement d’un autre programme d’aide », constate Richard Tanguay.

Le maire de Weedon indique que plusieurs modèles de financement sont à l’étude présentement pour envisager l’implantation de la fibre optique dans le Haut-Saint-François. À l’instar des MRC ayant reçu le financement pour un réseau filaire, une division d’affaires qui utiliserait les sommes perçues par le service vendu pour de l’autofinancement pourrait être une possibilité. Une autre serait que les municipalités se regroupent en une sorte de coopérative qui recourrait aux services habituels des entreprises de télécommunication.

« On travaille pour régler le problème de l’internet haute vitesse et d’arriver à un prix compétitif », conclut M. Tanguay. « On n’est pas des citoyens de second ordre. Est-ce qu’on est plus riches parce qu’on vit en ruralité ? On a tous droit au même service et on a besoin de ce monde qui reste en ruralité parce que c’est eux qui produisent des richesses agricoles et alimentaires. » Il en va de même pour les entreprises et industries qui font le choix de s’implanter en région et qui ont des besoins de rapidité en termes de communication.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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