Une délégation de femmes, représentant le Centre de femmes du Haut-Saint-François, a rencontré la semaine dernière, le député de Mégantic, Ghislain Bolduc. Elles lui ont demandé la reconnaissance de l’expertise de l’organisme et d’intervenir auprès du gouvernement du Québec pour améliorer le financement de cette ressource, qu’elles jugent sous-financée, afin de répondre adéquatement aux nombreux besoins des femmes.
En guise d’introduction, les femmes ont déposé sur la table du député un carton sur lequel était dessiné un cœur avec plusieurs remarques inscrites par celles ayant participé à la rencontre, tenue à Weedon, dans le cadre de la Journée internationale des femmes. À partir des commentaires inscrits et de la campagne de dénonciation Moi aussi, on demandait au député ce que le gouvernement comptait faire concrètement pour venir en aide aux femmes victimes de violence, entre autres. Mais le débat a rapidement dévié sur l’épineuse question du financement accordé aux organismes et de la reconnaissance envers elles.
« Nous, dans le Haut-Saint-François, on a beau vouloir aider les femmes, mais on a que trois travailleuses et elles sont à bout de souffle. Par manque de financement, on n’a pas les moyens d’engager une ou deux autres travailleuses qui pourraient être une aide supplémentaire pour les femmes là, leur donner des outils pour qu’elles puissent avancer dans leur vie », d’exprimer la présidente de l’organisme, Mélissa Lessard. Selon Andrée Larrivée, travailleuse au Centre de femmes, 114 dossiers ont été traités au cours de l’année 2017-2018 en matière de harcèlement, de violence conjugale, d’agressions sexuelles et autres. Ces statistiques ne tiennent pas compte des nombreux accompagnements que ce soit à la cour, chez le médecin ou de discussion de situation avec les femmes ou les rencontres de groupes. « Il existe une politique de reconnaissance au Québec, mais l’argent ne suit pas » d’exprimer Mme Larrivée. « Ça fait quatre ans que les organismes sortent dans la rue, dénoncent et demandent un rehaussement de leur financement ; on n’en a pas de rehaussement. Les organismes devraient se voir accorder du financement compte tenu de leur mission. On devrait avoir le respect de notre autonomie parce que c’est nous qui voyons sur le terrain, les problématiques et où on doit intervenir », précise la travailleuse. Les intervenantes mentionnent ne pas avoir d’aide supplémentaire pour aider les femmes. Elles mentionnent n’avoir reçu aucun argent de l’aide supplémentaire de 19,5 M$ annoncée notamment par la ministre déléguée de la Santé et des Services publics, Lucie Charlebois. Elles ajoutent que le gouvernement doit porter une attention particulière pour aider financièrement les femmes. Les intervenantes soutiennent qu’il est impossible pour une mère monoparentale de trois enfants d’arriver financièrement lorsqu’elle travaille au salaire minimum.
Député
Le député Bolduc manifeste une ouverture aux doléances des femmes, mais se montre prudent à la fois. Tout en évitant de parler de crédit additionnel, M. Bolduc s’engage à s’assurer que les montants prévus pour venir en aide se rendent bien à destination. « Je suis très sensible et d’accord à vous aider. J’entends très bien le cri du cœur. Il faut trouver une façon et un moyen que l’argent aille à la bonne place. Je veux m’assurer que l’argent doit aller où il doit aller et que ça fasse vraiment ce que ça doit faire. Je vais transmettre le message à la bonne place et aux bonnes personnes. » Quant à l’exemple de la mère de famille, le député demande un budget typique. « Je vais remettre moi-même au ministre les chiffres des femmes de mon comté et comparer. Je vais vous aider à transmettre l’information et c’est mieux quand je la livre en main propre », d’exprimer M. Bolduc. Interrogé à savoir qui sont les bonnes personnes, M. Bolduc parle du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de la ministre déléguée de la Santé et des Services publics, Lucie Charlebois, ainsi que du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais. M. Bolduc entend établir la traçabilité des sommes dévolues pour s’assurer qu’elles arrivent à destination.
Au terme de la rencontre, les membres de la délégation se montraient peu optimistes quant aux résultats anticipés. « Je pense que M. Bolduc a pris connaissance de la problématique aujourd’hui, c’est dommage parce ça fait longtemps qu’on lui dit », d’exprimer Mme Larrivée. « J’ai l’impression qu’on tourne en rond et que c’est trop peu, trop tard », d’ajouter Marilyn Ouellet, travailleuse au Centre de femmes du HSF.