La Ville de East Angus a tenu deux assemblées publiques de consultation relatives au nouveau plan d’urbanisme qu’elle souhaite implanter. La première soirée s’étant déroulée à la polyvalente Louis-Saint-Laurent a permis aux 75 personnes présentes de se familiariser avec les quatre grandes orientations du plan. La seconde présentait le nouveau cadre réglementaire nécessaire à la concrétisation de ce plan. « La présence de la rivière Saint-François à proximité du centre-ville est un atout incroyable », notait l’urbaniste Michel Dupras. « Ça pourrait être là, votre Foresta Lumina. »
Le précédent plan d’urbanisme de la municipalité datait de 2001. « C’était le temps », affirme la mairesse Lyne Boulanger. Depuis 2012, l’urbaniste-conseil Michel Dupras a arpenté le territoire pour en faire un diagnostic. « J’ai marché la ville d’un bout à l’autre plusieurs fois. Je l’ai fait à vélo et en voiture. Je voulais un peu ressentir les choses. J’ai pris 1400 photos. J’ai donc pris le pouls de la ville. »
Outre le travail de M. Dupras, une vingtaine de personnes ont collaboré sur plusieurs mois à l’élaboration du projet de plan, dont les membres du conseil municipal, ceux du comité consultatif d’urbanisme (CCU) et les citoyens du comité élargi. Lyne Boulanger parle d’un «travail colossal». « On a mis beaucoup d’énergie là-dedans. On présente ce nouveau plan d’urbanisme avec fierté pour un développement plus harmonieux, réaliste et prometteur pour East Angus. »
Un plan en quatre temps
« Au rythme de sa rivière, East Angus, un milieu de vie actif dans un environnement naturel ». C’est cette ligne directrice qui a guidé les quatre grandes orientations du plan d’urbanisme qui verront à aménager « le territoire pour les prochaines années et à fournir un cadre décisionnel aux intervenants municipaux. »
Tout d’abord, on souhaite refléter une image enviable pour la ville. Celle-ci se positionnera en priorisant la joie de vivre en famille. La tenue d’événements festifs dans les lieux publics extérieurs sera encouragée. Des aménagements «distinctifs et soignés» viendront marquer les entrées de la ville, dont les principales sont celles du carrefour des routes 112 et 253, de même que la route 214 via le pont Nicol.
Dans un deuxième temps, on souhaite favoriser les déplacements actifs en ville tout en mettant en valeur les espaces publics et naturels. « Vous avez un territoire plein de potentiel », confiait Michel Dupras en s’adressant à la foule. La forme carrée, dense et restreinte de la ville est propice à un milieu de vie stimulant. La portion de la route 214 correspondant à la rue Angus Sud serait requalifiée afin d’y apaiser la circulation. « Il y a beaucoup de camionnage. Ce n’est pas confortable pour les piétons », notait l’urbaniste. « Le but est de réduire la vitesse pour qu’on se sente dans un milieu calme. »
La dynamisation du centre-ville constitue la troisième orientation du plan. Les berges de la rivière Saint-François à proximité du pont Taschereau seraient aménagées des deux côtés, projet qui sera éventuellement possible avec le démantèlement de l’ancienne usine Cascades. « Ça pourrait devenir votre Foresta Lumina, votre signature Angus », soulignait l’urbaniste. La mise en place des pistes cyclables et piétonnes viendrait augmenter l’achalandage au centre-ville, situé à proximité.
Finalement, la quatrième orientation comprend le développement de nouveaux secteurs et les changements de zonage. Un secteur commercial pour les grandes surfaces serait mis en place au carrefour des routes provinciales 112 et 253. Une rue serait aménagée au bout de cette dernière et viendrait longer la 112 pour constituer l’accès de la nouvelle zone. À proximité, le développement d’un secteur résidentiel au bout de la rue Palmer et au sud de Warner est projeté, d’autant plus que les réseaux d’égout et d’aqueduc y sont déjà présents. Un parc industriel serait développé et circonscrit au sud de la rue Saint-François pour venir compléter les entreprises déjà installées autour de la rue Willard.
D’ici là
Ces modifications supposent l’adoption de nouveaux règlements de zonage et de lotissement. Celle-ci se fera le 7 mai lors de la séance du conseil municipal. À ce moment, on fera également la fixation des dates de registre pour les citoyens qui s’y opposeraient. L’entrée en vigueur du plan d’urbanisme se ferait ensuite le 10 juillet.
Quelques citoyens ont profité des rencontres du 17 et 18 avril pour exprimer leurs craintes et leur enthousiasme. Certains se sont interrogés à savoir quel serait le cout de tous ces changements à venir, ce à quoi les membres du comité d’urbanisme ont répondu que l’afflux de nouveaux résidents et de touristes viendrait éponger les investissements.