Michel Mpambara se confie sur sa bipolarité

Dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale, l’organisme Virage Santé mentale avait invité l’humoriste Michel Mpambara, à livrer une conférence traitant de son diagnostic de bipolarité, au centre communautaire de Weedon. Une soixantaine de personnes ont assisté à l’événement et ont grandement apprécié la sincérité du témoignage.

Un détour inattendu
La soirée ne s’annonçait déjà pas ordinaire lorsque Pauline Beaudry, directrice générale de Virage Santé mentale, prit la parole à l’heure prévue de début de la conférence pour annoncer que M. Mpambara n’était toujours pas arrivé. Celui-ci, en provenance de Laval, avait pourtant bien entré l’adresse du centre communautaire, le 209, rue des Érables, dans son système de navigation GPS. Toutefois, il se trouve que l’invité de marque avait abouti devant une résidence située au 209, rue des Érables… à Sainte-Catherine-de-Hatley. Quelque 45 minutes plus tard, l’humoriste arrivait finalement à Weedon, prêt à livrer son témoignage. Les gens dans l’assistance avaient tous choisi d’attendre son arrivée.

Un gars qui arrive de loin
Michel Mpambara y est allé de son parcours de vie en remontant jusqu’à ses premiers souvenirs dans son Burundi natal. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant les premières confidences personnelles, comme le père Mpambara est décédé alors que Michel n’était âgé que de trois ans et demi. Au cours de son enfance, l’acteur et humoriste perd aussi deux de ses frères dans un accident de voiture. Malgré ces moments plus sérieux dans le cadre de son témoignage, M. Mpambara entrecoupe son récit d’apartés et de parenthèses humoristiques qui viennent détendre l’atmosphère.

C’est lorsqu’il est âgé de 17 ans qu’il immigre au Québec en compagnie de sa famille. Quelques années après son arrivée, il commence à livrer des performances au Festival Juste pour rire. En 2004, il tient un rôle dans le film Comment conquérir l’Amérique en une nuit de Dany Laferrière. Malgré les astres qui semblent s’aligner pour le jeune Mpambara, qui a vécu son lot d’épreuves, une rupture amoureuse vient chambouler sa vie l’année suivante. L’humoriste se renferme sur lui-même et va même jusqu’à faire un faux appel à la bombe. Il se trouve à l’hôpital, où il reçoit un diagnostic de troubles bipolaires. « Le psychiatre m’a dit que j’étais bipolaire. J’avais compris populaire ! »

Depuis, M. Mpambara apprend à vivre avec ses fluctuations d’humeur. Un des moyens qu’il a trouvés est la pratique régulière du yoga. Depuis 2011, celui-ci est également porte-parole de la campagne Bell Cause pour la cause, aux côtés du musicien Stefie Shock et de l’athlète Clara Hugues. Il était bien heureux de pouvoir livrer cette conférence à Weedon, comme il venait de se séparer récemment de sa seconde conjointe et fiancée des six dernières années. « Ce soir, vous avez été le meilleur médicament qui soit. Merci ! », a-t-il conclu en s’adressant à la foule.

Un public conquis
La directrice générale de Virage Santé mentale, Pauline Beaudry, s’est à son tour empressée de remercier le conférencier. « C’était un témoignage rempli d’humour, de simplicité et d’authenticité. Pour moi, c’est une grande richesse. »

L’an dernier, l’organisme avait reçu la visite d’Étienne Boulay, qui était revenu sur ses épisodes de dépression et de dépendance aux drogues et alcool. « On fait toujours venir quelqu’un de connu pour démystifier la maladie mentale », mentionne Mme Beaudry. « Notre mission à Virage, c’est de promouvoir, de prévenir, mais aussi de démystifier ces maladies. Pour ça, il y a rien de mieux que d’aller chercher quelqu’un de connu qui vient nous parler de son quotidien. »

Le lendemain, l’organisme présentait le témoignage de Patricia Blais à East Angus (voir autre texte), le but étant de compléter les activités avec le récit d’une personne vivant dans la région. « On essaye de faire d’une pierre, deux coups. Comme ça, on fait en même temps de la prévention », conclut Pauline Beaudry.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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