Marc-Antoine Provencher et Daphnée Doré se sont connus lorsqu’ils étudiaient à l’école secondaire avant de se perdre de vue. Les deux ont, par la suite, étudié en horticulture et aménagement paysager au CRIFA de Coaticook à quelques années d’intervalle. Ils ont aussi travaillé pour la même entreprise, Jardin Eden à Sherbrooke, toujours sans se croiser. Puis un beau jour, Daphnée et Marc-Antoine se sont retrouvés par l’entremise des réseaux sociaux.
Depuis ce temps, le duo est partenaire dans la vie, comme au travail. « Tout a été chamboulé », se rappelle Mme Doré. « On a commencé à sortir ensemble. Un an après, on habitait ensemble. Je suis tombée enceinte et après ça, on se partait en affaires. Ça a été quand même assez vite. » Mme Doré et M. Provencher forment un couple depuis 2012 et ont démarré leur entreprise en 2015.
Le saut dans le vide
Marc-Antoine Provencher a eu quelques employeurs avant de décider d’être son propre patron. « Ici dans la région, il y avait un manque à pallier de paysagistes, ça fait qu’on a décidé qu’on essayait. En paysagement, c’est pas des salaires très élevés. Y a pas d’assurances comme sur la construction. Un moment donné, j’ai dit “si on veut assurer quelque chose à nos enfants, on va monter une business.” »
Les conjoints forment une bonne équipe et se complètent bien l’un l’autre. « Moi, je suis plus construction et paysager », décrit M. Provencher. « Elle, c’était l’artiste, la conceptrice. Moi, c’était tout ce qui était matériaux inertes, elle, les plantes. Ça faisait longtemps que je lui en parlais. Puis même avant de la rencontrer, j’y pensais. »
De l’aide appréciée
Le couple s’inscrit alors au cours de lancement d’entreprise du Centre de formation professionnelle du Haut-Saint-François. « Quand on a fini le cours, c’est là qu’on a fait une démarche auprès de la SADC », se rappelle Marc-Antoine Provencher. « Après ça, conjointement, le CLD est embarqué avec la SADC pour nous donner un coup de main. » Pour maximiser leurs chances d’être acceptés, Mme Doré et M. Provencher complètent leur plan d’affaires en incluant une source de revenus pour la saison morte. Monsieur buche et vend du bois l’hiver, alors que madame s’occupe du site internet et de la paperasse pendant ce temps.
Rémi Vachon, conseiller aux entreprises au Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-François, détaille l’aide reçue par l’entreprise. Aménagement Solum « a obtenu du financement traditionnel d’un côté, mais a aussi bénéficié de la mesure Soutien au travail autonome. Ils ont un accompagnement personnalisé une première année puis un soutien financier sur 30 semaines pour les entrepreneurs. »
En trois années d’activités, Aménagement Solum a atteint un point où ses deux fondateurs ont suffisamment d’ouvrage pour être occupés à temps plein. Bien qu’ils aient déjà eu recours à de l’aide ponctuelle, M. Provencher estime avoir désormais la place pour accueillir un troisième membre au sein de l’équipe. La difficulté demeure le recrutement. « La problématique de notre génération, ça va être ça », résume-t-il. L’entreprise a déjà eu quelques employés qui n’auront duré que quelques jours après s’être rendu compte de la difficulté de la tâche. Après avoir été un match parfait sur les plans personnel et professionnel, le couple derrière Aménagement Solum espère maintenant trouver cette perle rare qui leur permettra de poursuivre la route.